18 avril 2010
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Giodo Guerrieri est applelé à la prison de Bari pour défendre un prévenu appelé Fabio Paolicelli, dit Fabio Ray-Ban. Celui-ci a été condamné en première instance pour trafic de drogue. Lors d'un voyage de vacances avec sa femme et sa fille dans le Montenegro, il est arrêté avec 40 kilos de cocaine dans sa voiture. Son avocat, Maître Macri Corrado s'est présenté lui même à Fabio pour assurer sa défense mais il n'a pas fait grand'chose pour le défendre.
Mais Guido connaît Fabio. Quand il était plus jeune, Fabio et sa bande de fascistes avaient agressé Guido pour lui voler sa parka. Comme il avait refusé, Guido s'était fait tabassé dans la rue, dans l'ignorance générale des passants. Par la suite, Fabio avait été impliqué dans l'assassinat d'un communiste sans être inquiété. Quand il rencontre la femme de Fabio, Natsu Kawabata, d'origine japonaise, il prend la décision de défendre un homme qu'il souhaite du fond du coeur voir croupir en prison. Et l'enquête commence.
Pourquoi est-ce que j'aime cet auteur ? Je me suis posé cette question en écrivant cet article.
D'abord, il y a le personnage de Guido. Il a la quarantaine, est divorcé, aime les femmes la boxe et les livres. Ici, il est taraudé par l'envie d'avoir un enfant, mais sa dernière copine en date vient de partir un an pour les Etats Unis. Il a une excellente répartie, mais il a un problème : il ne dit pas toujours ce qu'il pense. Et c'est très bien fait par Carofiglio, car il ponctue ses dialogues de pensées qui souvent n'ont rien à voir avec ce que Guido répond. Et cela donne des passages truculents.
Car l'humour est omniprésent, soit directement car Guido est un personnage humain et foncièrement optimiste, malgré ce qui arrive dans sa vie privée, soit indirectement par des remarques ou des pensées qui sont parfois décalées par rapport à la situation. Et d'ailleurs, Carofiglio fait partie de ces auteurs qui adorent leurs personnages. Cela se sent à la lecture et c'est pour cela que c'est aussi agréable à lire.
La qualité de l'intrigue est aussi un des arguments forts, mais il y a aussi une véritable autopsie de la justice italienne. Dans ce roman, le sujet est les doutes d'un avocat envers un personnage antipathique et le fait qu'on ne convoque pas un confrère avocat; ça ne se fait pas. Et si, en plus, on tombe amoureux de la femme de son client, cela devient compliqué à gérer.
Enfin, l'écriture est limpide, simple, tellement simple. Parfois, on a droit à des traits de poésie, comme souvent dans la littérature italienne. Mais là où Grisham met son style au service de son intrigue, Carofiglio met son style au service de ses personnages. C'est baeucoup plus prenant et psychologiquement bien plus passionnant.
J'espère vous avoir donné envie de lire Gianrico Carofiglio. Celui-ci n'est pas mon préféré, mais comme tous les bons auteurs, il vaut mieux les lire dans l'ordre en commençant par Témoin involontaire (fous rires garantis) puis Les Yeux fermés (Génial) pour finir par celui ci qui est très bon, avec son humour léger, nostalgique et désenchanté, un excellent portrait d'un quarantenaire en proie à ses doutes et ses cicatrices.
Xavier 21/02/2012 05:55
Pierre faverolle 21/02/2012 06:39
Brize 06/06/2010 17:39
Pierre faverolle 06/06/2010 21:39
Brize 29/05/2010 20:53
Pierre faverolle 30/05/2010 08:39
gwenaelle 29/04/2010 20:54
Pierre faverolle 30/04/2010 08:15
Hannibal le lecteur 21/04/2010 20:16
Pierre faverolle 22/04/2010 07:23
Dominique 19/04/2010 09:25
Pierre faverolle 19/04/2010 10:03