Ce blog a pour unique but de faire partager mes critiques de livres qui sont essentiellement des polars et romans noirs. Pour me contacter : pierre.faverolle@gmail.com
Il était temps que je lise un roman de Deon Meyer. L’occasion était trop bonne de commencer par Les soldats de l’aube lors de sa ressortie en poche dans la collection Points2. Et c’est
génial !
Johannesburg, 2001. Zatopeck Van Heerden, dit « Zet », est un ancien policier qui essaie de surmonter sa dépression. Son collègue Kemp vient le sortir de prison pour lui proposer une affaire qui devrait le remettre en selle. Il lui demande d’enquêter en tant que détective privé pour le compte d’un cabinet d’avocats.
Il rencontre donc Hope Beneke, qui lui présente l’affaire en question. Johannes Jacobus Smit a été torturé à la lampe à souder avant d’être assassiné d’une balle de M16 dans le tête. Ses agresseurs ont vraisemblablement cherché à avoir le code de son coffre fort, lequel contenait le testament que sa maîtresse Wilma veut retrouver. Si Wilma ne met pas la main sur le testament, elle n’héritera de rien, alors qu’elle a vécu avec lui plus de dix ans.
Le meurtre ayant eu lieu dix mois auparavant, Van Heerden a sept jours pour retrouver le testament. Rapidement, il se penche sur le passé de Smit, et s’aperçoit que celui-ci vit sous une fausse identité. Qui était réellement Smit ? Pourquoi s’est-il caché sous une fausse identité ? Quel était donc le passé de ce paisible et reconnu antiquaire ?
Quel pied ! C’est la remarque que je me suis faite à chaque page lue, jusqu’à ce que j’aie refermé le livre. Car tout frise la perfection : l’intrigue est menée impeccablement, le personnage de Van Heerden est passionnant à suivre, les autres personnages sont consistants, et toutes les scènes sont un régal à lire, qu’elles soient des scènes intimistes ou d’action. C’est un livre assez conséquent en nombre de pages, que j’ai avalé en trois jours, tant le style est fluide et évident. Du vrai régal je vous dis.
J’ajouterai un petit mot sur la construction, assez particulière. L’enquête est entrecoupée de passages à la première personne du singulier, racontant la vie et le parcours de Van Heerden. Ces passages, parfois un peu long, montrent une psychologie du personnage complexe, d’un homme éduqué par sa mère seule, ayant perdu son père tôt. Van Heerden est un gentil, élevé dans le respect des autres et des lois. C’est un homme qui va toute sa vie être confronté au dilemme entre le bien et le mal, entre son éducation et la réalité de la vie. Passionnant à lire et extrêmement bien fait.
Ce
roman est aussi l’occasion de montrer un monde en mutation, un pays en évolution. L’Afrique du Sud est une jeune démocratie, avec son héritage, ses blessures et ses cicatrices. Loin de nous faire
une démonstration magistrale comme le ferait un professeur, Deon Meyer nous assène quelques vérités au travers des différents personnages par quelques petites touches subtiles. Cela fait de ce
livre une pierre à l’édifice de l’histoire sud-africaine.
Vous l’aurez compris, c’est un livre à lire, à ne pas rater, à dévorer urgemment. Un dernier petit mot sur le format Points2, que j’avais testé précédemment lors de la lecture de Mémoire assassine de Thomas H.Cook. Ce format m’a permis de le loger dans une poche de veste. Comme j’avais du temps à perdre, et que je n’avais pas prévu de lecture, j’ai ressorti ce livre aux dimensions minuscules. Grand bien m’en a pris. Du coup, j’ai pris l’habitude de toujours me balader avec un de ces formats en poche. Une bonne idée que ce format Tom Pouce !