Dans le milieu du roman noir, il était un personnage à part. Donald Westlake était un comique prolifique génial. Voici donc le dernier roman paru à ce jour qui est une aventure de Dortmunder.
Arnie Albright, receleur de son état et... relation 'professionnelle' de John Dortmunder. Personne ne le supporte, et lui-même ne se supporte plus, à tel point que « quand il se rase, il tourne le dos au miroir ». Poussé par ses proches, Arnie fait donc une cure au Club Med, pour se changer. Et ça marche ! Il devient plus sympathique. Dès son retour, il contacte John Dortmunder pour une affaire dont il a eu l’idée pendant sa cure.
Pendant sa cure, Arnie a fait connaissance avec Preston FareWeather, un personnage encore plus odieux que lui : il a divorcé de cinq femmes et ne veut rien leur laisser. Elles se ont donc liguées contre lui pour qu’il ne lui reste rien, d’où son exil au Club Med dans les Caraïbes. Arinie le fait parler et apprend qu’il a un appartement à New York avec plein d’œuvres d’art. Comme il est en exil, l’appartement est vide et libre sauf deux fois par mois, lors de la tournée d’une société de sécurité et lors d’une société de nettoyage.
Arnie qui est en train de devenir un personnage fréquentable propose ce cambriolage à Dortmunder et son équipe. Vider un duplex vide situé sur la cinquième avenue ne parait pas compliqué, d’autant plus qu’il est desservi par un ascenseur particulier et que l’alarme est un modèle usuel. Récupérer un camion, le garer dans le garage où est rangée une BMW et vider l’appartement en une nuit, on ne voit pas comment Dortmunder peut rater ce coup là.
Seulement, voilà ! Le bar dans lequel ils préparent tous leurs coups, le O.J. Bar & Grill est tombé entre les mains de la pègre. Les mafiosi utilisent les crédits du bar pour acheter des affaires (caisses enregistreuses, bouteilles…) pour ensuite tout déménager et ainsi mettre en faillite le bar. Dortmunder ne peut pas laisser faire cela, et il va devoir gérer cette affaire en parallèle de son cambriolage.
On retrouve tout ce qui fait la force dans ce roman : Un style limpide et simple, des personnages toujours aussi bien décrits et réalistes, des situations loufoques amenées doucement pour que le lecteur image bien la scène, des dialogues hilarants, une histoire vraisemblable et délirante.
Et, à la limite, je n’ai pas envie de rajouter quelque chose. C’est drôle, enlevé, ça se lit très vite et on sourit ou on rit à toutes les pages. Si vous cherchez un livre sérieux ou noir, passez votre chemin. Ici tout est fait pour passer du bon temps. C’est bien fait, c’est tout simplement à lire.
A noter à la fin du livre une liste de toutes les aventures de Dortmunder que je vous conseille de lire pour passer un excellent moment de rigolade. Et vous n’êtes pas obligé de les lire dans l’ordre, mais tous sont indispensables. Enfin, Rivages vient de sortir deux romans de Donald Westlake que sont Argent facile et le génialissime Mort de trouille. Lisez Donald Westlake.