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10 février 2013 7 10 /02 /février /2013 18:59

Coule dans tes veinesJ'avais beaucoup aimé Séquestrée, et cette façon de présenter une intrigue au travers de séances chez une psychologue. Voici donc le deuxième roman de Chevy Stevens, qui reprend le même principe de narration. 

Sara Gallagher travaille chez elle à la restauration de meubles. Elle a été adoptée à sa naissance, et ses parents ne le lui ont jamais caché. Bien qu’ayant connu une vie pas facile, elle a eu une fille Ally avec un homme, et est fiancée avec un autre, Evan, avec qui elle envisage de se marier. C’est lors de la préparation de son mariage que son obsession de connaître ses vrais parents ressurgit.

Le fait que les services sociaux ouvrent leurs archives au public va la motiver à commencer sa recherche. Elle découvre rapidement que sa vraie mère s’appelle Julia Laroche. Après quelques coups de téléphone, elle retrouve la trace de sa vraie mère, qui est professeur dans une université. Mais elle refuse de répondre à ses appels voire même de la rencontrer. Alors elle décide de faire appel à un détective privé.

Julia Laroche s’appelle en réalité Karen Christianson. Karen est la seule victime du Tueur des campings qui s’en est sortie. Le tueur a tué ses parents, l’a violée et elle a réussi à s’échapper. Quand Sara compare les dates, elle serait la fille du tueur. Sa situation va très vite se compliquer quand l’affaire apparaît sur un blog, relayé bientôt par de nombreux autres. Puis, son père naturel la contacte …

Le procédé de Chevy Stevens est exactement le même que celui utilisé pour son précédent roman, à savoir que l’intrigue nous est dévoilée au travers de séances chez sa psychologue. C’est donc Sara qui raconte sa vie, par épisodes tout au long de ces 24 séances. Cela a plusieurs avantages pour l’auteur et pour le lecteur : L’auteur ne nous dit que ce qu’elle veut bien nous dire puisqu’il y a beaucoup de subjectivité dans ce qui est raconté. De même, la psychologie du personnage de Sara est très fouillée, très détaillée et réaliste. Enfin, pour le lecteur, c’est un régal de suivre un personnage comme si on l’écoutait nous raconter sa vie par petits morceaux au fur et à mesure de quelques rencontres.

Seulement, la forme ne m’a pas paru judicieuse, au sens où Sara raconte son histoire et que sa psychologue y a un rôle secondaire (sauf vers la fin, mais je ne vais pas tout vous dire). En fait, ce roman raconte la relation entre Sara et son père au travers des différents coups de téléphone et l’impact que cela peut avoir sur sa vie privée. Et c’est suffisamment bien fait pour que cela ne soit ni répétitif, ni barbant. Par moments, j’ai même ressenti une forme de stress dans ces conversations qui tournent aux menaces. Et si je trouve que c’est un bon polar, il m’a manqué justement cette tension qui monte, ce stress permanent venant de la menace d’un serial killer.

C’est clair, Chevy Stevens sait écrire, sait construire une histoire, et nous livre avec Il coule aussi dans tes veines un bon polar. Et même si j’ai préféré Séquestrée, celui-ci se révèle un polar agréable qui confirme que Chevy Stevens est une bonne auteure de thriller, que j’aurais plaisir à retrouver.

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6 février 2013 3 06 /02 /février /2013 18:55

des-noeuds-acier.jpgAttention, coup de cœur ! Et c’est un coup de cœur amplement mérité pour un premier roman, qui laisse augurer d’un futur radieux pour tous les amateurs de romans noirs sous haute tension. Alors, je vous préviens, accrochez vous ! ce roman est à déconseiller aux âmes sensibles, car c’est un véritable voyage en enfer qui vous attend.

L’affaire Théo Béranger a défrayé la chronique. C’était un homme simple, dans l’ombre de son frère Max, pour qui tout a réussi. Sa chance, c’était Lil; ils étaient amoureux, tout simplement. Quand Théo a appris que Max avait couché avec Lil, il a pété un câble, il est allé le voir et l’a tabassé jusqu’à le laisser pour mort. Il n’a même pas résisté quand la police est venue l’arrêter, il a accepté sa condamnation, 4 ans de prison.

Il en aura fait 19 mois. Il a connu l’enfer, derrière les barreaux. Il n’a pas osé rappeler Lil, mais il est allé voir son frère, dans son fauteuil roulant, à l’état de légume. Ça lui a donné du baume au cœur, jusqu’à ce qu’une infirmière le découvre dans cette chambre d’hôpital et qu’il s’enfuie, loin, au volant de sa BMW.

Il finit par s’arrêter dans une auberge, tenue par une vieille dame fort gentille et avenante. Elle lui conseille des chemins de randonnée, au milieu des bois, lui prépare ses repas, lui refait même ses ourlets de pantalon. Au détour d’un chemin, il tombe sur une masure en bois; le vieil homme qui habite là, l’invite à boire un café, qu’il accepte volontiers. Il se fait assommer et se retrouve enchainé dans la cave. Un pensionnaire est déjà là, Luc. Il lui apprend qu’il va devenir l’esclave de deux frères complètement fous.

Le sujet est d’une simplicité extrême, et c’est effectivement un huis clos, écrit sous haute tension. La force de ce roman réside dans le parti pris de l’auteur d’avoir écrit son roman à la première personne du singulier. Le médecin qui l’a récupéré ne fait que retranscrire les notes de Theo. Et, alors que l’on a du dégout envers Theo, au fur et à mesure, on finit par en éprouver de l’empathie puis à rentrer dans le personnage et à subir le lente dégradation qu’il va vivre.

Car Theo va petit à petit perdre son statut d’être humain pour devenir le chien des petits vieux, Joshua et Basile, l’esclave à tout faire. Quel que soit le temps, il devra faire toutes les taches qu’ils lui diront, sous peine de ne pas avoir ni à boire ni à manger pendant plusieurs jours. En fait, je pourrais vous dire tout ce qui se passe dans ce roman, cela ne changerait rien au plaisir que vous en aurez à la lecture.

Car tout réside dans le style de l’auteur. Ecrit dans un style simple voire simplissime, la fulgurance des scènes n’en est que plus violente pour nous. L’effet n’en est que plus redoutable. Et on n’arrive jamais à deviner quelles scènes d’horreur nous attendent deux pages plus loin. Tout y est remarquable de précision, tellement évident, tellement dur aussi. Car c’est très dur de voir et ressentir un homme qui perd son statut d’homme, relégué à l’état de bête qui quémande un verre d’eau.

Je n’ai jamais ressenti une lecture aussi forte, ou rarement. L’effet d’identification est tel que le stress est permanent. A certains moments, j’en avais des crampes, tant j’étais crispé sur le livre, j’avais le cœur qui battait à cent à l’heure, juste à lire un paragraphe. Ce livre est un véritable cauchemar, sans verser dans le trash, sans scènes sanguinolentes et ignobles. Et comme c’est un premier roman, c’est plus qu’encourageant pour la suite. Vivement le prochain ! En attendant, êtes vous prêts pour l’enfer ? Laissez vous menotter par ces chaines, par ces nœuds d’acier.

Et un grand merci à Coco pour m'avoir signalé ce roman et me l'avoir prêté. Sans toi ...

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27 janvier 2013 7 27 /01 /janvier /2013 19:11

Tes yeux dans une ville griseLes éditions Asphalte ont décidément le don de trouver des romans pas comme les autres. Parfois, j’accroche, pour d’autres pas. Pour celui-ci, j’adore.

Jeremias est un jeune étudiant. Tous les jours, il traverse la ville, en bus ou en combi. Ces trajets lui permettent de regarder, d’observer et de parler des autres. Par petites tranches de vie, par petites touches, par petites anecdotes, il va nous dépeindre les gens, leur vie, la ville.

Ce sera le tour des pauvres qui font la manche, de quelques amis riches, de jeunes filles qui ont été violées par leur père ou d’un groupe de jeunes délinquants qui dévalisent, frappent ou tue pour une montre. C’est un pays de désolation que nous montre Martin Mucha, un monde de violence pour la survie, où seule la loi du plus fort y a ses droits.

Mais ne croyez pas que c’est un roman empli de rage. Tout est décrit très simplement, avec quelques moments de pure beauté, de pure poésie. Et ces petites scènes mises bout à bout font que l’on se met à la place de Jeremias, que l’on se met à vivre parmi eux, tout cela en une ou deux phrases, en une ou deux pages.

Et quand il évoque, à Lima, cette ville coupée en deux par un mur, avec d’un coté les riches, leurs voitures rutilantes, leurs maisons immenses, et de l’autre coté la bataille pour manger, pour assouvir ses besoins basiques, on est pris à la gorge. Ce mur, comme un fossé infranchissable, dont il ne se rappelle même pas quand il a été construit, et qui fait partie de leur vie sans remise en cause.

Alors, quand dans la dernière partie, nommé Epilogue, Martin Mucha présente des témoignages de gens qui ont connu Jeremias, il m’est venu une grande tristesse, je sentais que j’allais perdre un type que je connais depuis longtemps. Et malgré sa forme de petites scènes, ce roman devient un témoignage à lui tout seul, le puzzle se construit, et quand on a fini la dernière phrase, on ne sait toujours pas ce qui est arrivé à Jeremias, on tourne la dernière page, et on se dit qu’on reviendra vers ce petit condensé de voyage pour sa beauté.

Tes yeux dans une ville grise se révèle un livre beau, tout simple, bigrement attachant. Et j’espère que vous aurez le courage ou l’envie, le besoin ou le plaisir de découvrir un poète contemporain, un magicien des images, un équilibriste sans peur, un grand auteur tout simplement.

Jean Marc a aimé aussi ici

 

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25 janvier 2013 5 25 /01 /janvier /2013 18:44

J’adore quand les intrigues sont imaginatives, créatives. C’est le cas de ce court roman, qui existe aussi bien en version papier qu’en version électronique. C’est le premier tome d’un trilogie, et les trois romans sont aussi disponibles en un seul volume.

L’auteur :

Fabio M. Mitchelli est né le 30 septembre 1973, à Vienne en Isère. Passionné de littérature fantastique depuis l’adolescence, il ébauchera ses premiers textes dés l’âge de quinze ans après la lecture de Double assassinat dans la rue morgue d’Edgar Allan Poe. Ses textes se nourriront ensuite des lectures de Stephen King, Thomas Harris, Jean-Christophe Grangé et surtout de Maurice G. Dantec, dont Les Racines du mal fut pour lui une révélation en 1996. L’auteur puise également son inspiration dans les univers oniriques de David Lynch, Tim Burton et David Cronenberg qui ont bercé son adolescence.

Quatrième de couverture :

Verticale-du-fou.jpgElle ouvre les yeux sur son corps mutilé, entouré par la police scientifique qui s’affaire sur la scène de crime de son propre meurtre. Dans cet état d’exo-conscience, elle fait alors un come-back sur sa vie passée et réalise l’être qu’elle à été : suffisante, égocentrique et dépravée. Dans une affliction particulière, dérangeante, elle revoit les instants de son enfance, de son adolescence et, au cœur de ce travelling spirituel, elle prend conscience des brutalités qu’elle a infligées à son être et du mépris qu’elle ressentait pour les autres. Peu à peu, Clarisse prend également conscience de la véritable beauté humaine. Elle va vivre ses derniers instants post-mortem dans une bien particulière situation : celle de refaire à l’envers le chemin des heures qui ont précédé sa mort, afin de pouvoir expier ses péchés de luxure et confondre son propre meurtrier. Chris, le jeune lieutenant de police affecté sur cet homicide, va se retrouver lui aussi face à une situation qui le dépasse : la femme qu’il aimait, celle pour qui sa vie allait basculer, se trouve sous ses yeux, atrocement mutilée. Peu avant sa mort, Clarisse qui avait consommé une relation enflammée avec le jeune flic, avait remis toute sa vie en question, prête à sacrifier les fondations de son arrogante existence, prête à bousculer sa petite vie bien rangée.

Mon avis :

Ah ! si les morts pouvaient parler ! Ils pourraient indiquer le nom de leur assassin, guider les policiers vers le nom du coupable. C’est le principe de ce roman, raconter une intrigue par la voix de l’âme d’une morte. Ce principe permet aussi à l’auteur de nous mener là où il veut, maitrisant les scènes et les morceaux d’une vie qu’il choisit de dévoiler. Et comme la psychologie de Clarisse est remarquablement bien faite, je me suis laissé prendre dans le fil de cette toile.

L’intrigue est simple, faite de flash-back, et le style froid, forcément. On n’a pas de sympathie pour Clarisse, jeune fille qui se laisse mener par ses envies, quelles qu’en soient les conséquences. Et le nombre de coupables potentiels est faible, mais cela suffit pour que l’on se demande qui peut bien être l’auteur de cet horrible acte.

Et malgré quelques répétitions, quelques scènes trash pas forcément utiles à l’intrigue (à mon gout), on passe un excellent moment avec cette lecture, une lecture qui va en appeler une deuxième puisque je vais attaquer de ce pas le deuxième tome de cette trilogie. Cette Verticale du fou s’avère une très bonne découverte et est à classer dans les thrillers originaux et créatifs.

A noter que la trilogie des Verticales est disponible en ebook à 4,99 euros. C’est donné !

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23 janvier 2013 3 23 /01 /janvier /2013 18:51

vert de grisChaque nouveau roman de Philip Kerr est un événement et l’une des grosses ventes de livres. Il faut dire que cet auteur sait allier les intrigues solides avec un contexte historique rigoureux et même impressionnant. Le cycle de Bernie Gunther en est le parfait exemple, à un tel point que l’on a l’impression de lire une biographie, écoutant sans se lasser l’histoire de ce personnage hors du commun.

Alors que Philip Kerr nous donnait l’impression de choisir une date correspondant à un fait historique connu et de construire son intrigue autour, ce nouveau roman passerait plutôt pour être la suite du précédent, Hôtel Adlon, qui sort d’ailleurs au Livre de poche. L’histoire de ce roman débute donc à Cuba, en 1954, et Bernie Gunther, qui s’appelle xxx et a un passeport argentin doit amener Chica à Haïti.

Bernie se retrouve donc à amener Chica, une jeune prostituée travaillant dans une maison close de Cuba à Haïti pour qu’elle échappe à la police. Tout se passe bien, transport en bateau compris jusqu’à que la police maritime américaine les arrête en pleine mer. Lors de cet accostage, Chica, qui transportait un pistolet, descend un policier. Tout l’équipage se fait arrêter.

Bernie est donc ramené à Cuba, puis à la suite d’un interrogatoire, est emmené à New York. Les questions tournent autour de ses activités pendant la deuxième guerre mondiale. Finalement, Bernie est envoyé en Allemagne, dans le camp de Landsberg à Berlin. Les agents (FBI ou CIA ?) vont s’intéresser à ses relations avec Erich Mielke, le chef de la Stasi. Cela donne l’occasion à Bernie de revenir sur certaines zones d’ombre.

Comme tous les romans de Philip Kerr, la qualité de l’écriture est telle que cela se laisse lire très facilement. La différence avec les autres épisodes de cette saga, c’est que, comme c’est un interrogatoire, il y a plus de dialogues. Et donc, par voie de conséquence, il y a moins de descriptions de lieux, et moins d’imprégnation dans cette époque trouble. C’est plus un témoignage sur certaines dates sensibles qu’une enquête.

Ceux qui connaissent Bernie Gunther (et je ne saurais que vous conseiller de lire la trilogie berlinoise) vont se jeter sur ce nouvel opus, car il faut bien convenir que Philip Kerr a construit une véritable saga sur un personnage qui, au fur et à mesure de ses enquêtes s’avère moins drôle, amusant, et plus humain voire inhumain. La personne de Bernie Gunther après la lecture de Vert-de-gris n’est pas plus claire pour moi, Philip Kerr de contente de lever quelques passages de son personnage.

Je regrette tout de même qu’il se soit contenté de ne parler que des relations de Bernie avec Mielke, qui fut ministre en République Démocratique d’Allemagne. S’il remet au gout du jour un beau scandale (un nazi reconnu qui s’en sort et arrive à devenir ministre d’un pays), le roman m’a parfois fait penser à une accumulation de passages, comme on construit un best of, tout ça pour dire que les scènes prises une par une sont très bien mais il m’a manqué une cohérence de l’ensemble.

Et puis, j’aurais aimé que Bernie, ce personnage si sombre et mystérieux se livre. Alors, évidemment, on se demande tout au long du bouquin s’il dit la vérité ou s’il dit ce que les Américains veulent entendre. Il y a bien quelques passages ou quelques phrases qui laissent entendre que Bernie est opposé au massacre de masse mais pas quand il s’agit des Russes par exemple. Il y a bien quelques vérités bigrement modernes sur le monde tel qu’il est devenu. Mais il m’a manqué ce souffle, cette imprégnation que j’ai trouvé dans les autres volumes.

Ce roman n’est pas mon préféré, mais pour qui a lu la trilogie berlinoise, c’est un roman obligé, que l’on pourrait comparer à du ciment dans un mur savamment bati par Philip Kerr. Il est en train de construire une œuvre qui ressemble à une biographie sur une période noire de l’histoire contemporaine, vue de l’intérieur. Je ne conseillerai donc pas de démarrer par ce Vert-de-gris mais plutôt par la première trilogie. Pour les fans, il est inutile d’en dire plus, ils auront déjà lu ce livre au moment où ils liront ces quelques lignes.

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20 janvier 2013 7 20 /01 /janvier /2013 19:19

Tueur intimeQuand ce roman est sorti aux éditions Points, j’en avais déjà entendu parler lors de sa sortie chez Les Nouveaux Auteurs, et j’avais considéré que ce devait être décidément trop sanglant pour moi. Après de nombreuses discussions avec quelques blogueurs de mes amis, j’ai donc décidé de lire ce premier roman d’une jeune auteure pétrie de talent. Retenez bien ce nom : Claire Favan. Si vous êtes fan d’histoires de serial killer, n’hésitez plus, foncez, ce roman est fait pour vous.

Pour ceux qui ne sauraient pas quel est le sujet de ce roman, je pourrais le résumer en quelques mots : Voici l’histoire de Will Edwards. Nous faisons sa connaissance alors qu’il a 15 ans. Outre le fait qu’il soit malheureux à l’école et passe pour la poule mouillée de service, le demeuré de la classe, Will est aussi malheureux à la maison. Sa mère est morte très tôt, et son père alcoolique abuse de lui les soirs de bonne cuite.

Cela pourrait vous démolir un jeune homme. Will s’accroche à un espoir : elle s’appelle Samantha Monaghan, est brune aux yeux clairs et semble le protéger quand il est l’objet de brimades de la part de ses camarades. Alors, il tombe amoureux de cette jeune fille ; il y croit tellement que la déception est grande quand elle accepte d’aller au bal de fin d’année sans lui. Will ira jusqu’à tuer le prétendant qui a osé lui ravir sa place. A la fin de la soirée, Will violera Sam, qui ne dira rien. Mais ses études l’envoyant loin, ils se séparent.

5 ans après, Will revient. Sam est là, elle a vieilli, est revenue alors qu’elle travaillait à New York pour s’occuper de sa mère malade. Et là où Sam protégeait Will à l’école, la relation s’inverse. Il va devenir le chasseur et petit à petit enfermer Sam dans une relation exclusive et ultra violente. Le serial killer va créer une esclave disponible.

Pour un premier roman, c’est une sacrée réussite. Tous les amateurs de thriller ou d’histoires de serial killer vont y trouver leur compte. Des histoires de serial killer, il e en a des tonnes et des tonnes. Ce roman se distingue des autres par la psychologie des personnages, fouillée, tirée au cordeau : Will tout d’abord est un être ignoble qui se découvre, se créé, se façonne dans la première partie, jusqu’à devenir un monstre. Et si c’est intéressant et passionnant à lire, c’est bien parce que l’on a l’impression de lire une biographie. Cet homme, qui a soif de pouvoir va trouver en Sam la victime idéale, il va la forger à devenir son objet, prêt à assouvir ses envies de violence et de douleur.

Dans la deuxième partie du bouquin, nous allons faire la connaissance de RJ.Scanlon, un agent du FBI qui est avant tout un profiler très doué. Là aussi, les techniques et le coté rébarbatif des recherches sont réalistes, et on se demande si Claire Favan n’a pas fait ça toute sa vie ! Avec toujours cette précision maniaque dans les descriptions psychologiques de ses personnages, le tout est un vrai plaisir à lire.

Je ferai juste deux ou trois petites remarques : Dans les tous premiers chapitres, Claire Favan accumule les clichés pour décrire la jeunesse de Will (enfant brimé, adolescent battu et violé) et pourquoi il est devenu comme ça et j’ai trouvé ça dommage. Ensuite, je ne suis pas particulièrement fan de scènes de violence, et je dois dire qu’il y en a pas mal, avis aux amateurs, qui sont bien écrites et donc il ne faut pas mettre ce livre entre toutes les mains. J’ai tendance à penser que la violence est plus efficace quand elle est suggérée. La troisième chose est plutôt une question : Qui créera un serial killer œuvrant en France ?

Tout ça pour vous dire que ce roman est impressionnant, par la maitrise de son intrigue, mais aussi par la fluidité du style, simple et tellement efficace, et par la psychologie des personnages. C’est un premier roman totalement bluffant, dans lequel on se laisse facilement prendre, et qui révèle une jeune auteure qu’il va falloir suivre de très près, d’autant plus que la suite est déjà sortie et que ça s’appelle Le tueur de l’ombre et c’est sorti aux Nouveaux Auteurs.  

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18 janvier 2013 5 18 /01 /janvier /2013 18:48

Voici une nouvelle chronique virtuelle, c'est-à-dire une lecture de e-book. Cette fois, il s’agit d’une nouvelle, éditée par Storylab, d’un auteur dont l’univers est résolument délirant. Il s’agit de Sébastien Gendron, et ceux qui n’ont pas lu Le tri sélectif des ordures ont intérêt à se le procurer de suite. Dans Zeus, nous sommes plutôt dans le registre polar plus classique.

Zeus.pngLa biographie de l’auteur, rédigée par lui-même (il me semble), ne manque pas d’humour : La naissance de Sébastien Gendron advient seulement quatre-vingt dix jours après la mort de François Mauriac, et à peine vingt après celle du Général de Gaulle. Ses parents en sont si troublés qu’ils hésitent longuement sur le prénom : sera-ce François ou Mon Général ? Ils optent finalement pour un « Sébastien » qu’ils imaginent neutre et moins handicapant. Bien mal leur en prend. À quarante ans, non seulement Sébastien Gendron n’a pas libéré la France, mais en plus, il n’a toujours pas obtenu de prix Nobel pour l’ensemble de son œuvre. Ce qui est désespérant, pour ses parents surtout.

Mais revenons à Zeus :

Résumé de l’éditeur :

Zeus est un tueur-né.

Zeus aime le sang, il est violent, il est incontrôlable.

Tom, petite frappe du banditisme bordelais, aurait préféré ne jamais croiser sa route…

Mais on n'a pas toujours le choix.

Mon avis :

Le premier mot qui me vient en tête sur cette nouvelle, c’est noir et efficace. En deux pages, on est plongé dans une histoire qui va petit à petit se dérouler. Tous les tenants et aboutissants vont se dévoiler et se révéler être un excellent scenario, mené rapidement et de main de maitre.

Tout commence avec une scène de torture. Tom est amené devant son frère Paul, qui est attaché à une chaise. Ces deux là sont des petites frappes qui font de petits larcins sur demande, en particulier voler des voitures pour préparer des casses. Sauf que sur ce coup là, ils ont volé une mallette pour un dénommé René, et qu’ils n’auraient pas du. Les voilà donc chargés, par un homme cinquantenaire que l’on devine être le parrain local, de retrouver ladite mallette. Pour cela, Paul restera attaché et Tom devra remplir cette mission affublé d’un homme inhumain, tueur professionnel ultra efficace que l’on surnomme Zeus.

Deux pages pour présenter la situation, et pour lancer la machine, c’est tout ce qu’il faut à Sébastien Gendron pour nous accrocher à cette histoire. Là où d’autres en auraient fait un bouquin de 300 pages, il règle son intrigue en 36 pages, avec une célérité et une évidence qui force le respect. Les personnages sont vivants, l'action va à 100 à l'heure.

Et si à la fin, on regrette que cela soit si court, on se dit aussi qu’il a construit un sacré scénario qui pourrait faire l’objet d’un film, et que cela serait bien passionnant. En tous cas, je ne regrette pas cette lecture que j’ai trouvée géniale et qui m’a complètement immergé pendant une heure. A 1,49 euros, c'est une bonne affaire. Le seul bémol concerne la couverture ... minimale, bref pas terrible.

Vous pouvez trouver toutes les informations nécessaires ici : http://www.storylab.fr/Collections/One-Shot/Zeus

Et enfin, voici la bibliographie de Sébastien Gendron :

- La jeune fille & le cachalot, Cylibris, 2003

- Le tri sélectif des ordures, Bernard Pascuito Editeur, 2008

- Echantillons gratuits (recueil), Les Petits Matins, 2008

- Mes amis mortels (coll. Les Mat-Sperone), Toucan Noir, 2008

- Mort à Denise (coll. Le Poulpe), Editions Baleine, 2010

- Taxi, take off & landing, Editions Baleine, 2010

- Quelque chose pour le week-end, Editions Baleine, 2011

- Ava ou l’aigreur, Storylab, 2011

 

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16 janvier 2013 3 16 /01 /janvier /2013 19:13

Vallon des parquesDans les nouveautés de ce début d’année 2013, il va falloir compter avec ce deuxième roman de Sylvain Forge publié aux éditions du Toucan, un roman qui nous plonge dans le Vichy de 1943 au travers d’une enquête policière pour la découverte d’un tueur en série.

1943, c’est une date charnière pour le régime de Vichy, puisque c’est l’année à partir de laquelle Vichy, qui était jusque là située en zone libre, passe sous contrôle allemand. Quatre corps de jeunes filles vont être découverts atrocement mutilées dans les bois environnants, et les Allemands vont demander au préfet français de faire preuve d’efficacité dans la résolution de ce massacre sous peine de perdre son autonomie.

L’enquête va être confiée à André Lange, un ancien mobilard, c'est-à-dire qu’il a fait partie des brigades du tigre et à ce titre jugé compétent mais mis sur la touche car dévoué à Clémenceau. Pour cette mission, il va être nommé directeur de la Sûreté de l'État français, et est chargé de former son équipe. Il va naturellement se tourner vers ses anciens collègues, mobilards comme lui.

Il va réunir Paul Montford, ancien commissaire des brigades du tigre, et trois de ses anciens collègues. Mais l’enquête va se révéler bien difficile et le nom du coupable va entrainer des difficultés plus politiques que policières.

C’est un roman que l’on a envie de défendre, malgré quelques réserves qui ne remettent en rien en cause la lecture passionnante de ce roman. Car au travers cette enquête que je qualifierai de classique, Sylvain Forge montre et démontre la situation politique de Vichy, tous les services en charge de la « sécurité », de la Gestapo à la police allemande, de la police française aux milices, et toutes les pressions pour sauver un peu d’indépendance.

Il y a aussi les personnages, dont aucun n’est ni blanc ni noir, cherchant à sauver leur peau. Il y a ceux qui sont persuadés que les Alliés vont débarquer et qui font partie des résistants (actifs ou passifs). Il y a ceux qui préparent leur avenir, en se faisant bien voir par les Allemands tout en soignant leurs relations avec les Allemands. Il y a des Allemands qui profitent de leur pouvoir, et font des menaces incessantes et des policiers compétents concentrés sur leur travail.

Et puis, il y a les Français moyens, ceux qui vivent tout simplement, qui élèvent des lapins dans les caves, des poules dans leur jardin, qui subissent et se battent pour survivre. C’est au travers d’une multitude de personnages que le roman va avancer pour illustrer avec beaucoup de talent l’ambiance et la situation de ce gouvernement félon pendant cette période si particulière. Je suis resté ébahi devant le talent de l’auteur pour savoir faire vivre autant de personnages différents (une quinzaine, quand même !) et pour les mettre au service de l’ambiance et de la situation politique.

Il y a bien quelques petites choses qui apportent un léger bémol à ce roman, telles que des indices qui ne sont pas triviaux, ou quelques personnages plus accessoires car avec des motivations difficiles à cerner, ou bien une fin que je trouve rapide et compliquée car regroupant tout le monde au même endroit. Mais je défendrai ce roman contre vents et marées car la force des psychologies des personnages et la façon qu’a Sylvain Forge de nous plonger dans cette ambiance des années 40 sans lourdeurs font que ce roman se révèle une excellente lecture. J’ai adoré ce roman, et je souhaite du fond du cœur que vous l’aimiez aussi. Sylvain Forge est un nom a retenir.

Les avis des copains et copines blogueurs :

http://lespolarsdemarine.over-blog.fr/article-le-vallon-des-parques-sylvain-forge-113745191.html

http://leventsombre.cottet.org/service-de-presse/2012/le-vallon-des-parques

http://www.unwalkers.com/le-vallon-des-parques-de-sylvain-forge-editions-du-toucan/

http://blue-moon.fr/spip.php?article7792

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13 janvier 2013 7 13 /01 /janvier /2013 18:38

ChoquéeRevenons sur une lecture 2012 ...

Ce roman est arrivé par hasard sur ma pile de lecture, et je dois dire que c’est une très bonne surprise. Surprise, car même si vous lisez la quatrième de couverture, vous serez surpris par le contenu. Déjà, juste avant d’ouvrir le livre, la couverture est superbe, le flou d’une maison perdue au milieu d’une campagne nauséeuse, ce mélange entre noir et gris plas clair mais pas foncé non plus. Eh bien, le titre, qui est une traduction littérale du titre anglais Choked, qui signifie enrouée, émue en parlant d’une voix, me parait bien mal choisi.  Car personne n’est choqué ici, et surement pas Marina.

Marina Esposito est psychologue, et a eu une petite fille Josephina avec son mari, Philip Brennan. Alors qu’ils passent le week-end de Pâques chez ses beaux parents, une explosion dévaste la maison. Son beau père meurt, sa belle mère et Phil se retrouvent blessés, et Marina se réveille sur un lit d’hôpital. Quand elle demande où est sa fille, la police lui dit qu’elle a disparu.

Le téléphone de Marina sonne (Love will tear us apart de Joy Division, ce qui prouve qu’elle a un goût excellent !). Une voix inhumaine lui dit qu’elle doit se rendre dans un bar et demander Tyrell si elle veut revoir sa fille vivante. Elle s’enfuit, et vole une voiture de police car tout ce qui compte pour elle, c’est de sauver sa vie.

Et là, vous pourriez vous arrêter de lire. Car une histoire qui tient sur un post-it telle que je viens de la décrire, et qui se déroule sur 460 pages, ça peut rebuter. Donc on croit entrer dans une histoire classique de course poursuite, de mère aux abois … mais en fait ce n’est pas du tout cela. Car Tania Carver va faire entrer Tyrell …

Il est demeuré, ou simplement amnésique, et se retrouve devant un fusil, du mauvais coté … en fait, c’est lui qui le tient, il veut en finir, quand Jiminy Criquet vient le sauver et lui propose de changer sa vie. Et c’est grâce à ces personnages bizarres, dérangés et ultra violents que Tania Carver nous fait entrer dans son monde, étrange et décalé.

En fait, le monde de Tania Carver ressemble à une toile de peintre, qui se transformerait au fur et à mesure qu’on la regarde. Il y a du David Lynch dans les paysages qu’elle nous dépeint, dans les caractères qu’elle nous décrit. L’influence d’un Sailor et Lula ou de Blue Velvet m’est tout le temps venue à l’esprit. Et ce n’est pas pour me déplaire. Donc, le roman est bien une course poursuite avec une Marina qui passe par toutes les couleurs de la psychologie humaine, de horrifiée à concentrée sur son objectif, d’un remarquable sang froid à des scènes de déprime.

460 pages et 128 chapitres, cela veut dire que les chapitres dépassent rarement 4 pages. Si le sujet est plutôt du genre policier, le format lui a plutôt tendance à pencher du coté du thriller. Les chapitres vont donc alterner entre la police, Marina, Tyrell et un drôle de couple ultra violent et complètement barré. Et la lecture va vite, très vite car les personnages sont attachants et/ou fascinants.

Bref, Choquée se révèle un roman plein de bonnes surprises, sautillant d’un genre à l’autre, et dont l’ambiance particulière et glacée laissera un bon souvenir. Et il ne serait pas étonnant que dans quelque temps, j’aie envie d’y revenir et de lire une des précédentes enquêtes du couple Phil / Marina.

N'hésitez pas à jeter un coup d'oeil chez les copains :

http://unpolar.hautetfort.com/archive/2012/11/17/choquee-de-tania-carver.html

http://www.unwalkers.com/choquee-de-tania-carver-ixelles-ne-vous-arretez-pas-au-mauvais-titre/

 

 

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11 janvier 2013 5 11 /01 /janvier /2013 18:32

Maitre des filsLe père Noel étant une personne que j’admire particulièrement, il a toujours été d’une gentillesse extrême avec moi. Cette année, il a déposé au pied de mon humble sapin une liseuse. Ce n’est pas une jeune femme prête à me lire les plus noirs polars, mais un petit parallélépipède doté d’un écran sur lequel on peut lire des livres.

J’avoue avoir été agréablement surpris par le confort de lecture, d’autant qu’elle est équipée d’un éclairage intégré, ce qui est bien utile le soir. En plus, ça tient dans la poche, donc c’est très pratique. Je ne vais pas lâcher les livres en papier, car j’avoue que le toucher du livre reste un vrai plaisir que la technologie aura du mal à reproduire.

Bref, voici donc une nouvelle chronique que j’ai nommée virtuelle, dans laquelle je parlerai de mes lectures si ce n’est virtuelles au moins numériques. Le premier roman numérique que j’ai lu est un roman de Stéphane Gravier dont j’avais bien aimé Bloody Valeria.

Le synopsis ne nous aide pas trop à savoir de quoi il en retourne :

Et si l'amour entre une mère et son fils pouvait devenir monstrueux ?

Et si notre société en faisait une arme contre elle-même, que resterait-il ?

Stéphane Gravier joue ici admirablement sur l’homographie du mot "fils" pour tisser une nouvelle effrayante.

On retrouve dans cette œuvre le style bien particulier de l'auteur du roman « Le secret de l'eau », avec ses images et ses métaphores poétiques et jamais gratuites, mais il a su condenser son récit, lui donner plus de nervosité pour nous tenir en haleine.
On ne sort pas indemne de cette lecture !

Ce roman a été écrit un an avant Bloody Valeria et confirme tout le bien que je pense de Stéphane Gravier.

En fait, ce roman est écrit à la première personne du singulier, comme un journal secret. Le narrateur, âgé de dix ans, est adoré par sa mère à un point tel, qu’on a l’impression qu’elle l’enferme. Ce qui n’est pas faux, car le trait d’union qui les relie est carrément fusionnel. Elle l’étouffe de son amour exclusif, et lui ne voit le monde que par et pour elle. A tel point que lors d’un mariage, il va rester sous la table, en attendant qu’ils s’en aillent.

Ce jeune garçon, un peu empoté et gros, va devenir la victime des jeunes de sa classe. Et ce n’est pas facile de débarquer dans le monde extérieur quand on a été protégé et épargné des autres par sa mère. Tout aurait pu bien se passer jusqu’au jour où un événement va le toucher, et lui ouvrir les yeux sur le monde et sa cruauté.

L’auteur va prendre la place du petit garçon en utilisant un style simple, usant et abusant d’adjectifs comme si c’était ce petit garçon qui écrivait, appliqué derrière son petit bureau. Ce n’est pas tout à fait un journal, mais plutôt des chroniques de la vie d’un garçon qui découvre le monde des adultes. Souvent empli de poésie, certains passages sont d’une beauté enfantine et pure, alors que d’autres m’ont semblé un peu lourds, exagérés.

Puis, le roman bascule dans le noir, dans la vengeance, le réveil de l’enfant presque homme, se révélant plus immature et cruel que ceux dont il veut se venger. Et sur cette deuxième partie, les pages s’avalent vite, les mots sonnent justes, l’action est constante. Finalement, c’est un roman court (87 pages) mais plein de qualités et qui confirme que Stéphane Gravier est plein de qualités. Vivement le prochain !

Le livre est disponible en version papier au prix de 10,11€ sur le site http://www.thebookedition.com/le-maitre-des-fils-stephane-gravier-p-26770.html, et à 3,17€ sur Amazon http://www.amazon.fr/Le-ma%C3%AEtre-des-fils-ebook/dp/B005XAS68U

 

 

 

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  • : Ce blog a pour unique but de faire partager mes critiques de livres qui sont essentiellement des polars et romans noirs. Pour me contacter : pierre.faverolle@gmail.com
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