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29 décembre 2013 7 29 /12 /décembre /2013 18:26
J’ai voulu oublier ce jour de Laura Lippman (Toucan noir)

Le dernier roman de Laura Lippman est, d’après ses dires, le plus personnel, le plus autobiographique car il se déroule dans une ville imaginaire qui se rapproche le plus de celle son enfance. Dickeyville est une petite ville des Etats Unis ; on y trouve des bois, et une portion d’autoroute qui se termine en cul de sac, pour déboucher sur une petite route. Au bout, trone un énorme mur de béton. Nombreux sont ceux qui ont eu un accident de voiture au bout de cette autoroute jamais terminée.

C’est le cas de Gordon, dit Go-Go. Alors qu’il sort d’un bar, complètement saoul, il rumine des souvenirs d’un temps bien révolu, de ces cicatrices qui ne se referment pas. Il appuie sur l’accélérateur, sur cette autoroute sans issue, et encastre sa voiture dans le mur en béton. Accident ou suicide ? Ses amis d’enfance se retrouvent donc pour son enterrement, et renouent avec une ville et une vie qu’ils avaient laissées derrière eux.

Ils étaient cinq, comme les doigts de la main. C’était il y a plus de trente ans. Gwen, 10 ans était devenue la meilleure amie de Mickey, la plus grande, plus vieille que les autres de quatre ans. Ils avaient rapidement formé un groupe avec les frères Halloran, Tim, Sean et Gordon dit Go-Go. A cet âge, le monde est pur et n’est qu’amusement. Seul Go-Go semble plus lent que les autres, plus violent parfois aussi.

Juste à coté de Dickeyville, dans les bois où les cinq jeunes ont pris l’habitude de se retrouver, il y a une cabane. Les animaux domestiques en cage, poules, lapins, leur indiquent que c’est habité. Ils vont trouver une guitare sous le lit, puis rencontrer un ermite étrange du nom de Chicken George. Alors qu’un ouragan balaie la région, Chicken George est retrouvé mort, poussé au fond d‘un ravin. Ces trois familles vont être marquées par ce drame, d’autant plus que l’on dit que Chicken George aurait abusé de Go-Go.

Dire que ce roman est un roman à suspense serait tromper le futur lecteur. Car on a bien affaire là à un roman psychologique, qui va fouiller les personnages, et décrire leur façon de faire face à un drame qui les dépasse. Rarement, j’aurais lu un roman où l’auteure détaille à ce point les petits gestes, les petites expressions qui sont anecdotiques dans la plupart des cas, mais qui veulent dire tant de choses là où les paroles sont si inutiles.

Comment faire face à un drame ? Et comment surmonter des souvenirs que l’on a fini par se forger, modifier, pour les rendre plus beaux, moins durs pour soi et plus présentables vis-à-vis d’autrui. Les réactions de chacun vont être passés à la moulinette, avec toujours cette question lancinante pour le lecteur : Mais que s’est-il donc réellement passé lors de cet ouragan ? Et pourquoi trrente ans plus tard, Go-Go a-t-il jugé bon de s’encastrer dans ce mur de béton ?

Le rythme va être lent, pour arriver à une conclusion bien atroce et totalement différente de ce que l’on aura pu imaginer. Ma seule réserve vient de la traduction (il me semble) qui se veut parfois réellement littérale, rendant certaines expressions étranges, ou certains passages inutilement bavards. Assurément, ce roman vient de me faire découvrir une auteure à la subtilité rare, et J’ai voulu oublier ce jour est un beau roman sur les mensonges du passé qui deviennent les dures réalités d’aujourd’hui.

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25 décembre 2013 3 25 /12 /décembre /2013 18:26
Qui a suicidé Pamela Janis Patersen ? de Muriel Mourgue (Editions ex-aequo)

On avait découvert Muriel Mourgue au travers de deux nouvelles Association de malfaiteuses et Green Gardenia. Son dernier roman reprend son personnage de Thelma Vermont, détective privée new-yorkaise dans les années 50.

Quatrième de couverture :

Pamela Patersen était promise à un bel avenir, mais son destin ne l’entendait pas de cette oreille. Lors du tournage de son dernier film Pamela met fin à ses jours dans une chambre de l’hôtel Plazza à New-York.

Carl Storms, le producteur du film, avait tout misé sur cette starlette montante et refuse de croire à la thèse du suicide, d’autant plus que le contrat d’assurance ne couvre pas un tel cas.

C’est donc à Thelma Vermont que revient l’insigne honneur de marcher sur les traces de Pam à Hollywood, afin d’éclaircir cette délicate affaire. Elle va apercevoir quelques-unes des célébrités de cette année 1958, et très vite comprendre que la solitude n’est pas plus légère au soleil.

Même si la chaleur californienne parvient à lui faire changer ses habitudes en l’incitant à mettre des glaçons dans son verre, Thelma, fidèle à elle-même, n’acceptera jamais de mettre de l’eau dans son bourbon !

Mon avis :

On retrouve avec un grand plaisir Thelma Vermont, cette détective privée toujours embringuée dans des histoires incroyables. Cette fois-ci, elle doit enquêter sur la mort suspecte d’une jeune star du cinéma en devenir, alors que la police a conclu un peu rapidement à un suicide. Et donc, voilà notre détective favorite en voyage à Los Angeles, dans le monde des strass et des faux semblants, des acteurs qui, quand on les interroge, mentent comme ils respirent, puisqu’ils vivent leur vie comme ils jouent devant la caméra.

Muriel Mourgue nous concocte avec ce roman un hommage aux auteurs de roman noir des années 50, de ces polars qui nous faisaient passer un excellent moment. L’intrigue est menée au cordeau, au fur et à mesure des rendez vous que Thelma provoque, pour essayer de démêler le vrai des fausses apparences. Et force est de constater que tout est mené avec beaucoup de maitrise, un excellent équilibre entre les dialogues et les descriptions des Etats-Unis de 1958.

Et quand je parle de descriptions, qu’il est bon de se retrouver plongé dans le Los Angeles brulant au soleil agressif, ce qui fait souffrir Thelma. Elle qui est une New Yorkaise pur jus, habituée aux températures tempérées, elle se retrouve en pleine chaleur et est obligée de boire. Forcément, elle carbure plus à la bière et au bourbon qu’à l’eau ! Et quelle crise de rire quand on imagine Thelma au volant de sa Voiture Rose bonbon ! Bref, vous l’aurez compris, si vous ne connaissez pas Thelma, il va falloir rattraper cette injustice et ce manque dans votre culture polardesque.

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24 décembre 2013 2 24 /12 /décembre /2013 11:17
Facteurs d’ombres de Roland Sadaune (Val d’Oise éditions)

En ces temps de Noël, les idées de beaux cadeaux ne courent pas les rues. Pour les amateurs de polars, il ne faut pas hésiter, ce livre est exceptionnel, de par sa beauté, de par ses textes.

Facteurs d’ombres de Roland Sadaune (Val d’Oise éditions)

Né à Montmorency de mère polonaise, Roland Sadaune se passionne très tôt de cinéma et littérature policière. Sa carrière d'artiste peintre ne l'empêche pas d'avoir à son actif une trentaine de romans policiers et une cinquantaine de nouvelles noires. Pour lui, le Polar, c'est l'évasion par les chemins de traverse défoncés par le destin, avec des phénomènes de société dissimulés derrière les haies.

Il en est à sa 90ème exposition particulière, en 2006, intitulée Peintre de Polars.

Son joker préféré est le cinéma : en salle, car l’été on y est au frais et l’hiver on s’y sent bien.

Roland Sadaune est un auteur de polars mais aussi un peintre. Ne voulant pas choisir entre ces deux activités, il les réunit dans un livre regroupant 37 portraits d’auteurs d’hier et d’aujourdhui. Chacun est illustré par des textes émanant de passionnés mais aussi d’experts tels Claude Mesplede, Claude Le Nocher ou Paul Maugendre.

Avec une couverture cartonnée (comme on n’en fait plus), ses belles pages glacées rendent hommage à une œuvre que je ne connaissais pas et qui m’a tout simplement époustouflé. On y trouve aussi bien des auteurs étrangers (Mickael Connely, James Ellroy …) que des auteurs français (Christian Roux, Maurice Dantec, Jean Bernard Pouy …). Vous y trouverez d’autres esquisses ainsi que 7 nouvelles.

Facteurs d’ombres de Roland Sadaune (Val d’Oise éditions)Facteurs d’ombres de Roland Sadaune (Val d’Oise éditions)
Facteurs d’ombres de Roland Sadaune (Val d’Oise éditions)

J’ai eu la chance de participer modestement à cette œuvre et donc je vous offre en exclusivité le texte que j’ai rédigé pour illustrer le portrait de Caryl Ferey :

Ma première rencontre (littéraire) avec Caryl Ferey, ce fut La jambe gauche de Joe Strummer. Je venais de découvrir Ken Bruen, et cette façon inimitable de créer une intimité avec un personnage. Ce roman fut une vraie découverte, en même temps qu’une envie de continuer à pénétrer dans l’univers d’un auteur. Alors je suis tombé sur Zulu, ou plutôt Zulu m’est tombé dessus. Car Zulu est un livre implacable, une démonstration en force de la cruauté des hommes, de leur imagination à faire souffrir son prochain, de l’inhumanité de l’homme.

Forcément, après une lecture pareille, on a envie de s’intéresser à l’auteur qui est derrière. Caryl Ferey est un globe-trotter qui va vivre dans un pays étranger pour s’imprégner d’une culture nouvelle, d’une histoire autre. Puis il va créer une intrigue intégrée à ce pays, pour nous dévoiler un pays et ses racines de l’intérieur. Mais il y a aussi cette maitrise de l’intrigue, cet art de surprendre le lecteur, de créer des scènes très visuelles et surprenantes sans que l’on s’y attende.

Mapuche est une poursuite dans cette veine que recherche Caryl Ferey. D’un pays qui a connu (et connait encore) une histoire forte et violente, il écrit un roman magnifique, une intrigue fantastiquement forte portée par deux personnages profondément humains. Il déploie dans ce roman tout son art pour montrer la lutte de l’amour contre la société, car l’amour est un sentiment profondément humain.

Lors de l’émission La grande librairie, on découvre une autre facette de cet auteur fascinant, sa volonté d’écrire le meilleur roman, son chef d’œuvre. Je me rappelle cette phrase, qui n’est peut-être pas de lui d’ailleurs : « Mon meilleur roman, c’est le prochain ». Et puis, il a parlé de ses personnages, de cette volonté de les placer au centre de son intrigue car ils sont et doivent rester au centre du monde. Caryl Ferey est un messager moderne dans une société numérique et inhumaine, une société qui se veut parfaite et qui oublie qu’elle doit être faite par les humains pour les humains. Il démontre que l’homme a une imagination sans limites pour créer la cruauté, pour inventer la violence. Il se pose ainsi comme un porte-parole de l’homme humain, un héraut humaniste.

Indéniablement, LE livre qu’il vous faut ou faut offrir en cette fin d’année 2013. Les images de ce billet ont été empruntées sur le Net à divers sites.

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22 décembre 2013 7 22 /12 /décembre /2013 18:59
Le syndrome de Croyde de Marc Welinski (Daphnis et Chloé)

Le syndrome de Croyde est une pathologie psychiatrique rare qui touche des individus dénués de tout antécédent psychiatrique et dont la principale caractéristique est qu’ils ont une attirance particulière pour le vide. Ils sont fascinés par les falaises, les hauteurs. La chute dans le vide les obsède.

Imaginez que vous rentrez du travail, vous prenez les transports en commun, le métro, et vous voyez devant vous quelqu’un qui se jette sous la rame. C’est ce qui va arriver à Agnès Quincey. Elle est directrice d’une boite de cosmétique et est un peu débordée par le lancement d’un nouveau parfum. Cet accident ferroviaire alors qu’elle est au premier rang va la secouer.

Son mari, Dany est au chômage, et ne sait pas ce qu’il va faire ensuite. Le problème, c’est qu’il a tendance à se mettre à boire. Ce soir là, Agnès tarde à rentrer. Dany reçoit un couple d’ami, Franck et Milana. Franck est psychologue et s’est séparé de sa femme Anne, psychologue aussi, pour se mettre en ménage avec cette femme plus jeune que lui d’une vingtaine d’années.

Dans les jours qui suivent, ce sont deux nouveaux accidents qui vont survenir dans des stations de métro différentes, et comme par hasard, Agnès est à chaque fois présente. Ils décident d’aller voir la police, d’autant plus que pour le dernier accident, Agnès a l’impression que quelqu’un a poussé la jeune fille. Meurtre ou accident ?

Si ce roman ne va pas sortir du lot par son style, qui veut rester simple, c’est surtout par la façon dont l’auteur va disséquer minutieusement la vie de couple et les mystères qui l’entourent. En effet, le roman est écrit à la première personne, Dany dans la première partie et Agnès dans la deuxième. Le fait de voir l’intrigue par les yeux des deux protagonistes permet aussi de faire planer des zones d’ombre, comme si le lecteur ne pouvait pas voir plus loin que les quelques mètres qui l’entourent.

Ce n’est pas un roman qui va aller à un rythme effréné, car l’auteur préfère décrire les psychologies des personnages par leurs actes et surtout par les dialogues, nombreux mais jamais inutiles. Et le fait qu’il creuse, qu’il analyse les comportements de chacun, fait que ce roman est tout simplement passionnant d’un point de vue psychologique.

Ce qui est amusant, c’est qu’on a l’impression que l’auteur ne sait pas où il va, qu’il déambule de page en page. Plus on s’avance, plus on a l’impression que le brouillard s’épaissit. Et on en finit par soupçonner tout le monde. La situation est tellement simple, que toutes les hypothèses sont possibles. Et comme on ne peut lacher le livre, la fin, si elle n’est pas surprenante est fort bien amenée et on se dit que Marc Welinski a fort bien construit son livre en s’appuyant sur ses personnages. Bref, voilà un roman fort intéressant et totalement surprenant, une excellente découverte.

Ne ratez pas l'avis de l'ami Claude ici et de Mimipinson

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18 décembre 2013 3 18 /12 /décembre /2013 18:19
Mélanges de sangs de Roger Smith (Calmann Levy – Livre de poche)

Ça y est ! je l’ai lu ce roman de Roger Smith, que mes amis Richard et Jean me pressaient tant de lire, avec une telle insistance que ça ressemblait à du harcèlement. Ils avaient raison, c’est un premier roman exceptionnel, qui présente l’Afrique du Sud sous un jour où on a peu tendance à la montrer. Car dans ce roman, tout est question de personnages. On y trouve Burn, Benny, Barnard … et l’Afrique du Sud.

Jack Burn est un ancien Marines qui a participé à l’opération Tempête du Désert en Irak. Revenu au pays, il a retrouvé sa femme Susan et leur petit garçon Matt. Jack a eu du mal à se familiariser avec son pays, et a participé à un braquage au cours duquel un policier est tué. En fuite, Jack et sa famille s’installent en Afrique du Sud, dans une maison sécurisée. Ce soir là, en plein diner, deux malfrats du gang des Americans font irruption dans la maison familiale. Burn, pour protéger sa famille, va tuer les deux hommes, les découper et se débarrasser des corps dans une décharge publique.

En face de leur maison, Benny Mongrel est un gardien qui fait sa tournée avec sa chienne Bessie. Il a vu les deux malfrats entrer dans la maison de Burn mais ne les a jamais vus ressortir. Pour autant, il décide de ne rien dire à Barnard, un gros flic corrompu, qui incarne à lui seul tout ce qu’on peut détester dans un personnage. Sans pitié, profitant des trafics de drogue aussi bien que de la prostitution, il est à la recherche de ces deux malfrats qui lui doivent de l’argent. Quand, il sonne chez Burn, pour un interrogatoire de routine, pour savoir s’il a vu les jeunes qui conduisaient la BMW rouge, il sent que Burn lui ment.

Ce roman est construit comme un ballet, où les danseurs valsent entre eux, passant de main en main jusqu’à ce qu’ils finissent dans les bras de la mort. La construction est très bien maitrisée, et comme on parle là d’un premier roman, je peux donc vous dire que ce roman est exceptionnel. Mais la narration repose avant tout sur ses personnages.

Mélanges de sangs de Roger Smith (Calmann Levy – Livre de poche)

Les personnages sont tous incroyablement vivants,horribles, et les scènes sont toutes criantes de vérité, toutes marquantes; l’auteur maitrise les temps calmes et les temps forts. Et en parlant de temps forts, il y en a à foison dans ce roman, des scènes d’une visibilité incroyable, d’une violence couleur rouge sang qui vous marqueront longtemps.

Car ce roman est violent, très violent, et ce que veut nous montrer l’auteur, c’est l’Afrique du Sud, celle des ghettos, des endroits où à chaque minute, à chaque seconde, on lutte pour sa vie. Chacun a perdu la moindre once d’humanité, la vie est devenue une jungle où la question est : Qui tuera le premier ? Et c’est d’autant plus marquant que Roger Smith nous décrit cela comme s’il n’y avait rien d’extraordinaire, comme s’il était parfaitement normal de tirer à bout portant dans la tête d’un enfant qui ne vous a rien fait.

Je me suis posé la question du titre, qui me fait penser à plusieurs choses. C’est un roman post apartheid, mais qui ne prend pas partie, qui veut montrer comme un reportage ce que l’on trouve dans des endroits délabrés que l’on ne veut pas voir. Et j’aurais aimé que Roger Smith, qui a un incroyablement talent pour créer des personnages, pour mitonner une intrigue sinueuse ou pour peindre des scènes écarlates s’engage un peu plus. De même, il m’a manqué quelques descriptions des quartiers pour m’y sentir emporté, imprégné.

Malgré ces deux réserves, c’est un premier roman incroyable, d’une richesse rare qui me fait dire que les Américains ne peuvent pas réussir à l’adapter. Malgré cela, sur la quatrième de couverture, il est indiqué que Samuel Jackson jouera dans le rôle du flic zoulou à la poursuite de Barnard. Alors, je préfère vous donner un conseil : lisez ce livre avant de voir le film qui risque d’être raté, au contraire de ce roman maitrisé de bout en bout. Epoustouflant !

Allez lire l’interview du concierge masqué ainsi que l’avis de mon ami Jean le Belge.

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15 décembre 2013 7 15 /12 /décembre /2013 19:00
Le lapin borgne de Christoffer Carlsson (Balland)

Dans les lectures de polars, il faut parfois faire preuve de curiosité. Parfois ça marche, parfois pas. Il faut dire qu’un auteur inconnu chez nous, puisque Le lapin borgne est son premier roman traduit en France, où l’on annonce qu’il est annonciateur d’une nouvelle vague nordique, c’est aguichant. Mais quand on lit ce titre énigmatique, et surtout quand on voit cette couverture géniale, franchement, je ne pouvais pas résister.

Quand enfin, j’apprends que son auteur Christoffer Carlsson vient de remporter le prix littéraire « Best crime novel », en Suède pour l’un de ses ouvrages, je peux d’ors et déjà vous dire que l’on tient là une grande plume du polar, et qu’il va falloir suivre de très près ses futures publications.

David est un jeune étudiant en faculté de philosophie à Stockholm. Pour les vacances d’été, il va revenir dans son petit village natal, Dalen, et retrouver ses copains d’enfance, avec qui il va passer du bion temps. Depuis quelque temps, ils ont trouvé une vieille maison abandonnée, perdue au milieu des bois qui entourent Dalen. Ils se retrouvent donc là-bas, à bronzer, faire des barbecues, prendre des drogues ou faire l’amour. Le frère de David, a un frère, Markus qui est serveur dans un fast food. Avec ce travail là, ses parents jugent qu’il est en train de rater sa vie, alors que David passe pour le génie de la famille. David retrouve aussi Alex, la sœur de son meilleur ami Lukas. Si Lukas a un tempérament instable, Alex est une pure beauté et David ne tarde à retrouver la douceur de ses bras.

A la maison abandonnée, David découvre de jeunes gens comme lui. Il y a Rickard et Martin qui sont amoureux et qui souffrent de leur homosexualité devant les reproches des autres. Il y a Julian et Justine, frère et sœur mais amants dans la vie de tous les jours. Il y a enfin Lukas, leur chef de file, qui leur a soufflé l’idée de cambrioler les maisons fermées pour revendre des bibelots et ainsi se faire de l’argent facile.

Sauf qu’un de ces cambriolages se passe mal. Le vieil Emmanuel les surprend et les jeunes gens l’assomment avant de le ramener à la maison. Quand ils arrivent, David est en train de bronzer. Après une petite discussion sur le devenir du vieil Emmanuel, ce dernier se réveille, Lukas sort un pistolet et l’abat froidement dans le dos. Comment ces jeunes gens vont-ils surmonter leur culpabilité ? Et comment le jeune voisin Kasper affublé de son lapin borgne Lukas sait-il autant de choses ?

Inutile de vous dire que ce sujet est casse gueule : Faire vivre un village, sept jeunes gens devant nos yeux, les rendre suffisamment familiers pour que le lecteur de n’y perde pas entre eux. Christoffer Carlsson a choisi de ne pas nous assommer au début de son roman en nous les présentant longuement. C’est tout le contraire, il nous les pose les uns après les autres, au fur et à mesure de l’intrigue, et même si au début on a un peu de mal à suivre, on finit par identifier qui est qui très rapidement.

Ce roman est écrit à la première personne, c’est David qui parle, un témoin assisté comme on le dirait de nos jours. La période n’est pas forcément définie, mais il y a des téléphones portables. Les psychologies des personnages est ébouriffantes de justesse, écrite et décrite avec une sincérité qui joue beaucoup dans le charme de ce roman.

Et puis outre le drame qui va survenir, il y a toutes ces auras de mystère que Carlsson sème dans son roman, cette vieille maison qui, d’ans les yeux de David, semble évoluer. Il y a ce jeune voisin qui semble tout savoir parce que son lapin lui a raconté, il y a les parents qui sont absents, ces interrogatoires des policiers, ces réponses abstraites, qui veulent tant dire … et ne rien dire du tout. Et puis, la dernière page tournée, on se dit que ce roman est un témoignage, que la vérité est ailleurs, que tout ce qu’on vient de lire n’est que la vue d’une personne avec toute sa subjectivité. Et dans ces cas là, moi je dis : « BRAVO ! »

J’ai été littéralement pris par cette lecture, abasourdi par tant de finesse, de talent. Je viens de m’avaler 420 pages en 3 jours sans même me rendre compte de l’entourloupe. Evidemment, ceux qui aiment les romans d’action passeront leur chemin … ou essaieront pour assouvir leur curiosité. Ce roman m’a fortement fait penser au Maître des Illusions de Donna Tartt, c’est un roman totalement bluffant et impressionnant de maitrise. Nul doute qu’il trouvera sa place au pied du sapin, il en vaut largement la peine.

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11 décembre 2013 3 11 /12 /décembre /2013 18:16
Casher nostra de Karim Madani (Seuil roman noir)

Ceux qui connaissent Karim Madani, ou du moins ses romans, savent que c’est un auteur avec une ambition démesurée. Je l’avais découvert avec Cauchemar Périphérique, et j’avais été bluffé justement par son souffle romanesque, avec un roman fleuve peignant les banlieues d’aujourd‘hui. Avec Le jour du Fléau, je découvrais une autre facette de cet auteur où il inventait une ville fictive pour mieux pointer l’état de notre société. Casher Nostra est le deuxième tome des chroniques d’Arkestra.

Dans la ville d’Arkestra, les gens se sont regroupés dans leur ghetto, essayant de survivre dans un monde de violence et de drogue, en plein marasme économique. Les plus chanceux ont un travail, un petit boulot qui leur permet à peine de payer leur loyer, et ils le trouvent surtout par connaissance. C’est le cas de Maxime, qui habite dans le quartier juif d’Hanoukka. Coursier de son état, il doit trouver l’argent pour calmer sa mère Hannah qui est atteinte de pertes de mémoire. Il est aussi amoureux de Sarah, la fille d’un propriétaire de restaurant mais il refuse ses propositions de travail de serveur.

Le métier de coursier pour les artistes et les artisans n’est pas un métier facile, surtout en hiver quand la température avoisine les zéros degrés. Sa mère l’oblige bientôt à aller voir le médecin pour ses troubles, et celui-ci lui annonce que Maxime est atteint de spasmophilie. D’ailleurs, un nouveau traitement thérapeutique lui permet d’obtenir de la marijuana de très bonne qualité appelée le Chrysanthème pour traiter ses cas là. Obtenir de la drogue de façon légale, voilà une aubaine pour ce jeune homme qui n’a qu’un rêve : quitter l’enfer d’Arkestra.

La distance entre la légalité et l’illégalité étant bien mince, Maxime revend sa drogue médicamenteuse auprès des étudiants qu’il connait et envisage bientôt un stratagème ingénieux en se procurant de faux papiers et en se fournissant dans différents dispensaires. Mais il ne faut pas se voir plus grand que l’on est et Maxime va en faire les frais …

Ceux qui, comme moi, ont succombé aux ambitions de ce jeune auteur avec Cauchemar périphérique, suivent Karim Madani livre après livre. Depuis un an maintenant, il a commencé Les chroniques d’Arkestra, une ville imaginaire, qui lui permet plus de libertés tout en présentant des personnages formidables. Dans Casher Nostra, qui se passe dans le quartier juif, dont le nom rappelle la mafia juive d’Arkestra, Karim Madani a choisi de prendre pour personnage principal Maxime, qui va finalement être le miroir de la jeunesse d’Arkestra et son rêve de vivre ailleurs.

Car cette ville est finalement devenue un enfer, Arkestra tue les gens ou à défaut, elle tue leurs rêves. Quand on nait à Arkestra, la meilleure destinée que l’on puisse rêver est d’y mourir vieux. Séparée en quartiers comme autant de ghettos, elle a été depuis bien longtemps abandonnée par tous les politiques à ses habitants et aux trafics en tous genres. Maxime, simple coursier, est un jeune homme qui bosse pour sa mère, pour éviter qu’elle finisse dans un hospice, dans un mouroir comme il l’appelle. Et quand le mal l’appelle de ses tentacules malfaisants, l’appel de l’argent est trop fort pour qu’il ne puisse y résister.

Autant vous le dire tout de suite, le début ne m’a pas plu. Ce n’est pas l’histoire, ni le personnage, mais le style empesé de mots que l’on croirait directement sorti de l’encyclopédie Larousse en 10 volumes. Et puis, changement de direction, le style s’épure, la puissance d’évocation de cette ville telle que Franck Miller l’a rêvée dans Sin city éclate devant nos yeux, bref, Karim redevient simple et Karim réussit son tour de charme. Et tout d’un coup, une fois qu’on est débarrassé de toute considération stylistique, on se laisse porter par l’inéluctabilité du destin de Maxime.

Le jour du fléau était un épisode noir, la première chronique dune ville baignant dans l’obscurité, cette vision de ce qu’il y a derrière le miroir de notre société. Casher Nostra est plus centré sur un personnage, plus sombre, moins voyeur, plus simple et donc plus accrocheur, plus passionnant. Karim Madani explore la frontière mince entre Fantastique, Anticipation et Roman Noir et est en train de construire une œuvre. Soyez au rendez vous, prenez le bus pour Arkestra !

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8 décembre 2013 7 08 /12 /décembre /2013 19:04
Vilaines filles de Megan Abbott (Jean Claude Lattès)

Depuis Adieu Gloria, Megan Abbott fait partie des auteurs dont je lis tous les romans, car j’adore sa façon d’écrire, sa subtilité, sa finesse, la façon qu’elle a de construire ses intrigues par petites scènes avec un choix fin de ses phrases, de ses mots, et des émotions qu’elle transmet. Ce roman, encore une fois, tape dans le mille.

A Sutton Grove, les cheerleaders agrémentent les matches de leur équipe. Beth est la capitaine et Addy, sa meilleure amie est sa lieutenante. Pour démarrer cette nouvelle saison, une nouvelle coach débarque. Elle s’appelle Colette French et est bien décidée à leur faire franchir un pas, devenir les meilleures. Elle leur fait faire des entrainements extrêmement durs physiquement, arbore une attitude distante et sans concession, et sa première décision est de destituer Beth de son rang de capitaine.

Addy est subjuguée par Colette. Elle passe bientôt beaucoup de temps avec la famille French, Matt le mari qui est comptable, travaille beaucoup et est souvent absent et la petite Caitlin, âgée de quatre ans. Addy, qui ne voyait que par Beth, la suivant partout, croyant ce qu’elle disait, buvant chacune de ses paroles se trouve une nouvelle icône, Colette, passant de nombreuses soirées en sa compagnie.

Le sergent Will est recruteur pour l’armée, détaché auprès du lycée. Il est d’une beauté confondante et a cet air triste des gens qui ont perdu leur femme trop tôt. Beth a vite compris que Colette et Will sont amants. Addy va aussi le découvrir. Après quelques semaines, Will est retrouvé dans son appartement, suicidé d’une balle dans la tête. Mais s’est-il réellement suicidé ? Addy, aveuglée par ses idoles, va découvrir une vérité douloureuse.

Une nouvelle fois, Megan Abbott nous concocte un suspense psychologique parfait, à travers les yeux d’Addy qui en est la narratrice. Addy, jeune adolescente, en mal d’émancipation, à la recherche d’un pilier sur lequel se reposer, curieuse du monde des adultes et à l’écoute du moindre des ragots, faisant toutes les déductions sur ce qu’elle apprend pour comprendre ce monde auquel elle ne comprend bien.

Il y a de l’amour dans ce livre, il y a de la haine dans ce livre, il y a de la manipulation dans ce livre, et dans chaque phrase, chaque mot est soigneusement choisi pour semer le doute, pour faire naître le trouble. Encore une fois, la traduction rend formidablement hommage à la subtilité du style de Megan Abbott et en cela, je vous remercie, M. Jean Esch. Car, jusqu’à la dernière ligne de la dernière page, on appréciera le suspense, les questionnements et les doutes que l’on ressent à la lecture de ce roman. Et Megan Abbott excelle dans ces situations intimes de faux semblants.

J’avais déjà apprécié La fin de l’innocence ou Envoutée, qui avançait selon le même principe, mais avec une addition de petites scènes. Cette fois-ci, la narration est plus linéaire, mais avec toute une foultitude de détails qui nous plongent dans le monde inconnu (ou mal connu) pour nous des cheerleaders, ces reines du sport qui prennent des risques inconsidérés pour se lancer des défis, pour se sentir plus grandes que la vie, pour grandir, franchir le pas et devenir adultes.

Megan Abbott creuse aussi le thème du mensonge et de son poids dans la vie. Si Beth apparait comme une intrigante, une star déchue de son piédestal, Colette apparait comme une idole étrange, auréolée d’un mystère fascinant tandis qu’Addy est triturée entre les deux personnes qu’elle adore. Mais que s’est-il réellement passé dans cette chambre ? Megan Abbott ouvre toutes les portes du possible et nous livre un roman sur les adolescentes rêvant de la pureté du soleil remarquable. Mais, qui s’approche trop près du soleil se brule les ailes. D’ailleurs, le soleil existe-t-il pour ces jeunes en mal de reconnaissance ? La fin justifie-t-elle tous les moyens ?

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6 décembre 2013 5 06 /12 /décembre /2013 18:30
Loupo de Jacques Olivier Bosco (Jigal)

Accrochez vous, les amis ! Le dernier JOB, Jacques Olivier Bosco pour les ignares, n’est pas un livre à offrir aux cardiaques ou aux âmes sensibles. Après avoir montré son talent dans le roman de serial killer avec Et la mort se lèvera, après nous avoir ébloui avec son roman noir Le Cramé, après nous avoir enchanté avec son roman à la James Bond Aimer et laisser mourir, place au pur roman d’action. Pur roman d’action ? Pas seulement.

Loupo est un jeune délinquant, vivant de petits braquages de bureaux de banque locaux. Il fait toujours ses coups à deux, avec son ami d’enfance Kangoo qu’il a côtoyé lors de ses passages en orphelinats et autres maisons de redressement. Ces deux là se vouent une confiance aveugle et leur méthode est simple : ils récupèrent les adresses de leurs coups chez leur complice Le Chat, puis organisent le casse, pour en général quelques milliers d’euros, ce qui permet à Kangoo de régler ses dettes de jeu.

Mais ce matin là, il était dit que la machine se déréglerait. Ils entrent dans un bureau de poste, demandent à tout le monde de s’allonger. Pour impressionner tout le monde, Loupo tire dans un présentoir de publicité. Derrière le présentoir, il y a un enfant qui jouait. En plus, le contenu de la caisse ne dépasse pas quelques centaines d’euros, et le directeur de l’agence lui avoue qu’ils ont été donnés. Outre la culpabilité qui touche Loupo de plein fouet, il doit aussi découvrir qui les a dénoncés à la police.

Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce roman va à 100 à l’heure. Pas la peine d’essayer de vous accrocher, vous allez succomber au style de ce roman, fait de bout de mots, de bouts de phrases, de bouts de vie, tout ça pour vous obliger à appuyer encore plus fort sur la pédale d’accélérateur, alors que votre pied touche déjà le plancher.

JOB nous prend tellement à la gorge, qu’on est tout de suite projeté à l’intérieur de la tête de ce petit délinquant dont le seul but dans la vie est bien de survivre, mais aussi de ressentir cette excitation du moment où il entre dans une agence, tire une balle dans le décor et empoche l’argent. Ces quelques minutes sont devenues une vraie drogue pour lui. Le fait qu’il tire une balle en entrant permet aussi de faire peur aux clients, mais aussi de se faire respecter auprès de la mafia qui le surnomme le Flingueur.

Il est inutile de vous dire que ce roman de deux cents pages se lit très vite ; de toute façon, dès que vous avez tourné la première page, vous êtes foutus : Loupo prend votre tête entre ses deux mains, et vous la secoue jusqu’à ce que vous ayez fini le livre.

Par contre, il ne faudrait pas réduire ce roman qu’à un livre d’action. JOB nous y présente encore et toujours ses thèmes chers, tels que l’amitié, la fidélité, la loyauté ou la rédemption. Il nous montre aussi que Loupo ne peut échapper à son destin, mais c’est la partie que j’ai trouvé la moins convaincante.

Alors, êtes vous prêt à faire un tour dans le manège infernal de JOB ? êtes vous prêts pour votre dose d’adrénaline ? Dépêchez vous à prendre votre ticket pour ce voyage en enfer, cet aller simple dans la tête d’un braqueur de banque qui n’a rien à perdre. Bon voyage, bonne lecture !

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4 décembre 2013 3 04 /12 /décembre /2013 18:38
Sur ta tombe de Ken Bruen (Fayard)

Jack Taylor, mon pote, un de ces personnages récurrents qui m’a procuré les sensations les plus fortes est de retour. C’est sa neuvième enquête, il y a du nouveau, beaucoup de nouveau, et en même temps, c’est toujours pareil, toujours aussi noir, toujours aussi bien. La grosse nouveauté, c’est que Jack est amoureux d’une écrivaine américaine, qu’ils ont passé quelque temps à Londres et que Jack revient à Galway … seul. Et que tout va se dérégler.

Le père Malachy a été agressé, et il est dans le coma. Bien que l’ambiance entre les deux hommes ne soit pas au beau fixe (c’est le moins que l’on puisse dire), Jack est intrigué, d’autant plus que les agressions se multiplient, un jeune homme trisomique puis ceux qui recoivent une stèle funéraire miniature, à savoir Jack et ses amis Ridge et Stewart. Il semblerait qu’un groupe de jeunes illuminés se consacre à l’élimination de gens différents tels que les pauvres les homosexuels ou les handicapés.

En parallèle, le père Gabriel demande à Jack de retrouver le père Loyola qui a disparu de la circulation avec l’argent d’une association catholique. En éclusant les bars et tous les endroits possibles et imaginables, le père Loyola reste introuvable … jusqu’à ce que sa gouvernante, la sœur Maeve le mette sur une piste digne de ce nom.

Mais c’est surtout Galway, ce petit quartier typiquement irlandais qui est le véritable partenaire de Jack. Au travers de son personnage fétiche, Ken Bruen fait l’autopsie de la société irlandaise, qui s’enfonce méticuleusement vers un avenir noir et bouché, accueillant à bras ouvert la modernité pour mieux perdre ce qui faisait son identité.

Cet épisode est tristement réaliste sur un pays qui répond à l’appel de l’argent facile, qui vend son âme pour le tourisme mondial, au détriment des petits pubs que Jack affectionne. Le nombre de bars où il se sent bien diminue comme peau de chagrin, le nombre de gens qu’il connait aussi et la plupart de ses amis peuple le cimetière. C’est aussi une société toujours plus violente que nous peint Ken Bruen dans cet épisode, avec des gens illuminés et racistes, dignes des nazis, des armes en vente libre et des propagandes plus dégoutantes les unes que les autres.

C’est un Jack en réaction, face à cette évolution néfaste, dépassé par la violence, mais capable de répondre au coup pour coup, qui se retrouve de plus en plus isolé, désespéré, parfois au bord du suicide jusqu’à ce que son téléphone sonne, ou qu’un enfant lui fasse un sourire. C’est un Jack fataliste, qui se débat comme un beau diable face à un combat perdu d’avance.

J’ai trouvé cet épisode plus noir et pourtant toujours marqué de traits d’humour, plus violent et pourtant toujours aussi peu démonstratif, plus noir alors que certains passages sont d’une beauté éclatante, plus désespéré que les autres car montrant une lutte vaine. Après son combat contre le diable (dans le précédent épisode qui s’appelait le Démon), Jack se bat contre ses contemporains et ce n’est pas forcément facile. C’est aussi un roman qui ressemble à la conclusion d’un cycle, et qui me parait plus destiné aux fans. Je ne le dirai jamais assez, lisez donc le cycle Jack Taylor depuis le début.

Cette chronique de Galway est dédicacée à Lilas Seewald, qui comprendra.

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