Ce blog a pour unique but de faire partager mes critiques de livres qui sont essentiellement des polars et romans noirs. Pour me contacter : pierre.faverolle@gmail.com
Olivier Gay a commencé à se faire un nom il y a deux ans, avec Les talons hauts rapprochent les filles du ciel, son premier roman qui a remporté le prix de Beaune 2012. Son roman mettait en scène John Fitzgerald Dumont dit Fitz, jeune dealer aux prises avec des problèmes plus grands que ce qu’il était capable de gérer avec son attitude de jeune irresponsable. Mais le style, humoristique et ironique en faisait un très bon roman drôle à lire et à suivre.
L’année dernière, Olivier Gay remettait le couvert, avec Les mannequins ne sont pas des filles modèles. De la traque au serial killer de sa première aventure, Fitz se retrouvait plongé dans le monde peu reluisant et sans pitié des mannequins. Pour donner un coup de main à son ami Moussah, il résolvait une affaire de kidnapping à travers une enquête haute en rebondissements.
Dans cette troisième aventure, Fitz, affublé de Moussah et Deborah se retrouve au centre de l’intrigue. Il se réveille après une soirée arrosée dans le lit d’une jeune femme dont il n’a aucun souvenir (ni la soirée, ni la jeune femme). En plus, après les présentations d’usage, il découvre qu’il est en présence d’une avocate, Daniela. Ce n’est pas trop le genre de la maison, pour un dealer.
Dans l’art de se fourrer dans des ennuis incroyables, il cède enfin devant l’insistance de ses parents pour venir manger avec sa dulcinée. Sauf que, en guise de dulcinée, il décide d’y aller avec Deborah, qui fait merveille. Et voilà que, en plein repas, il reçoit un message d’un de ses clients, le député Georges Venard, pour un besoin express de soleil, c'est-à-dire de coke. Quand Fitz se pointe chez le député, personne ne répond. Le lendemain, c’est par les journaux qu’il apprend le suicide du député, et son ami hacker lui apprend sur son portable qu’un homme est entré par effraction chez lui, vraisemblablement pour le tuer. Les ennuis de Fitz ne font alors que commencer …
Que l’on se rassure, cette troisième aventure peut se lire sans avoir lu les autres. Par contre, ceux qui ont succombé aux deux précédentes enquêtes vont se jeter sur ce Mais je fais quoi du corps ? avec avidité. Et outre le fait qu’ils vont retrouver leurs personnages favoris, toujours aussi bien brossés et formidablement attachants, ils vont noter une certaine évolution dans le cycle Fitz, voire une évolution certaine.
Si Moussah est toujours prêt à se jeter dans la gueule du loup, par besoin d’action mais aussi avec une naïveté d’aveugle, faisant confiance à Fitz, on sent Deborah en attente d’un geste de Fitz pour qu’il lui déclare sa flamme. C’est aussi elle qui a des doutes quant à la maturité de Fitz, et elle est presque prête à le laisser tomber, tant il va loin dans cette aventure rocambolesque. Par contre, en ce qui concerne Fitz, on découvre un personnage, qui, si on le connaissait comme un jeune homme immature et inconscient, se montre foncièrement égoïste, ne pensant qu’à lui, quitte à mettre ses proches en danger (sauf ses parents). La sympathie que l’on pouvait éprouver envers lui se transforme petit à petit en doute, voire par moments en dégout. Il faut dire que c’est sa vie qui est en jeu, même si il ne comprend rien aux règles de ce jeu qui est trop grand et trop compliqué pour lui.
C’est donc un roman plus sombre, sans être noir, un roman d’aventures avec beaucoup de péripéties, où l’enquête avance grâce aux merveilles de la technologie qui permettent de vous pister, de savoir qui sont vos contacts, de savoir où vous habitez, sans que vous en soyez conscients. D’ailleurs, je suis bien content de ne pas voir de portable ! On sent aussi une grande évolution chez Olivier Gay dans la façon d’aborder ce roman : le style s’est affirmé, est plus direct même si cet épisode m’a paru moins drôle. L’intrigue est plus contruite, plus rigoureuse, et les questionnements de Fitz permettent d’alterner les moments de course poursuite avec les temps calmes.
Mais je fais quoi du corps ? s’annonce comme un roman plus mature, de la même façon qu’on sent que Fitz se dirige vers un comportement plus adulte. C’est un épisode qui, s’il n’est pas une conclusion d’un cycle, ou du moins je n’en ai pas l’impression, me fait me poser la question de ce qu’il va y avoir après … en tous cas, je serai fidèle au prochain roman, tant j’ai lu ce roman avec beaucoup de plaisir.
Bonsoir,<br />
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Lu la chronique mais pas laissé de trace de mon passage parce que à la bourre, comme d'habitude ! Un corps encombrant dont je devais me débarrasser...<br />
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Corps au pied, bien entendu ! Bon, je note, je note...
Moi je suis sérieuse... J'en suis à quelque centaines d'euros, avec mon racket ! lol
P
Pierre FAVEROLLE
29/01/2014 21:42
bon, j'arrête ! je rigole !
T
The Cannibal Lecteur
28/01/2014 09:25
Héhéhéhé, non, je serai impitoyable avec eux, vous me coûtez chers, messieurs dames les blogueurs, avec vos coups de coeur ;-)))
P
Pierre FAVEROLLE
25/01/2014 17:50
sois pas trop méchante avec eux
T
The Cannibal Lecteur
25/01/2014 17:29
Dingue, un commentaire et hop, PAL +3 !! mdr C'est décidé, je boude, je ne te lis plus, je ne commente plus... Snif...<br />
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Bon, je te laisse, j'ai des jeunes à aller racketter moi !! 3 livres en plus...
P
Pierre FAVEROLLE
25/01/2014 08:28
Commence par son premier, les talons hauts. C'est un livre format poche plus abordable pour un test. Si tu aimes, alors tu plongeras pour les 2 suivants !
T
Taylor
19/01/2014 19:55
J'ai lu Les talons hauts rapprochent les filles du ciel. j'ai tout de suite aimé Fitz.
dès que j'ai fini les centaines de polars qui dorment sur mes étagères, je lirai ton recueil ! Sérieusement, contacte moi sur mon mail. BIZ
C
Claude LE NOCHER
16/01/2014 18:01
Salut Pierre<br />
Une histoire de fuite en avant, et de personnages que l'auteur "tient" fort bien, c'est effectivement une excellente recette pour nous captiver. Amitiés.
c'est vrai que ça bouge beaucoup et que c'est plaisant. Un vrai polar d'aventure. Amitiés
L
Lou de Libellus
16/01/2014 12:10
Épluche, Pierre, épluche. J'ai aussi un ami qui de temps en temps vient peler mes virgules, et il s'en retourne sans même qu'euq'zépluchures.<br />
J'ai beaucoup apprécié ton article, assez long pour qu'on se fasse une idée du roman, et rédigé sans faute.<br />
Pour le portab', en strict SMS, on dirait : no pb. On gagne quatre caractères. Il paraît que mon "SMS" est trop académique : - )
Bonjour Pierre<br />
Il me semble que tu as écrit ce billet dans l'urgence. En effet Le style s'est affermi ne serait-ce point plutôt c'est affirmé. Ne pas voir de portable serait aussi une excellente résolution. Mais je ne comprends pas comment la sympathie peut se transformer en 'empathie envers quelqu'un (qui est une notion désignant la compréhension des sentiments et des émotions d'une tiers) et en même temps ressentir du dégoût envers ce même personnage ! Je pense que tu voulais écrire antipathie, non ?<br />
Amitiés
Salut Paul, tu avais raison et c'est maintenant corrigé ! Merci de tes remarques. Amitiés
P
Pierre FAVEROLLE
16/01/2014 21:29
Tu as raison, Paul, je vais relire ça au calme ce week end et corriger. Pour empathie, c'est bien ce que je voulais dire. Fitz est un dealer, et ce qui lui arrive peut nous amener à avoir de l'empathie envers lui, alors qu'il est tout de même un vendeur de drogue. Merci en tous cas !
L
Lou de Libellus
15/01/2014 21:53
Un roman qui est dans mon humeur du moment ! Je te call sur ton portab' pour qu'on en parle plus longuement : - )
C'est un jeune auteur talentueux, et c'est son 3ème roman. Si tu ne connais pas, je te conseille son premier qui est sorti en poche et qui est très drole. Si tu aimes, tu liras les autres dans la foulée ! A bientôt