Ce blog a pour unique but de faire partager mes critiques de livres qui sont essentiellement des polars et romans noirs. Pour me contacter : pierre.faverolle@gmail.com
Jamais je n’aurais lu ce livre ! Que je vous raconte : lors du déjeuner avec les jurés de Meilleurpolar.com, nous discutions de nos lectures, des livres que nous avons aimé ou
pas, qu’ils fassent partie de la sélection ou non. Ainsi, nous avons échangé nos conseils, et donc, nous avons parlé de ce livre. Ni une, ni deux, le voici donc chroniqué ici, et je crois bien
que j’ai découvert un futur grand auteur de thrillers.
1941, en Ukraine. La guerre fait rage depuis que les Allemands ont entamé l’invasion des territoires soviétiques. La Blitzkrieg fait des ravages sur ces territoires immenses et peu peuplés, et l’armée avance vite vers Kiev. Le général Ziliev est à la tête des lignes de défense et reçoit dans son bureau l’archimandrite, le premier prélat de l’église chrétienne orthodoxe.
Celui-ci est inquiet de l’avancée des troupes allemandes et lui demande un service bien particulier : organiser un transport exceptionnel et confidentiel d’objets religieux très précieux afin de les mettre en zone sure et de les protéger. Hélas, des avions attaquent le transport et les objets sont interceptés par un régiment français qui s’est engagé aux cotés des Allemands pour combattre les Bolcheviques. Ils récupèrent le trésor, l’enterrent et jurent de se le partager après la guerre.
2003, à Rambouillet. Deux hommes sont retrouvés assassinés d’une balle de 9mm et brûlés dans leur fourgonnette. La commissaire Evelyne Delmas va mener l’enquête, alors qu’elle n’a strictement aucun indice et qu’un meurtre de cette envergure est inhabituel dans cette banlieue paisible. Les maigres pistes vont la diriger vers un vieil homme de plus de 80 ans.
Un grand merci à ceux et celles qui ont insisté pour que je lise ce livre. Car j’ai lu probablement le premier roman d’un futur grand écrivain de thriller. Alors certes, ce n’est pas parfait, ce roman ne plaira pas aux aficionados du roman noir, ou aux adeptes de style direct. Par contre, il va ravir ceux qui aiment se lancer dans une fresque bien écrite avec des personnages consistants et un suspense sur fond historique.
Car ce roman m’a bluffé. La documentation est édifiante et surprenante et elle n’est pas étalée de façon voyante mais par petites touches. Les personnages sont bien faits, Christian Ego les aime et nous le fait ressentir. Le rythme est relativement lent, laissant le lecteur s’imprégner de la psychologie au travers de dialogues remarquablement réussis. J’ai été emballé par le style de l’auteur qui m’a empêché de lâcher ce livre.
Après avoir lu ce roman, on retrouve la joie de lire une bonne histoire racontée avec brio par un jeune auteur qui décide de jouer son va-tout,
de se lancer dans l’aventure sans jamais se poser de questions, avec un grand sens de l’équilibre dans l’intrigue. On a l’impression que c’est très maitrisé, et c’est clairement un roman fait
pour le grand public, pour passer un bon moment dans cette enquête située en France où l’on y trouve des Russes, des nazis, des religieux, des policiers.
Lisez ce livre, car vous seriez trop déçu dans quelques années de ne pas avoir lu le premier roman de cet auteur de thriller dont, à partir de maintenant, j’attends beaucoup. Et si sur internet, on classe ce roman dans les polars historiques, sachez qu’il s’agit avant tout d’une enquête dont le fond est historique (c’est une petite précision pour ceux que l’histoire rebute).