Voici donc le dernier roman en date de Ken Bruen, qui fait partie du cycle R&B, initiales de deux des personnages principaux de cette série, à savoir Roberts et Brant, deux flics du sud-est de Londres
Nous voici donc de retour au commissariat de Carter Street à Londres. Alors que le commissariat est à la recherche d’un gang de voleurs de voitures, des meurtres apparemment sans lien se retrouvent reliés entre eux grâce à une lettre qui parvient au superintendant Brown. Le tueur, qui se nomme Ford, affirme avoir tué deux personnes sous prétexte qu’elles étaient malpolies et agressives. La lettre, fort bien écrite, déclare que le massacre continuera en visant toutes les personnes qui oseront être malpolies et désagréables envers leurs congénères.
C’est Porter Nash, l’inspecteur homosexuel, qui est chargé de l’enquête. Son histoire d’amour avec Trevor, le barman, commence à tourner court, d’autant plus qu’il s’aperçoit qu’il le trompe, et qu’il va être visé par le Tueur des personnes impolies. Alors Brant, malgré ses dehors rustres et son humour agressif, malgré son évidente corruption et son agressivité, va aider Porter.
On retrouve aussi Falls, l’agente noire, qui est dégradée au point de faire la circulation, et qui essaie de se sortir de la cocaïne. On retrouve aussi McDonald, marqué par une précédente enquête où il s’est retrouvé sous la menace d’un fusil et Roberts qui est censé diriger tout ce petit monde.
Plus que jamais, dans cette aventure, on retrouve le goût et l’amour de Ken Bruen pour les romans policiers et les romans noirs. On retrouve les nombreuses citations toujours fort à propos en tête de chapitres, et imprimées sur une page à part pour mieux les mettre en évidence, pour mieux marquer le respect à ses grands auteurs.
Le clin d’œil va même s’insérer dans l’histoire car le tueur est un fan de Jim Thompson et de son roman Le démon dans ma peau, et Brant se voit bien auteur de romans noirs tant il voue une devotion à Ed McBain et cette gigantesque fresque qu’est le 87ème district. D’ailleurs il veut écrire un roman vrai et violent dont il a le titre : Calibre.
Au bout de ce roman, dont Ken Bruen fait dire à ses personnages qu’il sera résolu grâce à un gigantesque coup de chance (ce qui est le cas), je me suis rendu compte que Ken Bruen a une ambition : Ecrire un cycle, une œuvre que l’on pourrait comparer à celle de McBain. Et les personnages sont si vivants, si bien faits, que moi qui étais plus fan de Jack Taylor, je viens d’être pris par le virus R&B. A vous d’essayer et vous allez aussi l’attraper !