Ce blog a pour unique but de faire partager mes critiques de livres qui sont essentiellement des polars et romans noirs. Pour me contacter : pierre.faverolle@gmail.com
Voici le dernier roman en date de Maurice Gouiran, et avez-vous vu le bandeau ? Je suis fier, oui, mais aussi heureux qu les éditions Jigal mettent en avant les blogs de passionnés de polar. Alors, un grand merc monsieur Gallier pour cette couverture et un grand merci Monsieur Gouiran pour ce roman
Clovis est un journaliste free-lance à la retraite. Quand il voit arriver Samia, il sait qu’il ne pourra rien lui refuser. Il l’a rencontrée il y a plus de trente ans. A l’époque, il était jeune, et avait François pour ami. Clovis et François se sont rencontrés pendant les massacres de Sabra et Chatilla. C’est là-bas qu’ils ont recueilli Samia, dont la famille a été exterminée. Elle venait de subir plusieurs viols. Entre pitié, compassion et amour, les deux hommes l’ont aidée à se reconstruire. Evidemment, ils étaient tous les deux amoureux d’elle, et elle a choisi François. Aujourd’hui, ils vivent près de Niort.
Quand Samia frappe à sa porte, Clovis sait que quelque chose est arrivé. François est parti enquêter sur la disparition de deux personnes qui, de près ou de loin, se renseignaient sur la béatification d’une religieuse, Sœur Encarnation. Clovis va donc s’embarquer pour Barcelone, avec les notes de François, que celui-ci a stocké sur un site internet. Il débarque donc à Barcelone et commence par des gens qui ont découvert sur le tard qu’ils ont été adoptés.
Et voilà Maurice Gouiran qui nous présente le scandale des bébés vendus du franquisme. Il faut savoir que l’église espagnole a commencé par vendre des orphelins aux Franquistes avant d’organiser un véritable commerce de nouveaux nés, et ce jusque dans les années 80, soit bien après la mort de Franco. Sur internet, on parle de 300 000 bébés volés et revendus pour des sommes indécentes. Cette affaire, bien qu’elle soit peu connue de ce coté ci des Pyrénées, rappelle aussi ce que firent les nazis avec les lebensborn.
Rien que pour ça, le roman de Maurice Gouiran vaut sa lecture, car cet auteur a à cœur de remuer des seaux de merde, où il ne fait pas bon mettre le nez. Chacun de ses romans vaut de l’or à une époque où on veut oublier et faire oublier, où on veut éviter que les gens pensent, où on veut que les gens fassent là où on leur dit de faire, où on nous met sur les têtes de linéaire les livres que l’on doit lire. Mais je m’égare ...
Je vais vous dire pourquoi j’aime Maurice Gouiran : Il ne se formalise pas de détails, ses romans vont droit au but (c’est normal, il est de Marseille), ça va vite, on n’a pas le temps de s’apitoyer. Par contre, les intrigues sont toujours tirées au cordeau, les personnages sont formidables, et les sujets toujours aussi dérangeants. Les romans de Maurice Gouiran sont là pour nous rappeler des événements que l’on veut faire oublier.
Et ce roman va encore un peu plus loin. Car à faire des allers-retours entre l’enquête de Clovis, le journal écrit par François ou les anecdotes du passé de nos trois protagonistes, l’ensemble donne une impression d’improvisation. En fait, tout est fait pour que l’on s’attache à eux, pour qu’on les comprenne, qu’on adopte leur position. Et c’est quand on a tranquillement tourné les pages, que Maurice Gouiran nous assène sa dernière page. Nom de Dieu ! Les trois dernières lignes font mal !
Bonne fin d'après-midi Pierre,<br />
Je viens de le terminer. :)<br />
Tu as enlevé mon commentaire ? Ou bien ai-je la berlue ? ;-)<br />
Il y a beaucoup à en écrire. Je n'ai pas lâché ce roman entre enquête journalistique, histoire noire et qui fait référence à des faits que j'ignorais pour l'Espagne et ayant même des répercussions jusque dans les Ardennes Belges, c'est peu dire et m'incite à aller gratter plus loin, comme tu l'écris si bien. Hélas pas moyen d'utiliser la fonction "spoiler" chez WordPress. A la dernière page, il y a une phrase que je n'ai pas comprise où il est question de "Madame". Un excellent témoignage journalistique, en profondeur géographique aussi. Je rêve de visiter Barcelone. L'écriture est incisive, et j'ai dégusté l'humour de l'auteur, même si c'est acide. Bonne journée Pierre et merci pour ta chronique. Amicalement. Geneviève
Salut Pierre,<br />
Etant déjà fan de Gouiran, le référence à ton blog en couverture a suffi à me convaincre d'acheter et de lire ce bouquin. Bien m'en a pris... Après "Franco est mort Jeudi", encore un magistral roman avec une vision très critique de l'Espagne si chère à mon cœur, peuplé de personnages d'une grande humanité. Une réussite...
merci ... et je ne rajoute rien ... ah si, lis n'importe quel roman de Maurice Gouiran. BIZ
W
Willow
21/07/2014 18:56
Hello Pierre, non tu ne t’égares pas, car c’est bien à cela que nous sommes confrontés chaque jour. On nous indique même sur quoi il faut pleurer, sans oublier bien sûr de nous indiquer au passage combien cela coûte. Je ne savais rien de cette affaire d’enfants volés. Le genre de thème qui ne passe pas sans laisser quelques traces.
Tu n'ignore pas , mon tendre gallinacé, que j'ai un ptit faible pour les romans de Maurice Gouiran ! je compte lire celui très bientôt, sans doute début aout, le temps de finir d'écluser un ou deux romans que j'ai encore à lire. Ce cru là me semble, à te lire, tout aussi bon que les précédents. C'est de bon augure !! Amitiés
Salut mon CRICRI d'amour. Fou de joie de te voir ici. Si le roman te permettra de mettre un premier pied à l'étrier, tu devra schercher sur Internet d'autres romans plus ciblés sur le sujet. Amitiés
O
Oncle Paul
20/07/2014 19:46
Bonsoir Pierre<br />
Encore un Gouiran qui frappe fort ! Et je me demande pourquoi il n'est pratiquement jamais cité dans les prix et un petit 813 lui irait fort bien... Au fait, as-tu vu la quatrième de couverture? <br />
Amitiés
Salut Paul, très bon , le dernier Gouiran même si ce n'est pas mon préféré. POur les prix, je pense qu'il dérange un epu voire un peu trop. Enfin, pour la quatrième, c'est pour cela que je dis merci à Jigal de mettre en valeur TOUS les blogueurs, y compris le tien qui est en quatrième. Amitiés