24 juin 2009
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Il arrive que, quand on vient de finir un bouquin, on se demande ce qu’on va attaquer après. J’ai une quantité pharaonique de livres à lire, et
je les choisis en fonction de mon état du moment, c’est l’avantage d’en avoir beaucoup. Quand j’hésite, je préfère prendre un « vieux » roman, ce qui veut dire pas une nouveauté. C’est
le cas pour celui là.
Le dernier Harvey venant de sortir, j’ai décidé, enfin ! , de me plonger dans le cycle Resnick. Le détail du cycle est donné dans un article
chez Actu du noir là link. Mais revenons à ce "Coeurs solitaires".
Shirley Peters est retrouvée morte chez elle, et très vite les soupçons se tournent vers son ancien amant. Mais un deuxième meurtre fait son
apparition, avec quelques similitudes. Rapidement, l’inspecteur Resnick dirige ses enquêtes vers un meurtrier qui choisit ses victimes via une rubrique de petites annonces nommée Cœurs
Solitaires.
Je ne vais pas vous faire l’affront de critiquer John Harvey. Ses qualités sont connues : style fluide, personnage principal passionnant,
personnages secondaires avec beaucoup de profondeur psychologique, intrigue tirée au cordeau. Bref, rien que pour cela, il faut lire ce roman de John Harvey. Il fait vivre le quotidien des flics
en centrant ses intrigues sur ses personnages plus que sur l’environnement du commissariat, et l'impact de leur vie privée sur leur travail.
Mais là où ce roman dépasse le roman policier standard, et où il devient noir, c’est par la vision qu’il donne de la société actuelle, sur
l’incommunication entre les hommes et les femmes. Les hommes aussi bien que les femmes qu’il décrit dans ce roman sont seuls, sans cesse à la recherche non pas de l’amour parfait (les gens de
quarante ans savent que cela n’existe pas) mais juste de compagnie. Cette analyse, très bien servie par le sujet, est éclatante mais jamais jugée. Harvey reste toujours au service de ses
personnages, il leur fait vivre les actes de tous les jours pour démontrer son message, son sujet. Et même son personnage principal est dans le même moule imposé par la société.
Donc, si vous ne savez pas quoi lire, que vous hésitez entre quelques nouveautés dont vous n’êtes pas sur de la qualité, replongez vous dans ce
roman qui se lit comme on mange un bon fromage : tranquillement et avec énormément de plaisir. Nul doute que je lirai un roman des aventures de Resnick dans un futur proche.