J'avais beaucoup aimé Séquestrée, et cette façon de présenter une intrigue au travers de séances chez une psychologue. Voici donc le deuxième roman de Chevy Stevens, qui reprend le même principe de narration.
Sara Gallagher travaille chez elle à la restauration de meubles. Elle a été adoptée à sa naissance, et ses parents ne le lui ont jamais caché. Bien qu’ayant connu une vie pas facile, elle a eu une fille Ally avec un homme, et est fiancée avec un autre, Evan, avec qui elle envisage de se marier. C’est lors de la préparation de son mariage que son obsession de connaître ses vrais parents ressurgit.
Le fait que les services sociaux ouvrent leurs archives au public va la motiver à commencer sa recherche. Elle découvre rapidement que sa vraie mère s’appelle Julia Laroche. Après quelques coups de téléphone, elle retrouve la trace de sa vraie mère, qui est professeur dans une université. Mais elle refuse de répondre à ses appels voire même de la rencontrer. Alors elle décide de faire appel à un détective privé.
Julia Laroche s’appelle en réalité Karen Christianson. Karen est la seule victime du Tueur des campings qui s’en est sortie. Le tueur a tué ses parents, l’a violée et elle a réussi à s’échapper. Quand Sara compare les dates, elle serait la fille du tueur. Sa situation va très vite se compliquer quand l’affaire apparaît sur un blog, relayé bientôt par de nombreux autres. Puis, son père naturel la contacte …
Le procédé de Chevy Stevens est exactement le même que celui utilisé pour son précédent roman, à savoir que l’intrigue nous est dévoilée au travers de séances chez sa psychologue. C’est donc Sara qui raconte sa vie, par épisodes tout au long de ces 24 séances. Cela a plusieurs avantages pour l’auteur et pour le lecteur : L’auteur ne nous dit que ce qu’elle veut bien nous dire puisqu’il y a beaucoup de subjectivité dans ce qui est raconté. De même, la psychologie du personnage de Sara est très fouillée, très détaillée et réaliste. Enfin, pour le lecteur, c’est un régal de suivre un personnage comme si on l’écoutait nous raconter sa vie par petits morceaux au fur et à mesure de quelques rencontres.
Seulement, la forme ne m’a pas paru judicieuse, au sens où Sara raconte son histoire et que sa psychologue y a un rôle secondaire (sauf vers la fin, mais je ne vais pas tout vous dire). En fait, ce roman raconte la relation entre Sara et son père au travers des différents coups de téléphone et l’impact que cela peut avoir sur sa vie privée. Et c’est suffisamment bien fait pour que cela ne soit ni répétitif, ni barbant. Par moments, j’ai même ressenti une forme de stress dans ces conversations qui tournent aux menaces. Et si je trouve que c’est un bon polar, il m’a manqué justement cette tension qui monte, ce stress permanent venant de la menace d’un serial killer.
C’est clair, Chevy Stevens sait écrire, sait construire une histoire, et nous livre avec Il coule aussi dans tes veines un bon polar. Et même si j’ai préféré Séquestrée, celui-ci se révèle un polar agréable qui confirme que Chevy Stevens est une bonne auteure de thriller, que j’aurais plaisir à retrouver.