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18 juillet 2009 6 18 /07 /juillet /2009 07:52
Mark Helius est le propriétaire d’une entreprise d’informatique à l’origine de la création d’un moteur de recherche révolutionnaire. Lors d’une démonstration aux actionnaires, le logiciel montre des réactions plutôt étranges. Puis, les meurtres commencent à pleuvoir et le commissaire Unger a toutes les raisons et les preuves que Mark est coupable. Mark se retrouve donc obligé de fuir pour démontrer son innocence. Il se réfugie alors chez Lisa, une ancienne employée qu’il a renvoyée, et qui s’avère être une hackeuse de génie.
Vous avez lu Millenium ? Oui, bien sur, quelle question bête ! Vous avez aimé Millenium ? Oui, bien sur, quelle question ! Décidément, je ne suis pas en forme ce matin. Eh bien ce roman est ce que l’on pourrait appeler le petit frère de Millenium.
Le héros est sympathique, et se démène dans un monde technologique qui, il faut bien l’avouer, nous dépasse tous. Il rencontre une jeune femme marginale, experte en informatique (comme Lisbeth) qui va le sortir de cette embrouille. Bref, le sujet n’est pas très original, si ce n’est qu’il nous montre que le jour où les ordinateurs vont « réfléchir », nous allons avoir comme un problème. En effet, l’auteur nous montre par petites scènes intercalées dans l’histoire que notre vie de tous les jours est déjà régie et dirigée par les ordinateurs. Et c’est plutôt bien fait, bien construit, et quand on y pense, ça fait froid dans le dos.
Le style est plutôt sec, imagé, et cela va vite, aidé en cela par u découpage en chapitres ultra courts : il y a 99 chapitres pour 360 pages. Contrairement à Millenium, j’ai eu du mal à m’identifier au personnage principal. Mais, c’est un très bon roman policier qui se lit et s’apprécie avec beaucoup de plaisir. J’aurais juste aimé que l’auteur décrive un peu plus la ville et la vie des Allemands (pardon ! je ne vous avais pas dit ? Cela se passe en Allemagne), ce qui était une des forces de Millenium.
Bref, si vous cherchez un bon roman policier qui vous fera passer un bon moment avec une histoire rythmée et des personnages sympathiques, alors lisez ce livre. Vous ne serez pas déçu. Enfin, si je le compare à Millenium, la trilogie, c’est plutôt un compliment. Donc n’hésitez pas ! Das System est un très bon roman policier.
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13 juillet 2009 1 13 /07 /juillet /2009 20:01
Ce roman a été élu meilleur Polar SNCF français du printemps 2009. Vous aurez compris que cette sélection fait partie de mes sources pour mes lectures.
Valeria, Peter et Stefan sont trois étudiants de vingt ans venant respectivement d’Espagne, Hollande et Allemagne. Ils ne se connaissent pas, mais ont un point commun : ils rêvent tous les trois d’une chapelle située en Ecosse, alors qu’ils ne sont jamais allés là-bas. Ces rêves s’avèrent rapidement avoir un lien avec un couple de deux scientifiques qui se sont suicidés vingt ans plus tôt. Les services secrets américains, qui étaient à la poursuite des deux scientifiques, pourchassent aussi nos trois étudiants pour découvrir leur secret.
Autant le dire tout de suite, j’ai été déçu, et donc je ne vais pas m’étendre sur ce roman. Le sujet semblait intéressant, mais j’ai trouvé que l’auteur lui avait coupé l’herbe sous les pieds en dévoilant avant le milieu du livre tout le suspense et le mystère qu’il pouvait tirer de ce sujet. Et donc le livre se résume à une course-poursuite.
Cela se lit bien, très vite avec de courts chapitres, il y a des invraisemblances mais ça va tellement vite qu’on passe dessus. A mon avis, il manque de la psychologie des personnages pour qu’on puisse s’y attacher. J’aurais aimé tomber amoureux de Valeria, m’identifier à Stefan, agir avec Peter. Au final, reste un roman « très grand public », ce qui ne veut pas dire qu’il est mauvais, loin de là, mais que l’on va l’oublier aussi vite qu’on l’a lu. Et qu’on a l’impression qu’il existe des centaines de livres de ce genre.
Voilà ! J’ai trouvé ce que je reproche à ce livre : A partir d’un sujet si puissant, n’en reste finalement qu’un roman lisse comme beaucoup d’autres. A noter, que l’auteur m’a fait vibrer dans les dernières pages : il s’agit des remerciements. Et là, on voit l’ampleur du sujet qu’il n’a, à mon goût, qu’évoqué. Dommage !
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7 juillet 2009 2 07 /07 /juillet /2009 19:54
Ce roman a été sélectionné par Polar SNCF. Alors, pourquoi pas tester celui-là, au titre prometteur ?
Lieu : Öland, une petite île de la Baltique. Un matin de 1972, le petit Jens disparaît. Son grand père Gerlof s’était absenté, préférant réparer ses filets de pêche. Sa mère Julia était partie au travail. Jens n’a jamais été retrouvé. Julia ne s’est jamais remise de cette énigme, elle se refuse à accepter l’absence ou la mort de son enfant, et Gerlof  reste miné par sa culpabilité, cherchant une explication rationnelle à cette disparition. Vingt ans plus tard, Gerlof reçoit dans sa maison de retraite une lettre contenant la sandale du petit Jens. A partir de ce moment, les spectres du passé resurgissent, et en particulier celui d’un tueur issu de l’île nommé Nils kant, soi-disant mort mais dont la mémoire hante les habitants de cette tranquille petite île.
Voilà, je viens de vous résumer les cinq premiers chapitres. C’est dire comme le contexte est dense. Vous allez me dire : encore un polar nordique ! Eh bien oui. Et plutôt à classer dans les romans d’ambiance. Car sur cette île, tout le monde se connaît. Tout le monde vit sa petite vie tranquille, chez soi car dehors, il fait un temps de cochon : en effet, le roman se passe à l’automne, quand le brouillard tombe tôt le soir. Cette ambiance est bien réussie par Johan Theorin, sans trop de répétitions (cela aurait été le piège).
Je ne vais pas m’appesantir sur le style, cela reste facile à lire comme tout bon best seller qui se respecte. Il a tout de même été élu meilleur roman policier suédois en 2007 par la Swedish Academy of Crime. Ça en impose. Pour ma part, j’ai passé un agréable moment, et je dois dire que lire un petit pavé en une semaine, cela prouve que cela se lit bien.
La construction, elle, est plutôt classique : trois personnages principaux, un chapitre pour chaque : D’abord Julia, puis Gerlof, puis un flash back sur des passages de la vie de Nils Kant. Quand je vous dis que c’est écrit comme un best seller, c’est aussi construit comme un best seller. L’évolution de l’intrigue, par contre, est parfaitement maîtrisée. Jamais on ne ressent un indice irréaliste ou non crédible. C’est du bon travail, surtout pour un premier roman.
J’ai apprécié, en particulier, les personnages secondaires et la façon qu’a l’auteur de petit à petit dévoiler ce qu’ils cachent. C’est redoutable. Même ceux que l’on écarte en tant que coupable potentiel dès le départ, se retrouvent avec un secret. Et puis, la vie d’un petit village est bien suggérée. Cela regorge de toutes les histoires ou les légendes des anciens, et cela se confond avec la vérité. Mais rappelez vous : c’est un best seller, donc pas de message trop évident. Cela reste quand même très lisse. Avis aux amateurs !
Voilà. Si vous voulez vous rafraîchir après une journée sur la plage, si vous voulez faire un tour dans le brouillard après votre bain de soleil, alors allez faire un tour du coté de la légende de Nils Kant. Ce n’est pas trop mon genre, mais je dois reconnaître que c’est efficace, sans prétention. Un vrai livre pour l’été et pour ne pas se prendre la tête.
A noter que l’auteur signale, dans les remerciements à la fin du bouquin, qu’il a totalement inventé le village et tout le contexte de son histoire. Si c’est vrai, alors chapeau !
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2 juillet 2009 4 02 /07 /juillet /2009 09:38
J’ai plein de copains qui n’arrêtent pas de me dire que DOA, c’est génial. Alors, l’année dernière, je m’étais essayé à Citoyens clandestins, dont j’adorais le titre. Ca tombait bien, c’était pendant les vacances, et je me réserve toujours le lourd pour ces périodes de repos. Au final, c’était bien, mais c’était tout. Je trouvais que les copains exagéraient un peu. Pas dégoutté pour un sou, je récidive, pour ne pas rester sur une impression mitigée.
Moissac, Sud Ouest de la France. En plein milieu des vignes, un règlement de comptes entre trafiquants de drogue et un mystérieux motard donne lieu à une déferlante de meurtres. Dont la torture dite du « Serpent aux mille coupures » qui vient de Chine. La police évidemment entre en jeu, toujours en retard et un peu dépassée. Seul le lieutenant colonel Massé du Réaux arrive à comprendre et à suivre le rythme.
Dans ce petit roman (200 pages), il y a une multitude de personnages (une quinzaine) et une multitude de sujets (le trafic de drogue, le racisme, le fonctionnement de la police, la politique …) Bref, ça part dans tous les sens, ça bouge, ça tire, ça tue, ça va vite. Et je dois dire que la facilité de la lecture aide beaucoup. Le style de DAO se marie très bien avec l’action, c’est très imagé avec peu de dialogues mais il faut dire que les protagonistes tuent avant de parler et que dans les petits villages, on n’aime pas parler aux inconnus.
Mais à part ça, je dois reconnaître que je suis resté sur ma fin. Il y a tant de sujets abordés mais pas traités, entre le trafic de drogue des Colombiens qui veulent s’implanter en Europe, l’impuissance des moyens de la police face à ce fléau, ou le racisme des villageois envers les non-blancs. Pourquoi ne pas avoir fait un roman de 400 ou 500 pages, de prendre le temps de placer les personnages, et de parler de ces thèmes forts.
Alors, oui, je reste sur ma fin. En voulant faire court comme un coup de poing à l’estomac, la psychologie des personnages reste au second plan, laissant la place à l’action. Le sujet est au final trop complexe ou les thèmes trop nombreux pour être traités aussi vite. J’ai surtout l’impression que l’auteur a voulu écrire une petite histoire de film d’action (facilement scénarisable) alors que pour le coup, il pouvait faire quelque chose de monumental.
Voilà : je reste sur ma fin. D’ailleurs, c’est la fin de mon article … pour faire un peu d’humour. Je suis curieux d’avoir d’autres avis à ce sujet.
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27 juin 2009 6 27 /06 /juin /2009 07:04
Avant de partir en vacances, évidemment, on se demande ce qu’on va lire sur la plage, à la montagne ou tout simplement dans les transports en commun ou chez soi pour ceux qui vont travailler pendant ces deux mois d’été.
Alors, j’ai mis les liens vers les quelques blogs qui parlent de polar et qui valent le détour quand on se demande quoi choisir. Nul doute que vous trouverez de bons conseils là dedans :

Actu du noir, ma valeur sure en terme de conseil / critique http://actu-du-noir.over-blog.com/

Noirs desseins en un peu plus rock and roll par M.Cynic63 http://noirs-desseins.over-blog.com/

Le blog à ne pas rater http://moisson-noire.over-blog.com/

Un peu plus commercial mais intéressant http://www.noircommepolar.com/f/index.php

Celui là est très joli  et vient de démarrer http://carnetsnoirs.wordpress.com/

Le célèbre Hannibal mais version lecteur avec de super critiques détaillées http://hanniballelecteur.over-blog.com/

Enfin, voici les polars que je vous conseille dans ceux que j’ai lus cette année :
Un pays à l’aube de Dennis Lehane (Rivages Thriller). Je ne l’ai pas chroniqué car ce qui a été écrit dans les blogs ci-dessus est mieux que tout ce que je pourrais faire. C’est un monument et vous ne devez pas passer au travers.
Fakirs d’Antonin Varenne (Viviane Hamy). Je l’ai chroniqué là. C’est le meilleur roman noir français que j’ai lu depuis Versus et Zulu et cela date de l’année dernière. C’est dire ! J’ai raté l’auteur en signature à Paris et je le regrette.
Un best seller pour continuer ; Seul le silence de Ellory. Il est chroniqué là. IMPRESSIONNANT. Un histoire chavirante qui charrie de l’émotion par tonnes. Las Américains ont l’art de nous sortir des livres de parfaits inconnus … La classe.
Don Winslow ensuite, la valeur sure. La griffe du chien était sortie en fin d’année dernière et je l’avais lue pendant les congés de Noël / Nouvel an animés (clin d’œil à ceux qui me connaissent !). Un fantastique thriller politique sur la lutte contre la drogue aux Etats-Unis à travers un enquêteur de la DEA sur plus de quarante ans. Un livre de fou. Est sorti aussi l’hiver de Frankie Machine, un thriller plus classique mais génial par la maîtrise de l’auteur à mener une histoire de retraité rattrapé par son passé.
Si je devais en citer un cinquième, ce serait Antoine Bello avec « les Eclaireurs ». J’avais adoré « Les falsificateurs ». Sa suite est du même tonneau. Que du bon. Nous avons un formidable conteur en France, il faut le savoir, alors essayez le, vous ne serez pas déçu.
Bonnes vacances au soleil avec des lectures noires pour ceux qui partent. Pour ceux qui ne partent pas tout de suite, je reste fidèle au poste jusqu’à la mi juillet.
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24 juin 2009 3 24 /06 /juin /2009 19:19
Il arrive que, quand on vient de finir un bouquin, on se demande ce qu’on va attaquer après. J’ai une quantité pharaonique de livres à lire, et je les choisis en fonction de mon état du moment, c’est l’avantage d’en avoir beaucoup. Quand j’hésite, je préfère prendre un « vieux » roman, ce qui veut dire pas une nouveauté. C’est le cas pour celui là.
Le dernier Harvey venant de sortir, j’ai décidé, enfin ! ,  de me plonger dans le cycle Resnick. Le détail du cycle est donné dans un article chez Actu du noir là link. Mais revenons à ce "Coeurs solitaires".
Shirley Peters est retrouvée morte chez elle, et très vite les soupçons se tournent vers son ancien amant. Mais un deuxième meurtre fait son apparition, avec quelques similitudes. Rapidement, l’inspecteur Resnick dirige ses enquêtes vers un meurtrier qui choisit ses victimes via une rubrique de petites annonces nommée Cœurs Solitaires.
Je ne vais pas vous faire l’affront de critiquer John Harvey. Ses qualités sont connues : style fluide, personnage principal passionnant, personnages secondaires avec beaucoup de profondeur psychologique, intrigue tirée au cordeau. Bref, rien que pour cela, il faut lire ce roman de John Harvey. Il fait vivre le quotidien des flics en centrant ses intrigues sur ses personnages plus que sur l’environnement du commissariat, et l'impact de leur vie privée sur leur travail.
Mais là où ce roman dépasse le roman policier standard, et où il devient noir, c’est par la vision qu’il donne de la société actuelle, sur l’incommunication entre les hommes et les femmes. Les hommes aussi bien que les femmes qu’il décrit dans ce roman sont seuls, sans cesse à la recherche non pas de l’amour parfait (les gens de quarante ans savent que cela n’existe pas) mais juste de compagnie. Cette analyse, très bien servie par le sujet, est éclatante mais jamais jugée. Harvey reste toujours au service de ses personnages, il leur fait vivre les actes de tous les jours pour démontrer son message, son sujet. Et même son personnage principal est dans le même moule imposé par la société.
Donc, si vous ne savez pas quoi lire, que vous hésitez entre quelques nouveautés dont vous n’êtes pas sur de la qualité, replongez vous dans ce roman qui se lit comme on mange un bon fromage : tranquillement et avec énormément de plaisir. Nul doute que je lirai un roman des aventures de Resnick dans un futur proche.
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18 juin 2009 4 18 /06 /juin /2009 17:00
Tout commence avec l’évasion d’un terroriste allemand. Kyra fait partie du commando qui réussit cette opération. Elle l’a fait car elle est amoureuse de Udo. Suite à cette évasion, Kyra va donc aller de planque en planque pour éviter la police, de ville en ville. Mais son obsession, le but de sa vie, c’est de retrouver Udo. Car il est son seul et unique amour.
Le synopsis de cette histoire est simple. Donc, l’intérêt de ce roman ne réside pas là. On suit plutôt cette histoire avec une vraie passion pour l’écriture de Anne Secret. C’est incroyable comment c’est dépouillé. Aucun artifice, aucun effet facile de style, juste une précision dans les décors et les sentiments. Par moments, c’est tellement simple que c’en est beau.
Jamais je n’ai ressenti de lassitude devant la fuite en avant de Kyra. C’est la quête de l’impossible, un livre sur la solitude, sur la fuite d’elle-même, sur sa capacité à s’en sortir, à oublier l’homme. Kyra est une jeune femme avec une cicatrice qui ne veut pas se refermer car elle ne veut pas qu’elle se referme. Tous les endroits, toutes les choses lui rappellent ses moments passés avec Udo. En lisant ce roman, on imagine bien Anne Secret cherchant la perfection des mots, la puissance de la phrase parfaite sans digression.
Maître Marc Villard résume cela en quatrième de couverture : « Anne Secret, dépositaire inspirée d’une écriture du comportement, évite les afféteries stylistiques et le pathos encombrant. Nous sommes dans le factuel, la fuite, la naissance du désespoir au centre de paysages noyés, de contacts improbables, de manipulations désinvoltes ». Pas de commentaires.
Les villas rouges n’est pas une enquête policière, pas un polar, pas un thriller, mais un roman noir, un très bon roman noir qui explore l’âme perdue d’une jeune femme seule, qui se raccroche à l’espoir d’un amour impossible.  
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13 juin 2009 6 13 /06 /juin /2009 08:36

Sophie était heureuse, avant. Avant qu'elle ne devienne folle, que tout se mette à déraper, à lui glisser des doigts, du cerveau. Des passages à vide, une accumulation de petites choses qui, au départ, ne semblaient pas bien graves, mais qui tournent en spirale jusqu'aux drames, et des plus horribles. Lorsque nous la rencontrons, elle croit être au plus bas. Elle a tout perdu, son boulot, sa maison, le bébé qui grandissait en elle, son mari, sa mère. Elle est devenue garde d'enfant, mais voilà qu'elle prend en grippe également ce petit bonhomme de six ans. Sophie a des trous, des absences, elle ignore ce qu'elle fait. Ce matin-là, un réflexe de survie prend les commandes, et... Elle descendra beaucoup plus bas, elle ira beaucoup plus loin...

Ce roman se décompose en trois parties. La première ne m’a pas particulièrement emballé, même si a posteriori, elle ne fait que préparer la suite, et quelle suite ! Quand on quitte Sophie pour se retrouver dans la partie de Franz, alors tout bascule dans l’horreur. La lecture devient poisseuse tant on assiste impuissants à des actes, non pas gore, mais psychologiquement durs. Et tout cela amené comme un journal intime.
Là on assiste à un grand moment de littérature. On se fait mener par le bout du nez. On y croit à fond. On ne peut plus lâcher ce bouquin et on se demande comment cela va finir. Et la troisième partie vient finir tout cela en apothéose. Que du très bon. Pas un chef d’œuvre car j’aurais aimé une première partie plus prenante (peut-être le style et l’accumulation de petites choses qui nous font un peu décrocher par manque de vraisemblance). Mais en persévérant, on termine ce livre à bout de souffle en ayant conscience d’avoir vécu un grand moment dont on ne ressort pas indemne.
Alors, à la fin, on est mitigé à cause du début. Mais Pierre.Lemaître m'aura bien mené en bateau. C’est comme si on voyait un film du grand Hitchcock. Ça démarre doucement avec une héroïne qui n’est pas innocente mais qui s’enfonce dans les méandres de la folie, et on ressort avec une histoire de manipulation comme j’en ai rarement lu. On passe un très bon moment de lecture avec ce « Robe de marié », pourvu qu’on ait le courage de dépasser la première partie.
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13 juin 2009 6 13 /06 /juin /2009 06:55

Le livre de poche ré-édite ce roman que j’avais lu à l’époque en grand format.

Jane est une jeune chercheuse, spécialiste du poète William Wordsworth. Elle est originaire de la Région du Lake district. Une légende veut que Fletcher Christian, le chef des mutins du Bounty aurait regagné clandestinement l'Angleterre?
Et justement, à cause de pluies incessantes, un cadavre est retrouvé, couvert de tatouages dans les tourbières du Lake District. Serait-ce lui?
Jane est persuadée que le grand poète a écrit un texte relatant la vraie histoire de son ami Fletcher. Elle décide de laisser ses cours et ses recherches pour revenir chez elle essayer de découvrir le précieux poème. Malheureusement, elle n'est pas la seule, d'autres personnes plus mercantiles aimeraient bien aussi découvrir le document pour le revendre.. Plusieurs vieilles personnes, descendantes d'une servante de Wordsworth vont mourir mystérieusement..
 Il serait temps de reconnaître en Val McDermid une géante du roman policier. Celui-ci n’a rien à voir avec les autres, du moins ceux que j’ai lu, puisqu’il s’agit d’une intrigue policière sur fond historique. De quoi me plaire tant que ça ne délire pas genre Dan Brown et consorts.

Ce qui est extraordinaire avec Val McDermid, c’est qu’elle prend le temps de placer son intrigue, de décrire les personnages et leur psychologie, les paysages, les traditions … On a affaire avec son livre à une véritable visite du Lake district. L’enquête avance avec minutie, mais s’il n’y avait pas d’enquêtes, on la suivrait quand même. Le style est comme d’habitude impeccable, bien qu’un peu moins noir que d’habitude, moins froid surtout. Les personnages sont attachants et on s’identifie facilement à eux. Bref, on y croit.

En conclusion, une bonne enquête prenante qui se lit facilement. A lire pour décompresser de certaines lectures plus noires et oppressantes. C’est moins froid et moins noir que les autres, mais cela reste une valeur sure. Et, ne pas hésiter à se replonger dans d’autres romans de Val McDermid tels que « Le chant des sirènes », « la fureur dans le sang » ou « quatre garçons dans la nuit » que je n’ai pas encore lu mais que ma femme m'a conseillé.
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6 juin 2009 6 06 /06 /juin /2009 06:57

C’est l’histoire de deux sœurs quarantenaires et célibataires qui vivent dans une maison légèrement à l’écart d’un village italien. Il y a Amelia, brune, institutrice, forte et qui est celle qui dirige la famille. Il y a Virginia blonde, légèrement attardée, qui tient la maison et est passionnée par la télévision. Elles sont deux inséparables sœurs, mais aussi totalement différentes. Elles sont inséparables comme deux branches de menottes. Et puis arrive Dario, un bel homme qui va bousculer leur paisible petite vie.

Le rythme de ce court roman est le même que celui de la vie des deux sœurs. C’est lent, très bien écrit, avec une profondeur psychologique très intéressante, passant en revue tous les protagonistes un par un. Et les souvenirs sont distillés savamment pour faire avancer ce « drôle » de petit drame, pas drole du tout.

La construction est très bien maîtrisée et jamais on n’a l’impression de deviner une quelconque trame que l’auteur aurait prévue d’avance. On avance dans ce livre comme dans la vie, on s’attend au pire, on ne devine pas ce qui va arriver, et puis, on les aime bien ces personnages.

Mais surtout, il y a le style. Il y a une violence toute contenue, une agressivité constante dans ce livre. Par moments, on ressent la haine d’Amelia envers tout ce qui peut bousculer sa vie réglée d’avance, décidée par elle. Amelia, c’est la constance, la tranquillité, mais aussi l’agressivité et la jalousie. Virginia, c’est l’inconscience mesurée, prête pour l’aventure sans pouvoir aller au-delà de ses limites. Dario, c’est la victime qui comprend tout un peu trop tard. On est plus proche de Massimo Carlotto, tant le style est dépouillé et direct.

En conclusion, un bon petit thriller psychologique qui prend toujours par surprise, même la fin (que je ne vous dirai pas bien sur !). Un court roman qui prouve qu’il n’est pas besoin de faire un roman de 500 ou 600 pages pour passionner ses lecteurs.

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