Voici une nouvelle lecture dans le cadre de Meilleurpolar.com organisé par les éditions Points. Si je connais Leonardo Padura pour en avoir quelques uns qui traînent, je n’avais
jamais lu de roman de cet auteur cubain.
Mario Conde a quitté la police et s’est reconverti en bouquiniste, à la recherche de romans qu’il vendra à des libraires cubains ou américains. Son immense érudition dans le domaine littéraire lui permet de mettre une valeur sur chaque livre qu’il découvre. Comme Cuba traverse une crise sans précédent, amenant la famine dans les familles, le Conde arpente les villas luxueuses à la recherche de la perle rare.
Mario Conde débarque par hasard chez Dionisio et Amalia Ferrero. Il doit estimer la valeur de leur bibliothèque. Ceux-ci pâtissent de la crise et n’ont plus rien à manger. Le Conde apprend que la maison appartient en fait aux Montes de Oca, et qu’ils attendent des nouvelles d’un des héritiers. Le Conde est ébahi devant la valeur de ces livres. Il les classera en trois types : ceux qui ont peu de valeur, ceux qui ont une grande valeur et ceux qu’il ne faudrait pas vendre car ils sont inestimables.
Puis, entre deux volumes, Le Conde trouve la photographie d’une femme, Violeta del Rio. Cette femme était chanteuse de boléro dans les années 50, et n’a enregistré qu’un seul disque. Le Conde va chercher à en savoir plus sur cette femme, tomber sous le charme de cette voix sensuelle et désabusée, jusqu’à être prêt à laisser tomber cette impossible quête. C’est alors que Dionisio est assassiné.
Ce roman est extraordinaire ! Et pourtant, j’ai bien failli l’abandonner vers sa moitié. Mais laissez moi m’expliquer. Le roman est découpé en deux parties, comme deux faces de disques. D’ailleurs, les titres des 2 parties sont les 2 titres des chansons enregistrées par Violetta. Cette partie concerne la quête de Conde vers un passé florissant et argenté et comporte de nombreux passages sur les livres de la bibliothèque. Et j’ai trouvé cela un peu lourd, ces descriptions de plusieurs pages sur les titres de romans introuvables, avec leurs années d’édition et leur éditeur.
Et puis je suis arrivé dans la deuxième partie. Et là, je comprends tout dans la construction du roman et dans la démonstration de Leonardo Padura. Du strass de la première partie, on découvre que derrière, c’était un peu moins joli, que la révolution est passé par là, avec ses promesses, mais que ce n’est pas mieux, et que comme avant, il y a les riches et ceux qui crèvent de faim.
Mais surtout, il y a dans cette deuxième partie tout une sensibilité que je n’ai pas forcément ressentie, cette nonchalance, cette tristesse, ce sentiment que quoi que l’on fasse, le pays continue son chemin sans plus se soucier de ses ouailles. Il y a ce portrait du Conde qui, à l’image de son pays abandonné par L’URSS qui implose, se retrouve abandonné, seul, refusant toute lueur d’espoir, parce que à quoi cela peut-il bien servir ? Clairement, les dernières pages m’ont fait pleurer, et c’est bête quand on lit ça sur une plage de vacances. Alors, je vous le dis : la lecture de ce livre est exigeante, elle se mérite, mais à la fin, quelle récompense !.
Claude Le Nocher 03/10/2011 20:25
Pierre faverolle 03/10/2011 20:40
La petite souris 02/10/2011 22:41
Pierre faverolle 03/10/2011 06:40
mimipinson 02/10/2011 22:35
Pierre faverolle 03/10/2011 06:38
benoit 29/09/2011 16:53
Pierre faverolle 29/09/2011 20:43
gridou 29/09/2011 11:56
Pierre faverolle 29/09/2011 13:13
gridou 29/09/2011 11:37
Pierre faverolle 29/09/2011 11:53