Ce blog a pour unique but de faire partager mes critiques de livres qui sont essentiellement des polars et romans noirs. Pour me contacter : pierre.faverolle@gmail.com
Lâchez les chiens, Mémé Cornemuse est de retour. Cette mamie qui ne s’encombre de rien ni personne, qui n’a ni
foi ni loi va encore nous en faire voir de bien belles. Nous avions fait sa connaissance dans Les vacances d’un serial killer, que je n’ai pas encore lu, nous l’avions suivi dans le génial La
petite fêlée aux allumettes. Cette fois-ci, elle revient en bonne compagnie, en duo avec Ginette.
Alors qu’elle vient de rompre avec son amant flic, Mémé Cornemuse devient concierge … après avoir planté un couteau de boucher dans le dos de la précédente concierge pour prendre sa place. Elle qui est une fan de Jean Claude Van Damme, à qui elle emprunte de nombreuses répliques et dont le poster trône au dessus du canapé, et une inconditionnelle d’Annie Cordy dont elle n’hésite pas à chanter ses plus grands succès, elle s’est trouvé un comparse nommé Jef, qui vit dans la cave, et qui creuse un tunnel pour voler le bijoutier qui habite juste à coté.
Ginette mariée à Marcel Durite trompe son mari pour la première fois de sa vie conjugale, avec un beau male rencontré à un abribus. Alors qu’elle venait d’acquérir une paire de chaussures ayant appartenu à Lady Di, sa journée était comblée jusqu’à ce qu’elle rentre chez elle et découvre son mari mort et découpé en tranches, les mains et les pieds sectionnés et le sexe planté au milieu du camembert dans le réfrigérateur. Heureusement, Mémé Cornemuse est là pour la débarrasser du corps et pour s’assurer un peu de calme pendant son futur vol de bijoux.
Seulement voilà ! Micheline Martini, complice d’un célèbre pédophile, sort tout juste de prison et décide de se retirer au couvent … qui est situé juste en face de chez Mémé Cornemuse. Pour la tranquillité, on a vu mieux.
Le monde de Pandore peut s’apparenter au nôtre, à la différence près que Mémé Cornemuse y vit. Et heureusement que vous ne la rencontrerez jamais, sinon votre espérance de vie ne serait pas bien longue. Nadine Monfils, dans la continuité de Les vacances d’un serial killer et de La petite fêlée aux allumettes nous concocte là un roman à l’humour corrosif et cynique à souhait.
On va retrouver donc avec énormément de plaisir ce style si particulier fait de verve et de dérision, d’humour noir et de cynisme pour mieux montrer aussi l’absurdité de notre quotidien. On aime ou on n’aime pas. 9a flingue, ça descend mais toujours au nom de l’humour. C’est sautillant, bondissant, ça décoiffe et ça se termine toujours par une phrase de Jean Claude Van Damme qui ne demande pas de réponse.
J’adore, et je ne peux que vous conseiller d’essayer car c’est un bon remède contre la morosité. On lit ce roman avec le sourire aux lèvres, et on éclate de rire lors de la chute de la scène. En parlant de scènes, il y en a de désopilantes (ne ratez pas celle dans l’agence matrimoniale ou les dialogues entre notre Mémé et Jef) et le mieux que je puisse faire, c’est de vous mettre quelques extraits que j’ai relevés dans la première partie du livre. D’ailleurs, j’aurais pu n’écrire mon billet qu’avec des morceaux choisis, tant ils sont savoureux.
L’amour, c’est comme les chips. C’est vite périmé, et au bout d’un moment ça n’a plus de goût.
Tout le monde porte des cornes, et c’est, je trouve bien plus séant qu’un bête chapeau. Les rares femmes qui n’en portent pas, c’est soit parce que leur jules a un petit zizi, soit parce qu’il est tarte. Et pour les maris, c’est kif : ceux qui ont des nanas à petits nichons, ou à tronche de cake, ils ne risquent pas d’être cocus.
La grandeur d’un homme se mesure à la démesure de ses rêves.
N'hésitez pas non plus à aller voir du coté des amis Jean Marc ou Claude.