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8 juin 2011 3 08 /06 /juin /2011 19:30

Année du ratSujet énigmatique mais qui semble passionnant, coup de cœur chez Entre deux noirs, cela me semble suffisant pour aller y voir de plus près. Un polar à mi chemin entre anticipation et thriller.

Nous sommes en France dans la Mégapole, que l’on n’appelle plus Paris. Lors du pot de départ d’un collègue, une vieille Chinoise fait les sombres prophéties suivantes à Chomovski, dit Chim’, le meilleur flic du Bureau de la Recherche et de la Traque : Pour toi le monde entier va s’écrouler / Pour toi ce monde va disparaître / Et ce qui le remplacera te fera regretter d’être né / Aujourd’hui la mort a pénétré chez toi / Cette année tu vas mourir.

Chim’ est tout bonnement le meilleur flic de la brigade, et c’est pour cela qu’il travaille seul. Aucun autre flic ne serait capable de suivre ses déductions. Il vit seul, depuis que l’amour de sa vie, Vera est partie. Quand il l’appelle au téléphone, elle l’écoute et lui parle dans le vide. Depuis le 3ème conflit, les choses ont changé mais les hommes restent les mêmes. Tout au plus, les moyens d’investigation ont évolué, les transports sont plus rapides, mais les interrogatoires ressemblent plus à de la torture qu’à de vrais entretiens.

Chim’ est toujours mis sur des affaires mystérieuses que personne ne saurait résoudre. Cette fois, sept personnes ont été tuées dans une ferme de Normandie : quatre ont été égorgées à pleines dents et les femmes violées. Les tueurs, qui n'ont pris aucune précaution, sont restés plusieurs jours sur place, jusqu’à l’arrivée d’un livreur de semence de cheval. La recherche de fous récemment libérés ne donne rien, jusqu’à ce que l’analyse ADN montre quelque chose de plus inquiétant : Ces hommes ont leur ADN modifié ce qui en fait des hybrides mi-hommes mi-rats. Et ce n’est pas la seule des surprises auxquelles Chim’ va être confronté.

La moindre des choses que l’on peut dire, c’est que le futur tel que le voit Régis Descott n’est pas joli. Paris est devenu la Mégapole, il y fait noir et nuit comme dans Blade Runner, les gens sont à la recherche de la dernière drogue à la mode, et l’obsession de tous est de ne pas vieillir d’où les derniers médicaments en date qui permettent de garder une peau de bébé et de vivre plus longtemps. Les policiers ont tous les droits, et les séances d’interrogatoire ressemblent à des séances de torture dignes de la Gestapo. Enfin, les riches entreprises de pharmaceutique génétique sont devenues des intouchables. Autant de sujets qui nous poussent à réfléchir sur ce que peut devenir ce monde.

La plongée dans ce monde futuriste est brutale, abrupte, violente. On rentre dans le livre d’un coup, au travers d’un personnage qui semble en dehors du système. Dire qu’il nous est sympathique serait exagéré, mais c’est plutôt un personnage classique que l’on rencontre dans tout polar : un écorché solitaire qui dérive après son échec amoureux, qui se plonge dans le travail pour oublier.

L’intrigue est fort bien faite, elle nous fait voyager de France à la Norvège comme un thriller, sauf que ce roman est plutôt un roman policier d’anticipation à mon goût.  J'ai trouvé Régis Descott plus à l'aise dans les scènes intimes ou intimistes et dans les dialogues que dans les scènes d'action. Et à part les premières pages que j’ai trouvées un peu lourdes, et quelques descriptions scientifiques un peu longues que j’ai sautées, on est vite pris dans le rythme, avançant dans cette histoire hallucinante qui finira par vous faire faire des cauchemars … comme à moi. Et puis la fin ... fantastique !

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7 juin 2011 2 07 /06 /juin /2011 10:00

Un petit tour du coté de Jigal, cette petite maison d’édition, qui a fait très fort en 2011. C’est la maison d’édition qui publie les romans de Philippe Georget, auteur de L’été tous les chats s’ennuient, roman qui a obtenu la 11ème édition du prix Polar SNCF et qui a sorti le formidable Le paradoxe du cerf-volant. C’est aussi chez Jigal que sont édités les romans de Janis Otsiemi. Jigal, donc, vient de sortir deux nouveaux polars :

 

SUR NOS CADAVRES, ILS DANSENT LE TANGO de Maurice GOUIRAN

Sur-nos-cadavres-ils-dansent-le-tango.jpgVincent de Moulerin, notable marseillais et conseiller municipal, vient d’être abattu de quatre balles de 11.43 dans un parking souterrain du centre-ville. Emma, jeune lieutenant de police au look étrange se retrouve en charge de l’enquête sur ce meurtre apparemment crapuleux. Mais, suivant son instinct et les conseils de Clovis, elle décide de fouiner dans le passé de la victime… De Moulerin est en effet un ancien colonel des paras qui a fait le coup de feu en Indochine… Il y est devenu un expert reconnu de la guerre antisubversive, appliquée en Algérie et bientôt exportée et enseignée avec succès en Argentine. L’Argentine, où en 76 une clique de généraux prend le pouvoir, instaure la dictature et terrorise le peuple : enlèvements, disparitions et tortures sont alors le lot de tous les opposants réels ou supposés. Et puis il y a Kevin, le petit-fils de Vincent, un ado apparemment disjoncté, qui bien que vivant reclus dans sa chambre et passant sa vie dans Second Life est en train de comprendre beaucoup trop de choses… Mais quel rapport existe-t-il donc entre le Mondial Argentin de 78, l’École de Mécanique de Buenos Aires, Videla et sa junte, les bruits de bottes dans la Médina d’Alger, la Patagonie, les « desaparecidos », Kevin et Vincent de Moulerin… ? 

 

LE CRAMÉ de Jacques Olivier BOSCO

Le-crame.jpg« Viviani voulut sortir le premier. Le crépitement des balles… puis son corps était venu s’éclater contre la baie vitrée de la banque, l’éclaboussant de sang, comme sur un écran de télé géant. Les otages femelles se mirent à hurler… Gosta jeta un œil sur Tino et Stéph, ils avaient chacun un gros sac en bandoulière, bourré à craquer de billets, une cagoule noire sur la gueule et un fusil-mitrailleur en main. » Deux ans que le Cramé et sa bande, un vrai commando, braquent les banques et vident les coffres avec une détermination et une efficacité redoutables… Deux ans qu’ils se moquent du monde et que la police est sur les dents. Jusqu’à ce qu’un traître les balance dans les filets de Fabiani, le chef de l’Antigang, qui à l’issue d’un braquage en laisse plusieurs sur le carreau et colle le Cramé au placard. Mais celui-ci n’a qu’une idée en tête : se faire la belle… et retrouver l’enfoiré qui les a donnés ! Après une évasion rocambolesque, il infiltre le commissariat de Saint-Denis et se retrouve, bien malgré lui, dans la peau d’un flic à la recherche d’un môme disparu. Mais en ressuscitant ses cauchemars de gamin des quartiers, le pire devient alors possible… Le problème avec le Cramé, c’est que même l’enfer ne veut pas de lui !

 

Deux romans à lire dont vous entendrez bientôt parler chez Black Novel. Par ailleurs, si vous voulez rencontrer les auteurs de la maison, voici quelques dates qui devraient vous aider :

-         Le 10 juin : André Fortin sera au Goéland Masqué, à Penmarc'h.

-         Du 10 au 12 juin : Janis OTSIEMI sera au Festival Etonnants Voyageurs à St Malo.

-         Les 18 et 19 juin : Maurice Gouiran sera à Cognac

-         Les 18 et 19 juin : Jacques Olivier Bosco sera lui au salon du livre de Nice.

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5 juin 2011 7 05 /06 /juin /2011 19:30

Village nègreC’est toujours un plaisir de faire une petite place à de jeunes auteurs publiés par de petites maisons d’édition. C’est grâce à un partenariat avec Les agents littéraires que celui-ci est arrivé chez moi. Le résultat est d’une part original, et d’autre part surprenant.

Le lieu et l’époque ne sont pas définis dans ce roman. Tout juste sait on qu’il s’agit d’une ville au bord du fleuve, qu’en centre ville habitent les riches, en périphérie les pauvres et de l’autre coté réside le village nègre. Le village nègre est un genre de bidon ville où sont parqués les illégaux, en clair les étrangers sans papier. C’est l’hiver, et il est rigoureux.

Martin Vilano fait partie de ces pauvres qui habitent au bord du fleuve, juste en face du village nègre. L’hiver fait rage, et c’est l’époque de la Mascarade, une fête où l’alcool coule à flots et où les gens font des descentes dans les quartiers pour tabasser les illégaux. Martin rentre chez lui avec du combustible pour chauffer sa petite maison, quand l’agent Bidal, des services judiciaires l’apostrophe et lui demande de passer au poste pour parler du corps d’une jeune femme assassinée.

Au poste, l’agent Bidal se comporte comme si Martin était coupable. En effet, la victime a eu les deux yeux arrachés avec une grande précision. Justement, Martin venait d’emprunter un livre à la bibliothèque où était décrites dans le détail ce qui devait être fait pour enlever les yeux. Puis, l’agent Bidal exhibe un bout de papier trouvé dans la poche de la victime où est inscrit : « Martin va frapper encore ». Avec ce poids, Martin va essayer de vivre.

A travers une intrigue policière telle que celle là, on peut imaginer à peu près tout, avec dix mille façons de faire avancer l’histoire. Ça aurait pu être un roman d’enquête, un thriller haletant, ou bien un roman à rebondissements. Olivier Chavanon a décidé de prendre tout le monde à revers en livrant un roman étrange, déroutant mais que j’ai trouvé intéressant à bien des égards.

Tout d’abord, ce roman est écrit à la première personne, on vit à l’intérieur de la tête de Martin, qui est un homme solitaire, qui s’est retiré du monde pour se concentrer sur la lecture. Par pur dédain pour la matérialité des choses, il préfère se nourrir de culture, empruntant jusqu’à 10 livres par semaine à la bibliothèque. Il accorde peu d’importance à ce qui l’entoure, ne parlant que peu, évitant de se lier avec d’autres gens, il s’enferme dans une spirale de la solitude sans pour autant s’en plaindre.

Cela l’amène à voir le monde à sa façon, décrivant avec des termes très savants la moindre des situations, faisant des digressions à chaque petit événement, de sa vie scolaire à la naissance des papillons, en passant par des réflexions sur la ville, le fleuve. Par moments cela marche bien, par moments, c’est un peu hors sujet. Mais comme cela fait partie de la psychologie du personnage, on joue le jeu. Il faut dire tout de même que les 30 premières pages sont surprenantes, puis avec la découverte du corps, on suit l’auteur.

Ensuite,  il y a le contexte. L’auteur ne décrit ni lieu, ni espace de temps, mais on se doute que cela a lieu avant la deuxième guerre mondiale (merci la 4ème de couverture). L’ambiance du livre est un vrai moment de lecture. Tout y est froid, brouillardeux, glauque, les autres sont effrayants, les paysages sont mornes. Seuls les passages érudits de Martin éclairent la lecture. En lisant, j’ai bien évidemment pensé à Kafka par cette volonté de plonger le lecteur dans un lieu inconnu avec des gens bizarres dont on a du mal à comprendre les attitudes. Il y a beaucoup de similitudes avec Le Château par exemple.

Et puis, Olivier Chavanon veut nous faire revivre ce que furent les Villages Nègres, ces lieux de désolation où on parquait les immigrés, les « illégaux » dans le livre, mais pas de l’intérieur, plutôt vu par un pauvre qui aurait pu y habiter. Et que dire des autres, ceux qui font des descentes pour casser des illégaux ? De toute ma lecture, je n’y ai vu aucun espoir, juste une peinture sale d’une société où les gens s’enferment dans leur propre citadelles par la peur des autres, par peur de perdre leurs avantages. D’où le retrait de la vie sociale de Martin, qui préfère la compagnie des livres à celle des hommes, car c’est moins dangereux.

Décidément, ce roman n’est ni un roman policier, ni un thriller, ni un roman à rebondissements, mais un roman curieux et remarquablement écrit, qui ne plaira pas aux purs fans de littérature policière mais plutôt à ceux qui sont curieux ou qui sont à l’affût de lire des romans écrits avec style. 

Un grand merci aux Agents Littéraires et aux éditions ArHsens pour cette découverte !

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1 juin 2011 3 01 /06 /juin /2011 19:30

La nuit ne dure pasMon problème, c’est que je surfe beaucoup sur Internet et que je suis inscrit à beaucoup de newsletter. Et donc, je reçois les newsletter des éditeurs. Quand il s’agit d’un auteur que je ne connais pas, je lis la quatrième de couverture. Et quand celle-ci est alléchante, je ne résiste plus. C’est le cas de La nuit ne dure pas de Olivier Martinelli publié aux éditions 13ème note, dont voici le sujet.

Ils sont trois frères, ils s’appellent les Kid Bombardos, ce sont des adolescents qui font du rock. Il y a Arthur l’aîné bassiste, Seb le benjamin batteur et Dominic le guitariste qui est aussi le compositeur et le chanteur. Tous les trois sont des fous de musique, la musique c’est leur vie, leur sang, l’air qui leur permet de respirer. Tous trois sont inséparables, tous trois ont des caractères bien différents et traversent cette période difficile qu’est l’adolescence.

Arthur, l’aîné, a quitté le domicile des parents, a plongé dans la drogue et tente de s’en sortir. Il travaille dans une librairie, est fan absolu de Fante et voit le groupe comme d’une part la possibilité de démontrer qu’il est capable de faire quelque chose et d’autre part la réalisation du rêve de vivre de sa passion. C’est aussi un être solitaire qui cherche la rédemption au travers l’amour parfait. Le fait qu’il soit le bassiste montre qu’il est la base de la fratrie, qu’il sert d’exemple aux deux autres.

Seb est le plus jeune des trois, et donc forcément influencé par ses grands frères. Il en a marre d’être considéré comme le petit, a un besoin de s’émanciper, de respirer de l’air pur. Sa fugue à Paris lui fait découvrir le monde des adultes avec ses bons cotés (ses rencontres, ses amours) mais aussi les mauvais (se prendre en charge, c’est aussi se retrouver seul). C’est celui des trois qui porte en lui l’énergie, la puissance, la volonté donc c’est le batteur.

Dominic est celui sur qui repose tout le groupe, car sans chanson, il n’y a pas de groupe. En proie au doute, avec ses peurs des responsabilités, il regarde avec beaucoup d’envie son grand frère qui a osé faire le pas de quitter les parents. Car la fuite est bien tentante quand on est au pied du mur, comme peut l’être tous les excipients qui aident à oublier les contraintes de la vie adulte. Sans toucher à la drogue, probablement pour ne pas faire les mêmes erreurs que Arthur, il va boire et baiser les filles.

Vous l’aurez compris, ce sont trois personnages d’adolescents très complets, très différents que nous propose Olivier Martinelli. Avec sa structure en trois parties, faisant parler chacun des frères à tour de rôle, on entre dans leur tête jusqu’à les comprendre, les écouter, et rêver avec eux. C’est bigrement bien construit et bigrement efficace.

Evidemment, ça parle de rock. Chaque partie est découpée en chapitres dont les titres sont des chansons cultes. Et là encore, le choix est parfait. Des Smiths au Velvet, des Tindersticks aux Vines ou Jesus and Mary Chain, en ce qui me concerne, il n’y a aucune faute de goût, mais plutôt une sorte de discothèque idéale. Les nombreuses références vont faire découvrir de bien belles chansons aux néophytes et donner l’envie de se replonger dans des disques oubliés pour d’autres (dont je suis).

Et le style de l’auteur est d’une précision diabolique et d’une poésie désabusée. Quel plaisir de lire un auteur qui sait écrire, qui s’attache aux moindres petits gestes de la vie quotidienne, pour mieux montrer l’état d’âme. Ne venez pas y chercher un roman d’action, ici, on fouille les pensées, on décortique les cerveaux, on détaille les doigts qui tremblent, pour la logique du personnage. J’ai eu l’impression de lire du Philippe Djian et c’est un énorme compliment ! Olivier Martinelli aime ses personnages, et il nous embarque avec lui. On aime ces adolescents qui ont un rêve, qui travaillent pour qu’il se réalise, qui se prennent des baffes, mais qui repartent à l’assaut.

Ce roman n’est ni véritablement un polar, ni véritablement un roman psychologique mais une belle histoire de jeunes gens qui font quelque chose, de jeunes gens finalement pas si compliqués que cela, qui veulent vivre de leur passion et être aimés. Ce roman est à lire comme une œuvre à part entière, à garder précieusement comme un culte, à relire pour mieux écouter les autres.

Tous ceux qui ont fait semblant de jouer de la guitare en écoutant du rock, tous ceux qui ont rêvé de brûler sous les projecteurs, tous ceux qui ont gardé une âme d’adolescent rêveur, tous ceux qui cherchent à comprendre une partie de ce qu’est l’adolescence devraient lire ce roman. Trois parties, comme trois disques, trois superbes portraits de jeunes qui veulent construire quelque chose, trois gamins pour qui la famille est une maison dont ils sont les pierres, ce roman est d’hors et déjà culte pour moi.

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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 10:00

J’ai reçu cette information qui vaut son pesant de cacahuètes. Rail Noir revient. Après la publication de Mortelle hôtesse de Bernard Pasobrola, voici deux nouveaux titres, dont l’intrigue semble prometteuse et dont nous reparlerons bientôt puisque je viens tout juste de les acheter.

Les deux titres sont :

La ligne 10 par Anne Peter-Sauzin

Mort d’un cheminot par Jean-Philippe Milesy.

 

La ligne 10 par Anne Peter-Sauzin

Ligne-10.jpgLéa Swindon est une jeune femme active sans histoire, elle prend quotidiennement le métro à la station Ségur – ligne 10, et scrute les gens qui l’entourent, les passagers, un SDF qu’elle surnomme intérieurement Sacha. Jusqu’au jour où une curieuse rencontre la conduit à intégrer très rapidement une entreprise cotée en bourse. Au fil des semaines, les relations de travail évoluent et le défi professionnel se transforme en traque personnelle. Léa aurait dû se méfier et ne jamais accepter les conditions financières mirobolantes qu'on lui offrait. D'autres ont accepté, ils sont morts.

Dans une atmosphère aux accents kafkaïens, Léa est emportée malgré elle au coeur d’une vaste enquête qui la conduira du métro parisien au métro chinois de Shenzhen.

 

Mort d’un cheminot par Jean-Philippe Milesy

mort-d-un-cheminot.jpgUn cheminot est retrouvé mort à son domicile, une balle dans la tête. La police conclut rapidement au suicide. Les camarades du jeune homme ne croient pas à cette thèse. Ils le connaissaient trop bien. Mais qui aurait voulu assassiner Guido Lanzani ? Et pourquoi ?

Le commissaire Etchepart est sollicité par Peyo, un ami basque, cheminot à Montparnasse, qui lui demande de rouvrir le dossier et d’expliquer l’inexplicable. Avec ses adjoints Tang et Elie, le policier est amené à explorer la vie d’un contrôleur qui s’avère beaucoup plus complexe qu’il n’y paraît.

Affaires sordides et forces occultes s’y mêlent étroitement et broient quiconque s’y intéresse de trop près.

 

Vous savez ce qu’il vous reste à faire … les lire !

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29 mai 2011 7 29 /05 /mai /2011 19:30

Je vous avais déjà parlé de Tank, un roman original de Orin. L'auteur m'a très gentiment proposé de faire une interview et comme j'aime bien tester de nouvelles choses, je me suis lancé. Je tiens à remercier Orin pour sa gentillesse, sa compréhension et sa disponibilité, et voici donc le résultat de cette interview réalisée par mail.

 

 

Bonjour, Orin. Deux questions pour commencer : Pouvez-vous vous présenter ? Pourquoi avoir choisi ce pseudonyme de Orin ?

Bonjour Pierre, je suis auteur de romans, avec deux influences principales : le roman noir (au sens de critique sociétale) et l’Heroic Fantasy.

Ce pseudonyme d’Orin est un hommage direct à mon département de naissance. À savoir le Haut-Rhin. J’ai toujours pensé qu’un pseudonyme, puisqu’on peut le choisir contrairement à son nom, doit renvoyer à quelque chose qui nous est cher. Dans le Haut-Rhin se trouvent ma famille, mes amis et mes plus beaux souvenirs. Vous aurez compris que ce petit coin de France compte beaucoup pour moi.

Tank orinPourquoi avez-vous choisi d’écrire ?

Mon grand-père maternel était conteur. Inventer des histoires a toujours fait partie de mon quotidien familial. Ainsi, pour moi, écrire est quelque chose de naturel, de quasi instinctif. Je n’ai pas choisi d’écrire, j’écris !

Revenons à votre travail. Comment écrivez-vous ? Est-ce le matin, le soir ? Prenez-vous des notes ? Travaillez-vous votre intrigue ou est-ce écrit au fil de l’eau ?

Je n’ai pas de préférence d’horaires. J’écris dès que je peux. Comme tout à chacun, je travaille pour vivre. Il m’a donc fallu « apprendre » à optimiser ma semaine pour pouvoir écrire le plus possible.

Au début, je rédigeais au fil de l’eau. Mais rapidement, je me suis rendu compte que pour tenir en haleine et intéresser, un texte doit être structuré. Un plan s’est vite avéré indispensable. Le plan permet de ne plus avoir à se soucier de l’histoire pour pouvoir se concentrer sur le style.

Quels sont vos auteurs préférés et ceux qui vous inspirent ?

Parmi les auteurs classiques, deux sont centraux dans mon panthéon : Fédor Dostoïevski et Louis Ferdinand Céline. L’un pour la psychologie des personnages, l’autre pour la complexité et la générosité de son style.

Chez mes contemporains, Paul Auster et Chuck Palahniuk emportent la palme. J’aime les auteurs qui ne se contentent pas d’écrire une histoire, mais qui lui donnent également une musicalité. Le style compte beaucoup pour moi.

 Qu’en est-il du cinéma, acteurs, réalisateurs ? de la musique ?

Le cinéma français des années soixante me correspond. Melville est certainement le cinéaste que je préfère. Je peux regarder en boucle le Samouraï, ou le cercle rouge. Je conseille également la nuit du chasseur, avec Robert Mitchum. Ce film a une ambiance unique qu’il doit aux décors, et bien sur aux acteurs, notamment les deux enfants.

Pour la musique, Lou Reed, UFO, Jaques Brel et Édith Mitchell m’accompagnent au quotidien. Je viens de découvrir Stromae et son titre Te quiero. Ce gars à quelque chose de puissant et de bouleversant.

Pouvez-vous nous parler de votre premier roman, aux quatre coins du cercle paru en 2008 aux éditions Chloé des lys ?

Ce roman est l’histoire d’une jeune femme prénommée Chloé qui est à la recherche de son identité. Elle idolâtre son père mort alors qu’elle n’était encore qu’une petite fille, et déteste sa mère. Au point de crier partout qu’elle est morte.

Dans ce livre, j’ai essayé de raconter des faits identiques rapportés par différents protagonistes. J’utilise beaucoup de procédés du cinéma comme le feed-back, le gros plan (par le biais de descriptions très détaillées), ou au contraire le plan large où les détails s’estompent au profit de l’ensemble, pour obtenir un effet fuyant, presque liquide.

À propos de Tank, ma première question est pourquoi ce titre ? Et pourquoi avoir choisi ce nom pour la revue pour laquelle travaille le narrateur ?

Le roman est parti de ce mot. J’aime sa sonorité et son orthographe. Je me suis demandé ce que ce nom pouvait représenter au-delà de son sens premier, à savoir un blindé. Je voulais toutefois que l’histoire contienne l’idée de force, de puissance de feu. Le Rédacteur est en quelque sorte le pilote de ce formidable engin, alors que le personnage principal en est son artilleur déjanté, avec sur les oreilles un casque qui balance sans cesse du rock. Je vous laisse imaginer quel genre de bavure peut commettre un tel individu.

Une question de Hocine : Pourquoi avoir choisi de ne pas donner de nom au narrateur ?

C’est une question qu’on me pose souvent. Tout le monde connaît Arsène Lupin ou encore Sherlock Holmes. Combien de personnes connaissent le nom de leur auteur ? Je ne voulais pas que ce salopard me fasse le même coup. Plus sérieusement, l’absence de prénom ne concerne pas que le narrateur, aucun personnage récurant n’a de prénom, en dehors de Géraldine. D’ailleurs, ce prénom est une sorte de fourre-tout qui revient sans cesse et désigne à peu près tout ce qui est féminin dans cette histoire. J’ai fait ce choix, car je voulais un personnage principal avec des obsessions qui balaient tout, jusqu’au prénom des autres, du sien aussi bien sûr. La seule chose qui compte c’est Géraldine.

Au-delà de ces considérations narratives, j’ai pris ce parti du « quasi-anonymat » pour que les protagonistes s’effacent devant le vrai personnage principal : la langue française. C’est un choix de pur style.

Tank orinCe narrateur apparaît tout d’abord comme un provocateur, plus qu’un pourfendeur de nazillons, puis comme une cible pourchassée puis comme un lâche puis comme un irrévérencieux limite anarchiste pour finir comme Monsieur tout le monde. Cette évolution était-elle voulue ?

Ce personnage est un sacré sac de nœuds, je le concède volontiers. Il a rapidement gueulé haut et fort pour avoir son indépendance. Les évolutions que vous citez sont le résultat de nos empoignades et de nos concessions à l’un et à l’autre. Je voulais en faire un assassin d’enfants, il a préféré être père, et a gagné. Il voulait faire sauter l’église dans laquelle on le voit en prise avec un curé détestable. Il finit par fuir pour embarquer dans le pick-up de l’Autrichien, qui lui avait d’autres projets pour cette église. Ce coup-ci, c’est moi qui ai gagné.

J’aimerais que l’on parle du style. Vous avez choisi un langage parler. N’avez-vous pas peur de rebuter les lecteurs ?

Comme je le dis un peu plus haut, le vrai personnage principal dans ce roman est le style. Tout, ou à peu près, à déjà été écrit. Le roman n’a plus le rôle sociologique qu’il pouvait avoir au 19e siècle. Pas plus qu’il n’a encore ce rôle psychologique si brillamment exploité au 20. Que nous reste-t-il ? Le style !

Si on prend le roman policier, on se rend compte qu’on tourne toujours autour des mêmes figures : le flic revêche, un brin alcoolo, divorcé, qui vit dans un appart dégueulasse. Ou alors le journaliste qui se rêvait flic, etc. Tout le monde connaît ces clichés. Tout le monde reconnaît également assez vite le style de ces romans, qu’on appelle de gare : sujet, verbe, complément. Ça a très bien marché jusqu’à présent. Et ça continue d’ailleurs et tant mieux !

De mon côté, je cherche à aller plus loin. Si tout a déjà été dit, et bien il faut le dire autrement. Dans votre question, vous mentionnez le style parlé. Pour Tank, c’est loin d’être exact. Ce roman, comme un mille-feuille, est composé de couches de langages différents. J’utilise aussi bien le français populaire, le discours technique propre a différentes professions comme le journalisme, ou la restauration, j’emploie l’argot et enfin des formes assez soutenues du français. Ce bouillonnement langagier, où je multiplie les redondances, où j’exploite les champs lexicaux est là pour servir l’histoire. Il doit la rendre non seulement compréhensible à la lecture, mais également visible. Je ne veux pas seulement raconter une histoire, je veux également la montrer. Ainsi derrière ce qui peut paraître spontané, puisque le narrateur n’arrête pas de cavaler, il y a de longues heures de travail. Des dilemmes atroces entre le choix d’un mot plutôt que son synonyme. Avant de trouver le bon mot, je me suis farci une palanquée de sosies, tous plus malins et roublards les uns que les autres, qui vous font des clins d’œil d’académicien, dirait le narrateur de Tank.

Des scènes sont vraiment très réussies et très drôles, sont elles des scènes vécues, fantasmées ou créées de toutes pièces ?

Merci pour le compliment. Ces scènes sont créées de toutes pièces. Simplement, pour rendre le récit captivant, et rythmé, je devais le parsemer de nœuds dramatiques, comme l’on dit dans le cinéma. C’est vrai, que j’y suis allé fort. Aucun de mes chapitres ne ronronne, ou ne part dans de longues descriptions. En fait, je déteste ça. Je veux que ça bouge, qu’on rigole, qu’on ait du mal à fermer le livre. En même temps, il était important que les chapitres ne soient pas trop longs pour accentuer l’effet de vitesse, et donner un côté punchy à l’ensemble.

À propos de Géraldine, ce prénom qui est constamment présent dans le roman. Est-ce un clin d'œil, un fantasme refoulé, un rêve inatteignable, un trait d'humour sans a priori ou juste un effet littéraire ?
 

J’étais à mille lieues de l’expression fortement connotée « une Géraldine ». Comme je vous l’ai dit, ce prénom est à peu près le seul dans le récit. Il est là pour accentuer le côté obsessionnel du narrateur, puisque tout ce qui est féminin se nomme ainsi et semble le poursuivre. Mon choix s’est porté sur ce prénom, car il est passe-partout, il peut désigner aussi bien une épouse, une sœur, une amie, etc. En même temps, sa sonorité ringarde m’a toujours agréablement chatouillé le creux de l’oreille. 

Parlons un peu de l’avenir : quels sont vos projets ? Envisagez-vous de faire une suite ou d’écrire quelque chose de totalement différent ?

Grâce à votre blog, quelques-uns de vos lecteurs se sont intéressés à Tank. Certains se sont attachés au narrateur et m’ont clairement dit qu’il aimerait le retrouver. À la base, ce texte est un one shot comme l’ont dit dans la bd. Mais l’auteur ne contrôle rien, c’est connu. Ainsi, une suite n’est pas impossible. Tout dépendra du destin de Tank, s’il rencontre ou non un lectorat.

Je travaille sur plusieurs projets, notamment  des nouvelles d’Heroic Fantasy et un roman policier pur jus, dont je fignole encore le plan.

 

Pour finir, le célèbre questionnaire de Proust (l’original, s’il vous plait !) :

1- Le principal trait de mon caractère.  
 L’impatience.
2 - La qualité que je préfère chez un homme. 
L’humour.
3 - La qualité que je préfère chez une femme.  
La patience.
4 - Ce que j’apprécie le plus chez mes amis.  
Leur fidélité.

5 - Mon principal défaut. 
Je suis dépourvu du sens de la diplomatie.
6 - Mon occupation préférée.  
Prendre mon café du matin sur ma toute petite terrasse.
7 - Mon rêve de bonheur. 
 Avoir une grande terrasse.
8 - Quel serait mon plus grand malheur ?  
 J’évite de penser à ça.
9 - Ce que je voudrais être.  
 Un chien de salon.
10 - Le pays où je désirerais vivre. 
 La France me va très bien.
11 - La couleur que je préfère. 
 Le rouge.
12 - La fleur que j’aime. 
 Le nénuphar
13 - L’oiseau que je préfère.  
 Le pinson.
14 - Mes auteurs favoris en prose.  
 Dostoïevski, Céline.
15 - Mes poètes préférés.  
 Lautréamont et Verlaine.
16 - Mes héros dans la fiction. 
Bardamu, les trois frères Karamazov et Tuco dans le bon, la brute et le truand.
17 - Mes héroïnes favorites dans la fiction.  
 Ellen Ripley dans alien.
18 - Mes compositeurs préférés.  
 Ennio Morricone et Beethoven.
19 - Mes peintres favoris.  
 Georges Seurat et Edvard Munch.
20 - Mes héros dans la vie réelle. 
 Les hommes et les femmes de bonne volonté
21 - Mes héroïnes dans l’histoire.  
 Charlotte Corday et Marie Curie.
22 - Mes noms favoris.  
 Géraldine.
23 - Ce que je déteste par-dessus tout.  
 Les leçons de morale.
24 - Personnages historiques que je méprise le plus.  
 Raspoutine et Rodrigo de Borja.
25 - Le fait militaire que j’admire le plus.  
 La bataille d’Arcole.
26 - La réforme que j’estime le plus.
 La mise en place de la sécurité sociale en 1945.
27 - Le don de la nature que je voudrais avoir.
 La bosse des maths.
28 - Comment j’aimerais mourir.  
 En rigolant.
29 - État présent de mon esprit.  
 Un gros coup de fatigue.
30 - Fautes qui m’inspirent le plus d’indulgence.
 Les vols à l’étalage pour des raisons alimentaires.
31 - Ma devise. 
Tout ce qui augmente la liberté augmente la responsabilité (V. Hugo).

 

Merci beaucoup Orin. Tank est publié chez Kirographaires et mon billet est .

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27 mai 2011 5 27 /05 /mai /2011 10:00

Tous les vendredis midi, retrouvez la suggestion de Black Novel : un livre de poche. Et n'oubliez pas le principal : lisez.

A bientôt.

 

4ème de couverture :

Sextoy made in ChinaLa visite du président chinois en France risque de tourner au cauchemar. Des terroristes menacent de faire sauter Paris. Pour la baroudeuse et talentueuse Fayrouz Jasmin, journaliste d’investigation de profession, ce climat d’insécurité à grande échelle, c’est la routine. Comme à son habitude, elle est prête à couvrir l’événement en prenant tous les risques. Son seul credo, c’est l’info, toujours l’info. Sauf que cette fois, elle va tomber sur un os, et cet os aura tout l’air d’un vibromasseur capable, à lui seul, de changer le cours de l’histoire. Entre Empire Céleste et septième ciel, il n’y a qu’un bond que Miss Nitouche devra effectuer si elle veut démêler à temps cet imbroglio érotico politique international.

 

Mon avis :

Si vous cherchez un roman divertissant plongé au cœur d’une actualité politique mouvante, alors ce livre est pour vous. La visite du président chinois sert ici de contexte à une enquête menée tambour battant par un personnage féminin à la fois fort attachant mais aussi énervant : Attachant car on la suit quand elle essaie de se dépétrer dans cette affaire complètement folle, énervant car c’est un personnage que j’appellerai Morpion. En effet, une fois qu’elle a pris en charge une affaire, elle s’y accroche quitte à harceler les gens qu’elle interroge. Avec un humour omniprésent, cynique et légèrement décalé, la galerie de personnages est fort bien faite avec des travers amusants, surtout sexuels. Ce roman s’avère donc une lecture fort divertissante, à insérer entre deux romans plus sérieux ou plus noirs. 

Un grand merci à Gridou pour le prêt !

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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 19:30

Cotton PointFaisant partie du jury www.meilleurpolar.com, pour cette année, voici un roman faisant partie de la sélection 2011, et écrit par un maître du roman noir : Pete Dexter. Accrochez vous !

Nous sommes dans les années 50, à Cotton Point, petite ville de la Géorgie. Une épidémie de rage s’est déclarée, et Rosie Sayers, petite fille de 14 ans, va acheter des munitions au magasin de Paris Trout pour protéger sa famille des renards. « Les gens de couleur s’arrêtaient sur le seuil et attendaient. Les Blancs entraient et se servaient eux-mêmes ».

Sur le chemin du retour, Rosie se fait mordre par un renard, et sa mère, très croyante, croit qu’elle est envoûtée par le diable. Elle la répudie et Rosir est recueillie par Mary McNutt. Le fils de la famille, Henry Ray Boxer, vient de contracter un emprunt pour s’acheter une voiture. Malheureusement, un camion de bois emboutit la voiture et Henry Ray refuse de payer la voiture.

Mais Paris Trout n’est pas de cet avis. Ce qu’il prête, on doit lui rembourser, quels que soient les moyens. Il débarque armé de pistolets avec un comparse qui s’appelle Buster Devonne, et fait un carnage dans la maison, tuant la petite Rosie et blessant mortellement la mère Mary. Mais dans ce coin des Etats-Unis où Paris Trout fait tout le commerce de la ville, la justice n’est pas forcément la même pour tous.

Ce roman est un roman noir, très noir. Ne cherchez pas une once de pitié ou de dégoût envers les protagonistes de cette histoire. Pete Dexter se veut extrêmement précis dans ses descriptions, analytique dans les situations, et complet dans les psychologies des personnages. Il ne se gêne pas pour faire un portrait au vitriol d’un personnage abominable et ignoble, et si vous pensez que le début du livre résumé ci-dessus est déjà dégueulasse, ce n’est rien par rapport à la suite de l’histoire.

Pete Dexter ne juge pas ses personnages, mais il les place au centre de l’intrigue, construisant son roman en chapitres donnant le point de vue de chacun : Rosie la petite fille noire de 14 ans assassinée, Hanna la femme de Trout victime de son mari, Harry Seagraves l'avocat de Trout et Carl Bonner l'avocat représentant Hanna pour sa demande de divorce. Chacun a ses motivations propres et n’est (excusez le jeu de mots) ni blanc ni noir. Chaque psychologie est bien construite, complexe, réaliste, horrible parfois, avec des motivations cartésiennes dans un monde qui change.

Car c’est une démonstration éclatante que nous fait Pete Dexter : L’abolition de l’esclavage puis l’égalité entre Blancs et Noirs va changer la société et les règles qui la régissent mais les gens, eux, doivent changer leur mentalité, ce qui est plus long. Et puis, les riches ont plusieurs moyens de s’en sortir, sachant que Trout est un personnage qui a su se rendre indispensable car gérant le seul commerce de proximité qui fait vivre la ville. Ce Cotton Point se révèle un excellent roman qui amène de nombreuses réflexions.

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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 10:00

Nouvelle rubrique que je remplirai quand j'aurais le temps :une ou des informations qu'il est utile de savoir. Pour cette semaine, j'ai décidé de mettre en avant un ami blogueur à savoir Bruno de Passion Polar Il organise jusqu'à ce soir un concours pour gagner Maelstrom de Stéphane Marchand publié aux éditions Flammarion.

C'est ici.


maelstrom.jpg

Par ailleurs, l'auteur m'a envoyé un gentil message dont je vous retranscris l'intégralité :

 

A l'occasion de la parution chez Flammarion de "Maelström", mon thriller,
voici le trailer, la première vraie bande-annonce pour un livre qui deviendra
un film. N'oubliez pas de monter le son et... ENJOY !!! Et si le coeur vous en
dit, n'hésitez pas à en parler autour de vous en diffusant le lien vers le
site maelstrom-lelivre.com pour que le buzz puisse se faire :-))

Merci d'avance.
 Une excellente journée à vous et à plus tard dans la vie...
 Stéphane MARCHAND

 

Vous allez me dire : Mais c'est quoi le sujet ? Voilà, voilà ...

"Je suis venu vous dire que vous allez mourir. Signé : le Maestro." Cette inscription tracée en lettres de sang sur le mur de son salon bouleverse Harold Irving, un écrivain dont la vie part en lambeaux. S´engage alors un terrifiant jeu de massacre orchestré par le Maestro. Pris au piège de ce tueur machiavélique et sans limites, Harold va s´unir à Dexter Borden, un flic du FBI, et Franny Chopman, un médecin légiste, pour tenter d´enrayer la mécanique d´une implacable vengeance. Mais comment échapper à un monstre qui a tout prévu, tout planifié, anticipé la moindre de vos réactions ? Entre Dexter et Californication, Maelström vous entraîne de San Francisco à Philadelphie dans ses courants irrésistibles.

 

Un sujet à faire saliver les plus sceptiques, vous ne trouvez pas ? Vous savez ce qui vous reste à faire ... le lire !

 

A bientôt

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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 19:30

PsychoseCoup de coeur ! Les éditions Moisson Rouge ont la très judicieuse idée de rééditer cet excellent polar qu’est psychose, dont le film est unanimement reconnu comme un chef d’œuvre. Courez acheter ce roman, sans aucune hésitation.

Est-il vraiment besoin de rappeler l’histoire, que tout le monde a vu au cinéma ou à la télévision ? Pour faire simple, Mary travaille dans un cabinet d’avocat et vole une enveloppe contenant 40 000 dollars qu’elle devait emmener à la banque. Elle part rejoindre son amoureux, Sam, qu’elle voudrait épouser mais qui est endetté avec la quincaillerie familiale. Sur la route, elle s’arrête dans un motel tenu par un jeune homme solitaire de quarante ans, qui vit avec sa mère. Norman Bates subit les attaques incessantes de sa mère qui est acariâtre, autoritaire et folle à lier. Dans la nuit, la mère tue Mary et Norman se retrouve obligé de faire disparaître le corps. Sam va chercher à comprendre où est passée Mary, aidé par Lila, la sœur de Mary.

Comme je le disais, vous avez sûrement vu le film, mais moins sûrement lu le livre. Quelle erreur ! Si la trame du film suit l’intrigue du livre, de nombreuses scènes ou dialogues viennent compléter l’œuvre de Sir Alfred Hitchcock. Le maître du suspense a su mettre en évidence toutes les qualités du livre, en apportant sa touche personnelle sur les scènes chocs. En lisant ce livre, je ne peux m’empêcher de penser qu’il était aisé de faire un chef d’œuvre cinématographique, car le roman est exceptionnel.

Car le roman est réellement fantastique. D’un fait divers réel, Robert Bloch a crée un roman à suspense, à haute tension, ménageant de façon extraordinaire une fin très inattendue. Il parsème les indices de façon à la fois minutieuse et pleine d’humour (noir bien entendu), qui donne envie de relire le livre une fois tournée la dernière page. Les scènes s’enchaînent, faisant monter et le mystère, et le stress, jusqu’à la dernière phrase …

La psychologie est minutieusement détaillée, surtout sur la base de réactions ou d’actes, sans oublier les dialogues, qui sont écrits avec une précision et une véracité diabolique. Chaque chapitre propose la vision d’un personnage influent de l’histoire, ce qui fait que l’intrigue avance sans heurts, et que l’on est littéralement projeté dans les personnages. C’est impressionnant de maîtrise, c’est aussi une expérience de lecture inédite.

C’est donc une riche idée d’avoir réédité ce roman, et il me reste à ajouter que la préface de Stéphane Bourgoin nous présente le cas de Ed Gein, le boucher de Plainfield qui a inspiré Robert Bloch et que c’est tout bonnement hallucinant. Enfin, il y a une interview inédite de l’auteur qui vaut le détour surtout pour les anecdotes concernant Sir Alfred. Ce roman n’est pas seulement un livre culte, c’est un roman fantastique.

Ce roman a été lu dans le cadre de la masse critique Babelio et je remercie beaucoup Babelio et les éditions Moisson Rouge pour cette lecture. 

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  • : Ce blog a pour unique but de faire partager mes critiques de livres qui sont essentiellement des polars et romans noirs. Pour me contacter : pierre.faverolle@gmail.com
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