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5 février 2012 7 05 /02 /février /2012 19:12

Crépuscule des gueuxHervé Sard est un auteur que j’ai eu l’occasion de rencontrer plusieurs fois lors de salons et cela faisait un certain temps que je voulais lire un de ses romans. Il fallait que je choisisse entre Morsaline et Le crépuscule des gueux. C’est ce dernier que je vous présente ici :
De nos jours, en région parisienne. Trois jeunes femmes viennent d’être poussées sous le RER en quelques semaines du haut du pont de Chaville. Vraisemblablement, ce qui, au départ peut apparaître comme des suicides, se transforme vite en possibles assassinats. La police judiciaire va donc enquêter, sachant qu’à coté de Chaville, se trouve le Quai des Gueux.
Le Quai des gueux, c’est un petit village de SDF ; ce sont plutôt des gens, des vrais, des humais, des laissés pour compte abandonnés par la société qui se sont regroupés dans des baraques en tôles pour vivre ou plutôt survivre. Luigi, le plus vieux, a subi 17 ans de prison pour avoir balancé sa femme sous un RER un jour qu’il était saoul. Môme, la gentille du groupe, connaît son secret et le préviens que la police va débarquer alors il prend la fuite.
L’inspecteur Evariste Blond (à prononcer Blonde, il y tient !) est chargé de l’enquête. Il est affublé d’une stagiaire Christelle, qui n’a pas sa langue dans sa poche (et elle chiante !) Blond ne croit pas en la culpabilité de Luigi, alors il demande à Christelle un service : Elle doit demandé à son colocataire Timothée, un étudiant philosophe baba cool de se faire accepter au Quai des Gueux pour faire avancer l’enquête.
Je ne sais pas par où commencer tant ce roman regorge de qualités. Alors, commençons par les personnages, tous formidables. Il y a Luigi, qui ronge sa culpabilité comme les rats rongent les cadavres, Môme, cette petite bonne femme qui à cause d’un coup à la tête oublie ce qui vient de se passer, Betty Boop la pute vieillissante, Bocuse le cuisinier qui reste en retrait, Capo l’ancien militaire qui est naturellement le chef, Krishna l’allumé bizarre à la fois philosophe et le décalé de la vie. En face, le flic Evariste Blond, professionnel jusqu’au bout des ongles et surtout Christelle, bavarde comme pas deux, toujours à dire mille mots pour rien. C’est tellement bien écrit qu’on passerait des jours à les écouter.
Car le style est écrit en langage parlé, chaque chapitre est narré par un des personnages, et cela donne une impression de véracité. Et avec beaucoup d’imagination, Hervé Sard fait avancer son intrigue en faisant intervenir untel ou untel. Le principe est connu, mais avec autant de personnages, je n’en avais jamais lu. Et jamais on n’est perdu ! Et puis, Hervé Sard déborde d’amour envers les caractères qu’il a créés, et ça, j’adore. Il y a très peu, quasiment pas de cynisme, mais beaucoup de respect.
Il y a aussi les titres des chapitres, comme autant de proverbes à retenir, les bons mots, les phrases tantôt humoristiques, tantôt terriblement et horriblement réalistes. Il y a cette fluidité dans la narration, cette faculté à se mettre à la place d’une dizaine de personnages avec une telle facilité. Et puis, il y a des moments de pure comédie, comme pour alléger le tout, car le sujet n’est pas gai, dont la première rencontre entre Krishna et Timothée qui vaut son pesant d’or, un vrai dialogue de philosophes sourds.
Enfin, il y a le contexte, ces gens exclus du système, mais qui se débrouillent par eux-mêmes, récupérant ce que les supermarchés jettent pour se nourrir, se créant leur propre village, leur propre société. Le Quai des Gueux (dit quai « dédueu » par les bonnes gens) est finalement un miroir de notre vie, coté tain sombre. A l’inverse de Eric Miles Williamson qui montre les pauvres ayant la rage contre la société américaine, Hervé Sard nous démontre le système D français. Dans les deux cas, il y est question de survie. Et finalement, les gens du Quai des Gueux nous paraissent bien plus humains que beaucoup. 

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 11:00

Voici le verdict de nos lecteurs volontaires sur Lune captive dans un œil mort de Pascal Garnier. Vous le verrez, que l’on aime ou pas, ce roman ne laisse pas indifférent. La dernière fois, nous avions écouté les blogueurs en premier, cette fois-ci, ils passent en deuxième. Place donc aux passionnés non blogueurs.

Les non blogueurs :
Nathalie Heisserer :
Je ne connaissais pas Pascal Garnier et c’est par le biais de cette lecture commune que j’ai découvert cet auteur qui gagnerait à être encore plus connu !!
Petit livre de 150 pages, «  Lune captive dans un œil mort «  se lit très rapidement et se savoure. Un petit huis clos  avec des «  vieux «  pas si sympathiques que ça finalement !!! Avec un humour noir, un brin de cynisme, on se laisse entraîner par cette histoire qui va crescendo .

Jean Dewilde :
Me voilà confronté au moment que je redoutais et que j'ai déjà reporté à plusieurs reprises: donner mes impressions sur le roman de Pascal Garnier, "Lune captive dans un oeil mort".
Tout d'abord, un roman que l'on peut choisir de lire d'une traite ou en deux pintes, grand maximum. J'ai opté pour les deux pintes.
J'ai eu beaucoup de plaisir à le lire, j'ai souvent souri.
Des gens ordinaires, des réflexions et échanges banals, un environnement qui ne m'a réellement "surpris" qu'au tout début, ensuite, on s'y sent comme chez soi.
Tout ce qui s'y passe ou plutôt, le rien qui s'y passe colle parfaitement à ce que l'on peut attendre d'un endroit aussi "pittoresque" et "attrayant" que "Les Conviviales". Le néant, quoi !
Serais-je différent des protagonistes si tant est que je doive finir mes jours dans une résidence de luxe pour seniors semblable ?
Et la réponse me fait frémir: non !
Pour autant, je ne suis jamais rentré dans "Les Conviviales". Je suis resté devant la grille, regardant avec distance les échanges de coups (coups de pelle, coups de feu) et les échanges verbaux dont certains relèvent d'une logique savoureuse; ainsi, M. Flesh, après avoir massacré un chat à coup de pelle, s'adresse à Marlène et Odette: "Quand on fait un sale boulot, on a le droit de le faire salement. Bonne journée, Mesdames". Que répondre à cela ?
Ou encore, ce dialogue entre Marlène et Maxime:
"- A la guerre comme à la guerre !...Tu sais ce qu'ils mangent, les gitans ?
- Non ?
- Du hérisson ! Parfaitement, du hérisson.
- C'est normal. On en voit beaucoup écrasés au bord des routes...Gitans, route, hérisson...C'est logique.
- C'est idiot ce que tu dis...On trouve aussi des enjoliveurs au bord des routes, ils ne bouffent pas des enjoliveurs..."
Caustique, grinçant, j'aime.
Mais, au total, je reste sur ma faim et sur la fin que je trouve bâclée, comme si l'auteur lui-même en avait assez et qu'il voulait se débarrasser de son manuscrit en toute hâte.
Ma conclusion: un bon petit roman noir qui ne mange pas de pain, qui ne fait pas de tort, mais qui est loin d'atteindre des sommets et ce n'était sans doute pas l'ambition de Pascal Garnier.
Une dernière réflexion: ce livre m'a fait pensé à l'excellent "Dupont Lajoie" de Yves Boisset (1974, je crois).

Foumette :
Voici ma petite bafouille. Je précise que je suis seulement une lectrice passionnée et que je n'exprime que mon ressenti sans aucune expérience pour écrire et sans utiliser de termes techniques.
Je trouve que ce livre est un bon ptit bouquin fort agréable et divertissant peuplé de montées de tension et surtout de notes d'humour.
Après un début, plus qu'alléchant, on découvre ces seniors avec leurs craintes, leurs secrets, les mystères de leurs personnalités bien trempées et cela en est vraiment jouissif! J'ai souri à plusieurs reprises tant ceux-ci sont si proches de la réalité.
Les personnages sont passionnants et j'ai pris beaucoup de plaisir à les découvrir ainsi que les rapports qu'ils ont entre eux.
Cependant ce livre, est pour ma part, trop court, le récit aurait pu être plus approfondi et beaucoup plus consistant surtout avec un sujet aussi captivant.
J'ai passé un délicieux moment mais j'en suis ressortie frustrée de devoir quitter si rapidement cette histoire.
J'ai la sensation que l'histoire dérape vers la fin et que celle-ci n'est pas crédible. Tout se termine trop vite, à la hâte...comme l'impression que la fin est bâclée.
Voilà...mon ressenti...je suis un peu nerveuse de poster celui-ci...c'est ma première fois et tout le monde sait que les "premières fois" sont toujours un peu stressantes!!

Pascale Thomas :
J'ai été littéralement emballée par la façon d'écrire de l'auteur, qui en deux temps, trois mouvements nous décrit tellement bien les "choses" ( lieu, personnages), donc bien contente d'avoir acceptée cette lecture. Mais, et oui, il y a un mais, je suis restée un peu sur ma fin, j'ai trouvé le dénouement bien trop rapide, et des impasses trop importantes sur la personnalité et les explications des profils psychologiques des personnages. (C'est sûrement une déformation professionnelle : je travaille auprès de gens atteins de souffrances psychologiques)
Je conclurai sur ce point ; qu'il ne faut pas craindre le danger de l'inconnu, mais bien justement de celui que l'on croit connaître.

Les blogueurs :
Oncle Paul :
Pascal Garnier instille progressivement un climat poisseux, lourd, étouffant et pas seulement à cause du soleil qui darde ses rayons caniculaires, comme s’il annonçait que les portes de l’enfer n’étaient pas loin.
L’article complet est ici : http://leslecturesdelonclepaul.over-blog.com/article-pascal-garnier-lune-captive-dans-un-oeil-mort-94699348.html

Yan :
C’est donc dans une chronique de l’ennui que se lance Pascal Garnier dans Lune captive pour un œil mort. Un ennui pesant dont on s’aperçoit que même le fait de le partager avec trois ou quatre autres personnes ne l’atténue pas vraiment. Une chronique de la difficile vie en communauté quand cette communauté se trouve, par la force des choses, réduite à une peau de chagrin. Et de nous montrer que l’enfer c’est toujours les autres mais que l’on participe bien soi-même à le construire.
L’article complet est ici : http://encoredunoir.over-blog.com/article-lune-captive-dans-un-oeil-mort-de-pascal-garnier-95763984.html

Sharon :
Quel  choc ! Lire ce livre est un véritable régal. Je ne saurai trop vous le recommander. Pascal Garnier égratigne férocement tous les travers de notre société aseptisé. L'obsession sécuritaire est en ligne de mire. De qui se protège-t-on, dans cette résidence ? La liste est très longue (…)Construite ainsi, menée avec le style implacable de Pascal Garnier, les péripéties et le dénouement ne peuvent être que renversants. Quant au titre, éminemment poétique, il trouve sa parfaite justification au cours du récit.
L’article complet est ici : http://le.blog.de.sharon.over-blog.com/article-lune-captive-dans-un-oeil-mort-de-pascal-garnier-94372258.html

Dominique :
Un humour très noir, une satire sociale très bien faite, un suspens sans faille. Des personnages de beaufs, suffisamment humains pour que la caricature soit évitée.
L’article complet est ici : http://nuagesetvent.over-blog.com/article-30551879.html

Bruno :
Lire des polars n’est pas sans risque ! Vous la voyez là ma joue ? Constatez comme elle bien rouge ! C’est Pascal Garnier qui vient de m’administrer une gifle ! Et magistrale qui plus est! Le pire c’est que je ne lui en veux même pas !! (…)Vous l’avez compris, ce roman est un vrai petit bijou ! un moment d’éclate! Je ne connaissais pas encore Pascal Garnier même si j’en avais beaucoup entendu parler ( je revendique le droit d’être inculte !! ) mais il est clair que j’ai bien l’intention de fondre sur mon libraire pour effectuer un braquage littéraire en bon et due forme ! Car j’en veux encore quitte à me manger cette fois une pelle à tarte !
L’article complet est ici : http://passion-polar.over-blog.com/article-lune-captive-dans-un-oeil-mort-77190967.html

Frederic :
Concernant cette Lune captive, je l'ai littéralement dévoré même si je suis resté un peu sur ma faim concernant la conclusion de l'intrigue et l'utilisation de l'élément perfide du groupe (…)Les ellipses entre les chapitres peuvent désarçonner le lecteur mais finalement, elles contribuent à le plonger dans une sorte de transe(…)Concernant les questions sans réponses, même si elles peuvent un peu frustrer après avoir refermé le livre, elles contribuent à refléter la réalité des choses et force le lecteur à trouver ses propres réponses.
L’article complet est ici : http://www.4decouv.com/2012/01/chronique-lune-captive-dans-un-oeil.html

Gridou : 
Lune captive dans un oeil mort ou comment réinventer une histoire autour du thème "l'enfer c'est les autres".... Si dans l'ensemble, ce petit roman est plutôt réussi, se lit bien et captive l'attention, je regrette un peu de ne pas avoir davantage senti la tension monter (parce que je l'ai lu très vite (en 2 fois)...??).
J'ai été légèrement déçue de voir une farce un peu burlesque quand je m'attendais à plus de suspens et de noirceur.
L’article complet est ici : http://lesgridouillis.over-blog.com/article-lune-captive-dans-un-oeil-mort-de-pascal-garnier-96964702.html

Cathy :
Autant le dire tout de suite, je n'ai pas aimé davantage le livre (que le téléfilm).
Non pas qu'il soit mal écrit bien au contraire. L'ambiance y est si pesante que je m'y suis sentie mal à l'aise exactement comme je l'ai été quand j'ai regardé le téléfilm réalisé par Laurent Jaoui tiré du roman.
Le fin du téléfilm et la fin du roman sont différentes mais je ne vous les raconterais pas. Si vous aimez les études méticuleuses de personnages, les situations absurdes, les dangers invisibles, ce livre est pour vous.
Je ne pense pas être passé à coté d'un chef d'oeuvre mais je me demande ce que j'en aurais pensé si je n'avais pas connu l'histoire avant d'ouvrir le livre.
Sans doute ne serai-je pas allée au bout.
L’article complet est ici : http://www.ecrits-et-delices.fr/article-lune-captive-dans-un-oeil-mort-97325011.html

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1 février 2012 3 01 /02 /février /2012 19:57

Au lieu dit noir étangCoup de cœur ! Thomas H. Cook, vous le savez, est un de mes auteurs favoris. Parce qu’il fouille des thèmes qui me sont chers, parce que ses intrigues sont subtiles, parce que son style est fluide, parce que … Voici son dernier en date :
Dans les années 20, à Chatham, la vie était tellement tranquille. Henri Griswald se rappelle cette petite ville, l’école de garçons que son père Arthur a créée, le grand lac qui s’appelle Noir-Etang, et le drame qui a à jamais changé la ville, les gens, mais aussi sa vision et sa philosophie sur le monde. Tout a commencé en cette année 1926, quand Melle Channing est descendue du bus à Chatham.
Mlle Elizabeth Channing est une jeune femme qui vient pour occuper le poste de professeur d’arts plastiques. Outre qu’elle est très belle, sa façon de s’habiller très élégante et ses attitudes de distance et d’empathie font que Henry, jeune adolescent de 11 ans, va tomber sous le charme. Comme son père veut bien l’accueillir et l’aider à s’installer dans la petite maison près du lac Noir-Etang, Henry va le suivre et être souvent avec Mlle Channing.
Elle va ainsi lui raconter sa jeunesse, son éducation, ayant été éduquée par son père lors de voyages en Europe. Henry se sent enfermé dans sa petite ville de Chatham, et ne pense qu’a vivre ses rêves les plus fous. Il se met à détester son environnement, sa vielle ses parents pour leur petitesse d’esprit, et de nombreux habitants tombent sous le charme de Mlle Channing, dont M. Reed, lui aussi professeur à l’école de garçons.
Pour tout vous dire, à force de lire les romans de Thomas H.Cook, je commence à m’habituer à son style, à sa construction. Et le début du roman m’a un peu déçu, au sens où j’avais l’impression de lire Les leçons du mal. J’ai mis un peu de temps à me plonger dans cette intrigue, mais, à force d’amonceler les petites scènes du présent, enchevêtrées aux scènes du passé, Thomas H. Cook m’a à nouveau enthousiasmé et emporté jusqu’à une fin qui est tout bonnement extraordinairement géniale.
Comme d’habitude, il y a un homme, qui revient sur son passé, qui détaille son passé, qui dissèque les lieux, les attitudes, les gestes si petits qu’ils paraissent insignifiants, les paroles sans prétention mais si lourdes de conséquence au bout du compte, avec toujours cette finesse d’analyse dans les motivations des uns et des autres. Quel savoir faire impressionnant !
Thomas H. Cook y creuse, y questionne la force des institutions, la bêtise des a priori, l’injustice de la justice, l’idiotie des gens bien pensants au travers d’un adolescent qui s’ouvre au monde, qui croit découvrir la vérité alors qu’elle n’est que sa vérité avec les seuls éléments qu’il voit, qu’il ressent et l’expérience qu’il ressent. C’est un roman qui va toucher tout le monde, même s’il se passe dans les années 20 et que les mœurs ont évolué.
Une nouvelle fois, Thomas H. Cook fait mouche par sa construction, sa fluidité, son intelligence, ses personnages. Qui ne va pas craquer devant Mlle Channing, qui ne va pas se reconnaître devant Henry, qui ne va pas excuser Arthur devant ses non dits, qui ne va pas détester Me Parsons le procureur aveuglé par ses convictions ? Qui ne va pas adorer ce roman d’un souffle épique impressionnant ? Ce n’est pas parce que c’est un roman de Thomas H. Cook que je lui mets un coup de cœur, c’est parce que c’est un formidable roman, qui mérite de devenir un classique de la littérature … tout court. Grandiose !

Un grand merci à Richard qui m'a offert ce roman !

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31 janvier 2012 2 31 /01 /janvier /2012 11:43

De-chacun-selon-sa-haine.jpgOyé, oyé, le dernier Maurice Zytnicki est sorti depuis le 18 janvier 2012. Qu’on se le dise, qu’on le répète, qu’on le fasse savoir. J’avais adoré son précédent roman qui s’appelait Letal Rock dont l’avis est ici.
Ce roman policier qui mettait en scène une femme, le capitaine Leïla Hilmi, aux prises avec les affres d’un groupe de rock et sa chanteuse Lorraine. Son traitement était fort original et la fluidité du style emportait l’adhésion.
Le petit dernier s’appelle De chacun selon sa haine. Il n’a rien à voir avec un roman policier, c’est d’après ce que l’on lit sur le site de l’éditeur Les Nouvelles Éditions LOUBATIÈRES un pur thriller politique. Voici donc son sujet brûlant :
« Depuis plus de vingt ans, abusant pour certains de l’hospitalité qui leur fut offerte, contournant pour d’autres les lois réglementant l’installation sur notre sol, outrageant sans cesse le drapeau de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, des colons violent notre terre et confisquent des territoires dont ils ont pris possession par la ruse, l’intimidation ou la force. (…)
« Ils transforment les quartiers en prisons. Les ghettos, qu’ils dénoncent avec le soutien de supplétifs puissamment installés dans les médias, sont leur œuvre. Ceux qui se présentent en victimes, aidés en cela par des groupuscules bourgeois sans principes, sévissent sans merci contre nos compatriotes. (…) »
De chacun selon sa haineAinsi s’exprime le CLN, organisation clandestine qui a choisi, pour conduire et justifier ses actions, de s’inspirer des arguments et des méthodes utilisés dans le passé par des mouvements de libération nationale.
L’avocat Bernard Thillot, autoritaire et ambitieux, dirige la branche parisienne du CLN. Il en a recruté les membres, des individus aux motivations ambiguës, hétéroclites, que réunit un désir de vengeance et d’action violente. Par des crimes et attentats soigneusement ciblés, ils entreprennent de dresser ceux qu’ils nomment les Français de Souche Européenne contre les « colons », les « oppresseurs ». La manipulation des discours et des situations, la radicalisation des propos et des actes, provoquent le chaos social et l’affrontement généralisé.
A noter que Maurice Zytnicki sera présent au 4e Festival International des Littératures Policières Polars du Sud 2012 qui aura lieu à Toulouse du 11 au 14 octobre 2012.
Alors, plutôt que d’attendre mon avis, jetez vous sur ce roman !

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29 janvier 2012 7 29 /01 /janvier /2012 19:27

Apparence de la chairEn fait, il arrive que l’on craque dès la quatrième de couverture. Bien que le sujet, tel qu’il est présenté soit plutôt connu, j’étais curieux de voir comment il serait traité. Je dois dire que je n’étais pas au bout de mes surprises !
Quinze ans que le capitaine de police Sylvie Branetti souffre. Sa dernière affaire date de 15 ans, elle était à la poursuite du tueur en série que tout le monde appelait le Tanneur. Celui-ci enlevait la peau de ses victimes avant de leur recoudre et d’abandonner les corps. Il y a quinze ans, Sylvie a été prisonnière du Tanneur, avec sa neuvième victime. Les flics arrivèrent trop tard pour intercepter l’assassin, et seule Sylvie en sortit indemne.
Le Tanneur, avant de disparaître, a kidnappé la fille de Sylvie. Cela fait quinze ans que Sylvie n’a pas de nouvelles de sa fille, quinze ans qu’elle cherche, qu’elle veut comprendre, qu’elle veut savoir ce qu’il est advenu de sa fille. Elle a passé une longue période de dépression en asile psychiatrique et est obligée maintenant de faire des séances d’hypnose chez son psychiatre.
La découverte d’un nouveau cadavre, quinze ans après, relance l’affaire. Sur un article de journal laissé par le tueur, il laisse entendre qu’il veut que Sylvie s’implique dans cette traque. Aidé de son collègue et ancien amant Paul Benito, lui aussi capitaine de police, Sylvie va s’impliquer dans cette enquête qui va mettre en danger sa santé mentale, mais peut-être lui permettre de savoir ce qui est arrivé à sa fille.
Comme je le disais en introduction, c’est le sujet qui m’a attiré pour ce bouquin. Outre l’hommage de Frank Thilliez en couverture, je n’aime rien moins que ces personnages brisés, au fond du trou, errant au milieu des autres avec leurs cicatrices, la plaie ouverte. Ce fut donc un peu une surprise de lire les premières pages du roman. Car je n’y ai pas vu une femme brisée, mais une femme battante, une quêteuse de la vérité. Sa vie est devenue une course contre la seule chose qui puisse lui servir d’objectif : Qu’est devenue sa fille ? Que lui est-il arrivé ?
Du roman noir que je m’imaginais, on passait à un roman sur-vitaminé, ou du moins un roman rapide, pressé, stressé avec de petits paragraphes, de petites phrases, pour montrer cette femme qui court pour savoir et qui a chaque fois se prend un mur. Jusqu’à cette scène chez son psychiatre, où l’histoire commence à dérailler. Et tout d’un coup, l’histoire devient toute autre.
Petit à petit, Sylvie va être harcelée par des cauchemars, aussi bien en pleine nuit que lors de ses petites siestes en pleine journée. Parfois, elle s’endort sans même s’en rendre compte. Et puis, il y a des quartiers qui changent, qui ne sont pas tout à fait comme elle les a vus ou imaginés. D’ailleurs, où est la part de vérité dans ce qu’elle vit ? Peut elle faire confiance à ce qu’elle voit, à ce qu’elle entend, à ce qu’elle sent ou ressent ? Est-elle tout simplement malade, victime de son cerveau aux abois ?
Apparence de la chairLe lecteur, donc moi, se retrouve ballotté d’une scène à une autre, sans forcément comprendre, si ce n’est que c’est un jeu. Ce roman est un jeu orchestré par l’auteur, tout en sachant que de toutes façons, on aura perdu. Comme c’est remarquablement écrit, on se laisse prendre au jeu, on se pose des questions, on échafaude des hypothèses et puis on avance. Et puis, la bonne trouvaille, c’est de conjuguer les verbes au présent dans toutes les scènes, ce qui fait que même le lecteur y perd tous ses repères.
Bon, c’est bien joli, tout ça, mais ça peut paraître lassant. A partir du milieu du livre, le rythme s’accélère, les interrogations se font multiples, le coupable semble se dessiner, mais c’est sans compter sur l’imagination de l’auteur, qui nous concocte une fin aux petits oignons. Sur la première page du livre, est écrit : « Bluffant ». C’est exactement ça : ce roman est bluffant … de bout en bout.

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25 janvier 2012 3 25 /01 /janvier /2012 19:52

Lune captive dans un oeil mortVoici donc Le livre que j’ai proposé pour la lecture commune ouverte à tous. D’ailleurs, c’est l’occasion de remercier tous les participants, puisque nous avons battu un record : nous sommes 13 volontaires.
LES CONVIVIALES, L’EXPERT DES RESIDENCES SENIORS : Les Conviviales, c’est un nouveau concept de vie pour les retraités qui ont choisi de vivre une retraite active au soleil… en quelques mots, Les Conviviales, c’est : UNE RESIDENCE CLOTUREE ET SECURISEE.
Ainsi commence ce roman de Pascal Garnier. Une publicité pour cette résidence formidable pour les seniors qui veulent vivre tranquillement leur retraite. Les deux premiers habitants s’appellent Odette et Martial Sudre, et ils débarquent en plein hiver, dans le froid et la pluie. A part M. Flesh, le gardien bizarre et peu amène, ils ne vont voir personne avant le printemps.
Au mois de mars débarque un nouveau couple, Maxime et Marlène Node. Les Sudre sont évidemment ravis d’avoir enfin des voisins avec qui discuter ou faire des activités. Puis arrive une femme seule, Léa. Tout ce petit monde va vivre reclus, et petit à petit, les failles vont apparaître, le voisinage obligatoire va mener à un drame que personne n’aurait pu prévoir.
C’est un sacré huis clos auquel nous a convié Pascal Garnier. Les personnages sont très bien dessinés et chacun aspire à un peu de tranquillité, à s’éloigner du monde des actifs pour profiter de la dernière période de leur vie. Il y a Martial l’introverti, Odette l’hyper active organisatrice, Maxime qui se cache derrière son sourire Ultra Brite, Marlène qui survit avec son drame personnel, et Lea qui souffre de périodes d’absence. Il n’y a pas d’esbroufe, pas de scènes spectaculaire, juste une histoire simple et noire racontée avec finesse.
Ce roman est un pur plaisir au niveau du style, alliant à la fois une efficacité hors norme, avec le bon adjectif pour décrire un lieu ou une ambiance, et une poésie dans des descriptions qui, une fois lues nous paraissent évidentes. Mais toujours, pointe le nez du cynisme, de la noirceur des âmes, car finalement, l’homme reste finalement un homme, et même si l’enfer c’est les autres, le plaisir ou la délivrance vient de l’élimination de celui qui est différent.
D’ailleurs, ce roman démarre très fort avec une préface écrite pour l’occasion par Monsieur le Maître, j’ai nommé Jean Bernard Pouy. Toute en finesse, en respect, en tristesse aussi puisque l’auteur a disparu en 2010, celle-ci nous montre que Pascal Garnier est un auteur indispensable et tellement différent, et qu’il manque au paysage romanesque noir français.
Monsieur Garnier, de là-haut, comme notre monde doit toujours vous sembler aussi risible qu’avant, je n’ai jamais lu de roman de vous et quelle erreur j’ai pu commettre. Je vous le promets, nous nous retrouverons bientôt.

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24 janvier 2012 2 24 /01 /janvier /2012 11:00

Cotton PointL’année dernière, j’ai eu la chance d’être sélectionné pour choisir le meilleur polar 2012 parmi les nouvelles sorties de Points. Cotton Point de Pete Dexter fut l’heureux vainqueur devant ses huit autres concurrents. Il succédait donc à Antonin Varenne avec son Fakirs.
Pour 2012, l’appel à candidature a commencé. Allez donc sur le site www.meilleurpolar.com, et posez votre candidature. Vous y lirez ceci :
Vous dévorez du polar?
Le thriller vous donne le frisson?
Le roman noir fait vos nuits blanches?
Alors pourquoi ne pas rejoindre le jury du Prix du Meilleur Polar des lecteurs de POINTS ?
Le Prix du Meilleur Polar des lecteurs de Points récompense chaque année un roman policier, un roman noir ou un thriller plébiscité par un jury indépendant composé de 60 lecteurs, délibérant sous la présidence d’un grand nom du polar international.
Pour que le lecteur en vous devienne électeur, rien de plus simple : posez votre candidature ici jusqu’au 15 mars 2012 et… attendez les résultats !
Puis, de mai à octobre 2012, vous recevrez à domicile neuf romans sélectionnés parmi les nouveautés des éditions POINTS.
En novembre, vous rendrez votre verdict…
Le Prix du Meilleur Polar des lecteurs de POINTS, c’est un prix littéraire dont vous, lectrices et lecteurs, désignez le lauréat en toute liberté.

Les trois premiers romans sélectionnés sont :
L'Homme inquiet de Henning Mankell
homme-inquiet.gifLa mécanique du commissaire Wallander, soixante ans depuis peu, semble grippée. Il oublie son arme dans un restaurant et risque la suspension. Des choses lui échappent… Il ne comprend pas pourquoi le beau-père de sa fille, ancien officier de marine, lui raconte une vieille histoire de sous-marins russes repérés dans les eaux suédoises il y a bien longtemps… Juste avant de brutalement disparaître.
Né en Suède en 1948, Henning Mankell partage sa vie entre le Mozambique et la Suède. Traduits en 35 langues, ses romans mettent en scène le commissaire Kurt Wallander, qui cédera ensuite sa place à sa fille, Linda Wallander.
« Un ultime roman de pure mélancolie, peut-être le plus obsédant de toute la série. » Télérama
Les Lieux infidèles  de Tana French
Lieux-infideles.gifDans la nuit glaciale, près du halo brumeux d’un réverbère, Frank attend Rosie : ils vont fuir ce quartier minable de Dublin. Rosie ne vient pas. Un dernier coup d’œil sur sa rue, et Frank s’esquive. 22 ans plus tard, devenu flic, il a tiré un trait sur le passé. Du moins, il l’espérait. Sa sœur l’appelle, affolée : on a retrouvé la valise de Rosie. Frank n’est pas seul à ne l’avoir jamais revue.
Tana French a grandi entre l’Irlande, l’Italie, le Malawi et les Etats-Unis et vit aujourd’hui à Dublin. Elle est lauréate du prix Edgar Alan Poe ; ses romans Écorces de sang et Comme deux gouttes d’eau sont disponibles en Points.
« Saisissant d’émotion, ce troisième roman de Tana French démontre que l’auteur irlandaise devient meilleure de livre en livre. »
Publishers Weekly
La Femme congelée de Jon Michelet
Femme-congelee.gifLe cadavre d’une femme est retrouvé dans le jardin de Thygesen. Le passé de cet ancien policier en fait un suspect idéal : il a été mêlé à plusieurs affaires criminelles et accusé de meurtre. L’évidence de sa culpabilité semble arranger beaucoup de monde… Car une enquête approfondie menacerait de révéler les trafics des mafias et la corruption politique d’un pays jusque-là jugé modèle, la Norvège.
Jon Michelet est un écrivain norvégien né en 1944. Pionner du genre policier dans son pays, La Femme congelée est son premier roman publié en français, mais nombre de ses textes ont été adaptés au cinéma et traduits dans plusieurs langues.
« Jon Michelet frappe fort … Le revoici avec sa langue pétillante et musicale.»
Aftenposten (Oslo)

N’hésitez pas, posez votre candidature !

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22 janvier 2012 7 22 /01 /janvier /2012 19:13

Black musicVoici le petit dernier de chez Asphalte, une nouvelle histoire plongée au plus profond des bas-fonds citadins. Cette fois-ci, c’est au Brésil que cela se passe, dans les favelas de Rio de Janeiro.

C’est la fête de Saint Judas Thadée en centre ville. C’est la folie, les marchands ambulants envahissent les rues, les gens se dirigent vers l’église, et la circulation est extrêmement difficile. Le bus qui doit amener les étudiants à l’école est bloqué dans les embouteillages. Michael aurait du aller pisser avant de partir de chez lui ce matin !

Soudain, trois personnes débarquent, affublées d’un masque de Ben Laden. Ils sont lourdement armés, et se précipitent dans le bus à la recherche de Maïcom Filipi. En fait leur prononciation est mauvaise, et ils enlèvent Michael Philips, jeune adolescent noir américain de 13ans, fils d’un cadre qui travaille pour une grosse société américaine.

Les kidnappeurs s’avèrent être des amateurs, leur demande est au départ de 200 000 real, mais elle devient 200 000 dollars après une question innocente de Michael. Tous vivent dans les favelas, ils sont tous adolescents entre 13 et 17 ans, ils sont menés par Musclor et vivent de petits larcins. Michael va petit à petit les connaître, apprendre et se rapprocher d’eux.

Ce roman est un petit livre (120 pages), et c’est probablement le principal et seul défaut que je pourrais lui adresser. Le roman est découpé en trois parties bien distinctes, toutes narrées à la première personne du singulier. Ces trois personnages vont nous narrer leur vision de la vie dans les favelas. Michael, attaché sur sa chaise, va découvrir ses ravisseurs et se trouver des points communs d’adolescent. Il va aussi perdre son innocence, être plongé dans un monde de violence sans se rendre vraiment compte de l’arsenal que ces jeunes trimballent.

C’est un monde de brutes, répondant à la loi de la jungle, une lutte constante pour la survie. La deuxième et la troisième partie en sont la parfaite illustration. Musclor nous décrit son quotidien au travers d’un poème, ou d’une chanson de rap. Il grave sa haine, sa violence quotidienne, sa volonté de se battre contre la police, contre tout, contre tous, contre lui-même, avec les armes qui le rendent plus fort.

Puis vient Jo, l’une des petites amies de Musclor. A la fois naïve parce que c’est une jeune fille et mature parce q’à 16 ans, elle a déjà beaucoup vécu, son rêve d’avoir un enfant remplit sa vie et constitue son seul espoir. Son instinct maternel est en contradiction avec l’inhumanité du monde des favelas, sorte de microcosme en vase clos, où on n’a pas le droit de rentrer si on n’en fait pas partie. Et je ne vous parle pas de la fin …

Comme je vous le disais, c’est un portrait sans concession, sans jugement de ce monde à part, à coté du monde dit civilisé, où le trafic de drogue permet d’acheter des armes pour se défendre. Vu de l’intérieur, sous la forme d’un huis clos, le portrait est éloquent, ces jeunes survivent en sachant qu’à tout moment, ils peuvent tomber, mourir. J’aurais aimé que ce roman soit un peu plus long comme je l’ai dit, mais, à la dernière page, il m’est resté comme un goût amer dans la bouche.  

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20 janvier 2012 5 20 /01 /janvier /2012 17:51

Une nouvelle collection vient de voir le jour chez Krakoen. Des petits livres de 20 pages, au prix de 2,80 euros, pour agrémenter vos voyages ou bien votre petit déjeuner autour d’un petit café … euh … d’un petit noir. J’ai pris énormément de plaisir à lire ces histoires, dont voici les quatrièmes de couvertures :


gun.jpgGun de Max Obione : C’est qu’il voulait causer, ce con ! On cause pas quand on a le canon de mon gun dans le trou de son nez, on chie dans son froc. Il devait avoir des Pampers, ma parole ! Il nasillait des choses que je pigeais même pas. Ses yeux disaient : « T’es pas cap ! » C’était la guerre. Ah ce con, il était pas de taille, sa tête a explosé, ça m’a fait des salissures.


rouge-blanc.jpgRouge / Blanc de Gérard Streiff : “Pardonnez-moi l’expression, cher docteur, mais la cerise sur le gâteau, comme on dit ici, c’est le Montrachet. Un Blanc. Pour finir en beauté.” L’Américain avait appris jadis une expression bien française sur le mélange des vins. Le blanc et le rouge, le blanc avant les rouges. Mais c’était à présent trop embrouillé dans sa tête. Il ne retrouvait plus la formule. Il se mit à rire.


pigeon-d-hiver.jpgPigeon d’hiver de Claude Soloy : Une fille dans le feuillu du parc qui vient à sa rencontre, elle est sombre mais son ombre vaut le déplacement. Elle marche rapidement. Elle progresse, nez dans le vent, dans l’ignorance de la pigeonnaille noire et de sa présence. D’où vient-elle, vivra-t-elle jusqu’à demain, arrivera-t-elle où on l’attend, sur le trottoir du boulevard, sur la bouche de son amant, question, question ?


Sniper-bleu.jpgSniper bleu de José Noce : Depuis le début de sa carrière Erri n’avait dégommé que des nuisibles. Rien que des nuisibles. Et il comptait bien s’en tenir là. Un nettoyage éthique… La cible ne pouvait venir que de cette route sinueuse en macadam usé, dont il surveillait sans discontinuer les rares passants, pédestres lents ou véloces. Seuls les véloces à pied l’intéressaient…


super-haine.jpgSuper haine de Jeanne Desaubry : C’est Sand qui a eu l’idée géniale du mioche. Sa soeur fait du baby-sitting, il n’y avait qu’à emprunter le môme pour avoir la couverture idéale. Sauf qu’il y a quelque chose qui ne va pas avec ce mioche-là ! Il hurle sans arrêt depuis qu’elle traîne dans les rayons. Difficile de faire moins discret.

Je viens de les dévorer lors d'un voyage professionnel. Une heure de TGV, une heure de pur plaisir. Alors, bien sur, on a ses préférés. Mais tous se rejoignent sur un point : Une histoire simple, des personnages vivants, une écriture de grande qualité et toujours de l'humour, qu'il soit noir, cynique, méchant ou de "mauvais" goût. Un excellent moment de lecture.

Tous ces petits noirs ont un point commun : Ce sont des tranches de vie, tranchées dans le vif, avec un amour pour les personnages : Du noir brut et pur pour Max Obione, de la culture avec un gros éclat de rire à la fin pour Gérard Streiff, de jeux de mots en mots de jeux pour Claude Soloy (à lire et à relire celui là), du polar pur et dur pour José Noce, de la chronique d'une banlieue avec beaucoup de tendresse (cruelle) pour Jeanne Desaubry.
La bonne idée aussi, c’est de les avoir numérotés : de quoi commencer une nouvelle collection. Dans les transports en commun ou bien devant un petit café, des histoires fort bien racontées qui ne laisseront pas indifférents. C’est aussi l’occasion de découvrir à bon prix l’univers de nouveaux auteurs … ce qui est mon cas. Tentez l'expérience, vous ne le regretterez pas. 

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18 janvier 2012 3 18 /01 /janvier /2012 19:15

Triangle de l'effroiLes éditions Benevent m’ont contacté pour me proposer ce roman. Et je dois dire que quand on me propose un nouveau roman d’un jeune auteur, je me lance aussitôt à l’assaut d’un nouvel univers. Et ce qui s’avère un roman policier au premier abord, devient finalement plus que cela.

De nos jours, à l’île de Ré et ses environs. Un acte abominable vient d’être découvert au Fort La Prée. Une tête d’homme gît dans une des salles. Dans le même temps, un bras est découvert, à Brouage, montrant de son index la direction du nord ouest. Voilà un étrange puzzle, d’autant plus que la tête est masculine et le bras féminin. L’inspecteur Gelex va donc être en charge de ces deux enquêtes.

La tête s’avère appartenir à un ouvrier restaurateur Géromond Lamousse, dit Gerry, vingt quatre ans, titulaire d’une licence d’histoire de l’art militaire. En fait, étudiant à Paris, il est en fait ressortissant canadien. Le bras, quant à lui, appartiendrait à une jeune étudiante canadienne. Sa mationalité a été identifiée avec un morceau de tatouage sur le membre découpé.

Philibert Antoine Justinien Gelex de Marcillac, dit Gelex (c’est plus simple), est le commissaire chargé de l’enquête. Plutôt du genre pressé, il est pressé par le procureur de la République de résoudre au plus tôt cette affaire … d’autant plus que l’on va retrouver un deuxième membre dans le fort de Fouras, et que la secrétaire Briv a disparu.

Ça commence comme un roman policier, un roman policier régional, situé dans cette belle région de Vendée, aux environs de l’île de Ré. Et les deux grandes qualités de ce livre sont bien les descriptions de la région et le style littéraire de l’auteur. L’intrigue nous mène donc « en bateau », de fausses pistes en morceaux d’indices pour essayer de résoudre cette affaire bien surprenante.

Si j’ai regretté qu’il n’y ait pas plus de dialogues, alors que je trouve qu’Ann Dewinter est très douée pour cet exercice, j’ai bien aimé la façon de mener son histoire, en se mettant à la place de Gelex, partant de très peu d’indices pour arriver à la conclusion de cette enquête. En supprimant les nombreuses digressions et descriptions qui ne servent pas à l’histoire, on aurait un roman policier parfait. Et on ne peut reprocher à Ann Dewinter d’avoir de l’ambition tant son intrigue est complexe et bien menée.

Le personnage de Gelex est somme toutes, un personnage banal, au sens où il ne boit pas, ne se drogue pas, n’a pas de vices. C’est juste un personnage de policier normal avec une vie de famille normale, dont les nerfs vont être soumis à rude épreuve. De toute évidence, on tient là un auteur de roman policier qui peut concocter d’intéressantes énigmes. En tant que lecteur, j’espère que ce personnage sera récurrent. Voilà donc un roman sympathique, avec une histoire bien intrigante à souhait.

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