Ce blog a pour unique but de faire partager mes critiques de livres qui sont essentiellement des polars et romans noirs. Pour me contacter : pierre.faverolle@gmail.com
Alors, ça y est ! Gallimard nous
rejoue le coup de : « c’est le dernier roman de la série ». Ils nous avaient déjà fait ça avec Jack Taylor, j’y avais cru, mais là, j’ai du mal à y croire, tant on a l’impression
que Ken Bruen s’imprègne de ses personnages et semble s’améliorer à chaque roman de R&B. Alors, je suis allé voir sur le site de Monsieur Ken Bruen, et je n’y ai rien trouvé qui puisse
laisser croire que Munitions est le dernier R&B. Ouf !
Bref, voici donc, en cette fin 2012, ma deuxième lecture de Ken Bruen après Le démon paru chez Fayard, et voici une deuxième très bonne lecture. Munitions est aussi la septième enquête du duo londonien Roberts et Brant (d’où R&B), et surtout l’occasion de creuser la psychologie des flics qui constituent ce commissariat. Car ce cycle, c’est avant tout une dizaine de flics que Ken Bruen va suivre, au travers des enquêtes qui n’en ont que le nom, puisque ce cycle est avant tout une occasion de s’amuser et de lire des dialogues drôles et truculents.
L’événement principal de ce septième volume et qui va constituer la colonne vertébrale de ce roman est l’agression de Brant. Alors qu’il déprimait dans un bar après l’annonce de la mort de son idole Ed McBain, Brant s’est en effet pris plusieurs balles de la part d’un homme qui est entré et ressorti du bar sans aucune raison apparente. Brant étant adoré par tout le monde (Hum, Hum), tout le monde le lui rend bien et regrette que Brant ne soit pas mort. Seuls Porter Nash, le flic homosexuel et Roberts vont mener l’enquête.
La Grande Bretagne est aussi empêtrée dans la protection contre des actes terroristes, et c’est la raison pour laquelle un spécialiste américain Wallace les assiste, mais celui-ci se révèle un peu encombrant. Alors que Falls vient d’obtenir son grade de sergent et tente de résoudre une affaire de Happy slapping (une personne en gifle une autre sans raison, prend une photo du visage ahuri et la publie sur le net), McDonald, le nul du commissariat, shooté jusqu’aux amygdales, va monter une milice privée de retraités.
Bref, comme vous le voyez, les histoires sont nombreuses, les rebondissements constants et les situations de fort mauvais gout et cyniquement drôles. Et j’ai l’impression que plus les enquêtes défilent, plus Ken Bruen laisse la place à ses personnages, s’amuse à déstructurer son intrigue pour les laisser s’épancher ; plus l’amusement qui était la motivation première de cette série laisse la place à une photographie de la société actuelle bien inquiétante où les traders deviennent les assassins de demain. Et que tous les flics de ce commissariats s’avèrent être des munitions hors de tout contrôle. Attention, ça dérape !!!
J’ai une impression : C’est que petit à petit Ken Bruen s’amuse avec ses personnages, qu’il se fait même dépasser par ce qu’il a créé. Une chose est sure, c’est qu’il prend un énorme plaisir à jouer avec sa création, comme un enfant joue avec ses figurines, que sa narration n’a jamais ou rarement été aussi fluide claire et limpide, et que le plaisir pour le lecteur est total, jouissif, explosif.
Alors je devrais vous conseiller de les lire dans l’ordre, mais ce n’est pas ce que j’ai fait. Alors faites comme moi, lisez les … mais dans l’ordre que vous voulez. Il m’en reste 3 à lire, et je vais les lire petit à petit. Il s’avère juste que ce sont des livres très distrayants à lire, mais tout de même courts. Je vous conseille donc de les lire plutôt en format de poche. Voici donc, en plus de celle-ci, la liste des enquêtes R&B :
Le gros coup (2004, Folio, traduction de Marie Ploux et Catherine Cheval)
Le mutant apprivoisé (2005, Folio, traduction de Catherine Cheval et Marie Ploux)
Les Mac Cabés (2006, Série noire Gallimard, traduction de Marie Ploux et Catherine Cheval)
Blitz (2007, Série noire Gallimard, traduction de Daniel Lemoine)
Vixen (2008, Série noire Gallimard, traduction de Daniel Lemoine)
Calibre (2011, Série noire Gallimard, traduction de Daniel Lemoine)